Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma vie, que j'en connais chaque son, chaque parole, chaque nuance, cette musique fait partie de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi qui, en langage Irakien, veut dire Je T'aime.
Musique, je t'aime.
DEBUT de Björk.
Björk Guömundsdottir a enregistré son premier album dès l'âge de 11 ans, en Islande. Elle aime tout de la musique. Voilà pourquoi elle peut jouer d'à peu près tous les genres. Mon premier contact avec elle a été dans la première année de diffusion de l'émission de télé de Rock & Belles Oreilles, dans la première saisons de vie de la station télé, TQS (devenue V, puis Noovo, depuis). Les gars et la fille de RBO étaient issus d'une station de radio communautaire de Montréal, et leur émission de radio était ponctuée de moments comiques et de musique. Lors de leur passage à la (alors) naissante station télé, ils faisaient de même lors de leur première saison de 1986, et y allait de quelques sketchs entre 4 ou 5 vidéoclips musicaux. J'y avait alors découvert Motorcrash des Sugarcubes qu'ils m'avaient présentés. Et, à 14 ans, était tombé follement amoureux des yeux bridés de la belle Islandaise de 19 ans, dans le clip. J'avais été chercher en magasin ma cassette de The Sugarcubes. J'ai une cassette et un CD de son band.
Tel ne fût pas mon plaisir de la retrouver au début des années 90, en solo. Depuis quelques temps, sur Twitter, deux jeunes, enfin, plus jeunes que moi, une jeune femme et un jeune homme, auxquels je ne suis pas abonné mais qui ont des abonnements communs avec moi, multiplient les sondages sur "les meilleurs albums des années 90" et offrent 4 choix chaque fois. Elle, l'a fait 8 fois. Donc 32 choix. Je n'ai été capable de voter qu'une seule fois. Pour Automatic for The People de R.E.M. parce que les 31 autres fois, je ne pouvais tout simplement pas voter pour un album que je n'avais pas aimé du tout. Les années 90 m'ont été très difficiles à écouter. J'ai vieilli plus vite dans les années 90. Et avec l'arrivée du grunge, mes intérêts musicaux se sont très largement redirigés. J'ai exploré le jazz, le classique, le nouvel âge, le blues, le trip hop. Mais la radio ne me parlait plus. Le gars de Twitter disait, tout ébahi, qu'un album de Metallica, un autre de Pearl Jam, Gun's & Roses, Red Hot Chili Peppers, Soundgarden et Nirvana, ont tous été lancés à 44 jours d'intervalle. Confirmant par 1000 mon désintérêt pour la direction de la musique d'alors. Aucun de ces artistes ne m'a intéressé. J'écoutais alors Yo La Tengo, R.E.M. Portishead, My Bloody Valentine, Tin Machine ou Björk. Qui m'amenaient ailleurs. Ces 6 là ont des listes de lecture dans mon téléphone. 0 pour les 6 premiers. Björk, en 1993, avait 28 ans. Elle était libre de ses engagements avec la formation The Sugarcubes depuis 1 an et demi. Elle s'était adjoint les services du producteur Nelee Hooper qui reformaterait aussi les sons des vétérans U2 et Madonna. Mais avant sa rencontres avec lui, Björk s'était relocalisée en Angleterre où elle avait travaillé au moins deux morceaux avec Asmundur Jonsson, de la formation Bad Taste et le producteur Derek Birkett. Ses contacts avec la culture des clubs de Londres allait teinter son identité musicale, qui se trouvait désormais loin du croisé punk-rock/sprechgesang des Sugarcubes. Elle voulait se classer entre Kate Bush et Brian Eno. Ayant déjà écrit la moitié de son album, ce faux "début", car c'était en fait son je ne sais trop combientième, après celui de ses 11 ans, le jazzé (et excellent) Gling-glo, les 3 avec The Sugarcubes, c'était effectivement une sorte de renaissance. Ses trois premiers albums solo, sous le seul nom "Björk" frapperaient fort dans le monde musical. Le premier single serait d'ailleurs écrit pendant qu'elle était Sugarcubes, sans jamais être complété car ça désintéressait les autres, plus punks. Très inspirée alors, elle composerait aussi une bonne partie du second album avec Graham Massey de la formation 808 State, à Manchester. Ses trouvailles sonores, (dont une utilisation de la harpe qui durera dans ses oeuvres) ses explorations effleurant l'avant-gardisme, ses effluves aériennes, ses clips audacieux, ses découvertes électroniques croisés aux saxophones très contemporains allaient beaucoup me plaire. Et pas juste à moi. Dans les années 90, elle sera mondiale sensation jusque dans les jeunes années 2000. Incertaine de Nellee Hooper qui avait travaillé les derniers efforts de Soul II Soul et Sinead O'Connor, le trouvant peut-être de trop bon goût pour ses expériences à elle, au contraire, son apport contrebalancerait tout ce qui serait trop "inaccessible à des larges publics". La modernité des claviers et des synthétiseurs, donnerait un air gracieux au style dance alternatif.Pour amateurs d'Euro-jazz, acid jazz, électronique, pop, trip hop, éclectique électronique pop, world music, de harpe, britpop, house music, pour amateurs d'audace.
Artiste nordique, moi qui peine à survivre à cet été qui me contamine d'allergies, sa froide musique me rejoint beaucoup ces temps-ci.
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