jeudi 25 mars 2010

Fallait Parde


Le pire ennemi du jeune joueur de hockey de 10 ans qui se rêve une carrière dans la LNH un jour ce sont les parents.

Des fois ils sabotent le plaisir de leur enfant en soupirant chaque matin de pratique, en trouvant la saison trop longue, en voulant coacher à la place du coach ou en faisant comprendre de manière détournée que le plaisir de leur enfant n'est définitivement pas le leur.

D'autres fois c'est parce qu'ils ne savent pas regarder un match sagement et c'est finalement le jeune qui est habité par la honte d'être le rejeton d'un papa ou d'une maman qui tire son café sur la glace, qui fait des "fingers" aux parents de l'autre équipe ou qui menace de massacrer l'arbitre et qui finit par faire dire à son enfant qu'il ne veut plus aller à l'aréna.

D'autres bêtes fois ce sont les parents, comme ce pauvre petit François dans la classe de mon fils, qui ADOOOOOOOOOORE le hockey et qui le jouait mais dont le papa et la maman ont abandonné en le désincrivrant de leur plaisir.

"François tu joue plus au hockey?"
"Non mon père ' veut p'us..."
"Ton père 'veut p'us?"
"Non y est tanné de faire le taxi jusqu'à l'aréna"

Ouch!

Dans mon unité familiale, l'ennemie à ce niveau c'est l'amoureuse.

"Ah ben là si ils gagnent ce soir, Monkee n'ira pas jouer la finale dimanche on a dépensé 70$ pour qu'il soit sur la glace du Centre BELL, au diable la finale!"

"euh...ouin...c'est le deuxième compteur de son équipe...ça se fait pas ben ben..."

"Pis si ils gagnent la finale ils vont aux Provinciaux?"

"oui..."

"(...)"

"à Shawinigan..."

"(...)"

"...Le week-end de Pâques"

"FRANCHEMENT Y EN EST PAS QUESTION! le samedi de pâques on a une cabane à sucre sur la Rive-Sud de Québec en après-midi, un souper chez ma mère et une fin de soirée entre amis, pis le dimanche on fête le Noël de mon père, le hockey là...le hockey là..."

Le hockey c'est son trip au petit bougre. Ce soir nous jouions ce fameux match de demie-finale qui allait déterminer si je donnais 70$ dimanche à l'organisation des Canadiens pour rien. Vous comprenez qu'il fallait donc perdre. Comme je suis l'un des instructeurs derrière le banc je me sentais comme un loup dans la bergerie. Lucien Bouchard dans le parti Québécois. Un joueur important qui pouvait s'assurer, en mettant les mauvais joueurs au mauvais moment sur la glace disons, que l'échec allait se produire. Un large sentiment "cheap" m'envahissait avant le match et j'étais pratiquement plus nerveux que les jeunes.
Jamais je ne pourrais volontairement mettre du sable dans l'engrenage d'une bande de petits amoureux du hockey, je ne suis tout simplement pas assez traitre pour cela.

Ce club nous avait battu 3-1 en saison, nous détenions donc un avantage psychologique car les petits culs de l'autre côté pouvaient penser qu'ils nous avaient encore battu avant même d'avoir joué. Voilà pourquoi à 20 secondes du début du match et au premier lancer notre équipe a pris les devants (sur un superbe jeu de mon petit Monkee chéri).

Bon...peut-être allions nous gagner ce match...et moi perdre 70$...

Je préparais mentalement mon laius à la belle pour justifier que notre fils manquerait son passage sur la glace des Canadiens dimanche que l'adversaire faisait déjà 1-1. Un long lobe, une balloune, vers notre filet que notre gardien n'a jamais vu arriver.

Là "l'espoir" m'est revenu. Je me suis rappelé que bien que nous ayons eu une saison exceptionelle (3ème sur 16) notre gardien est une véritable passoire. L'autre équipe l'a tout de suite compris. Zont tiré de partout. Fin de la première c'était déjà 3-1. Bien que nous ne jouions pas un vilain match du tout, notre gardien lui, était dans le champs gauche et nous n'en avions pas d'autre. Chaque lancer devenait un but. Je l'aurais payé pour qu'il les laisse passer que ça aurait eu l'air de la même performance. Fin de la deuxième c'était 5-1 pour l'adversaire.

J'ai multiplié les encouragements pour que les petits gars gardent la tête haute, donnent le meilleur d'eux-même et trouvent le moyen d'avoir du fun pareil. Mais les adversaires sont passé de chanceux à franchement meilleurs à dominant.

Le match c'est terminé 7-2 en leur faveur.

Les petis gars ont fini ça en les mangeant dans les trois dernières minutes. Notre unique joueur à ne pas avoir marqué cette saison(un minuscule défenseur) à frappé deux poteaux. Les ti-gars ont trouvé le moyen d'avoir du fun malgré l'échec.

Monkee et moi en auront dimanche au Centre Bell.

Toute la famille en aura à Québec le week-end de Pâques.

Je t'avais demandé de nous arranger ça des nuages, Papi.
Un gros merci.

Aucun commentaire: