vendredi 26 mars 2010
"On" incluant celui qui parle
Joseph Ratzinger est mieux connu à travers le monde sous le nom de Benoit XVI.
Il s'agit du pape.
Avant d'être pape, pendant 24 ans il a eu un rôle clé dans le Vatican. Ce n'était pas n'importe quel rôle, ce n'était pas épousseter les tablettes des bibliothèques du Vatican, c'était le rôle de préfet de congrégation pour la doctrine de la foi. On dit souvent de ce rôle qu'il est le #2 ou le #3 du Vatican. C'était donc un rôle clé, une position qui le gardait très très proche de Jean-Paul II.
Pour donner une idée de l'importance du rôle qu'il avait, c'est dans son bureau que se prenaient les décisions sur les procès canoniques. Les histoires d'agressions sexuelles dans cette communauté sexuellement répressive était jugées (lire "étouffées") dans ce bureau.
On a envoyé au bureau de Ratzinger de multiples signaux, de multiples cris d'alerte sur des gens de l'église qui avaient des comportements sexuellement criminels. Parmi ses cas il y a une quinzaine d'année, l'histoire d'un prêtre des États-Unis qui avait violé autour de 200 enfants d'une école de malentendants entre 1950 et 1974. Quand est venu le temps de présenter son cas en justice, l'accusé du Wisconsin a écrit à Ratzinger pour lui demander d'intervenir, ce que Ratzinger a promptement fait en court-circuitant les procédures et faisant annuler le tout.
Dans les églises, un peu comme dans l'armée ou chez le collège des médecins quand un procès est intenté contre un membre de la communauté en question, on est d'abord jugé par ses pairs. Voilà pourquoi Ratzinger a réussi à avoir la main lourde sur ce procès qui était devant des membres de l'église, un tribunal ecclésiastique.
Le violeur en question est décédé deux ans plus tard. Impuni et toujours prêtre pratiquant.
Ce qui est dangeureusement gênant, et qui annonce la mort de l'autorité morale du pape à travers le monde, c'est cette lettre envoyée samedi dernier par le pape lui-même qui reconnaissait les scandales sexuels et les dégâts commis en Irlande. Cette lettre souligne entre autre que certaines victimes ont eu le courage de se plaindre mais que "certaines personnes" ne les ont pas écoutés.
Traduction:
Certaines personnes: On
On: l'église
Si on applique dans le cas du prêtre du Wisconsin
On: Joseph Ratzinger lui-même.
Un peu plus loin dans la même lettre, Ratzinger parle de la mauvaise gestion de la crise, il reconnait qu'on a tenté de sauver la face de l'église face au scandale public plutôt que d'écouter les victimes.
Tout ce qu'on aurait pu écrire sur sa gestion du cas du prêtre du Wisconsin.
Je devine que le Vatican est assez lucide pour constater que leur leader mondial n'a plus aucune valeur. On sait les religions (dieu merci!) en chute libre mais pour les fidèles qui restent, cet homme est un monstre de l'intérieur dévastateur.
Un pape ne rêgne pas sur des armées, il ne rêgne pas non plus sur des empires, il ne rêgne que sur une autorité morale.
Les autorités morales sont toujours discutables mais ne devraient pas être amorales.
Defeats the purpose disent mes ancêtres.
Cette autorité morale n'existe plus.
L'étau se resserre autour du vieil Allemand et le Vatican au complet est dans une situation fort particulière. Les colonnes du temple sont ébranlées.
La peine la plus sévère dans la religion catholique est l'ex-communion. Pourquoi a-t-on été si prompt à ex-communier la mère d'une jeune fille de 9 ans qui a fait avorter les jumeaux que sa fille portait suite à des viols à répétition de son beau-père au Brésil (celle-là restera à jamais indigeste by the way) et qu'avec un prêtre qui viole 200 enfants, on n'effleure même pas l'idée?
On déterre aujourd'hui d'autres squelettes du placard de Ratzinger
Et on viendra me dire que la religion c'est bon...
J'attends encore l'argument vendeur depuis 38 ans.
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire