À chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers), et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parle de l'une des mes trois immenses passions, la littérature.
Lire c'est apprendre, c'est plonger dans l'univers des autres, c'est accepter (ou pas) les idées des autres, c'est affronter ses peurs, en découvrir, s'ouvrir les sens, c'est accepter de vivre sur le rythme d'un(e) autre, c'est apprendre à respirer autrement.
Et respirer c'est vivre.
PRIDE & PREJUDICE de JANE AUSTEN
1813.
Les femmes peuvent bien peu espérer de la vie en général. Leur futur dépend de celui qui la choisira et de sa fortune. La statut de madame est complètement lié à celui de monsieur. La famille Bennett le sait trop bien. Et elle comprend 5 filles. Dont notre héroïne, Elizabeth. est l'une d'elles. C'est sa trame narrative que nous suivront. Et surtout, son esprit vif et allumé. Les critiques considérant les oeuvres de Jane Austen comme triviales en raison de ses personnages de la haute société, riches, ou rêvant la richesse, plongés dans les espoirs amoureux se trompent en ne trouvant pas ses écrits encore 100% d'actualité. À quoi s'attendent-ils de toute manière de la part d'une femme de cette époque qui ne pouvait qu'aspirer à marier riche ou devenir soeur de monastère ou domestique? Espèrent-ils de la science-fiction? Une histoire de la révolution américaine? Un essai sur les quartiers qui exploitaient les jeunes filles d'âge mineur à Londres à cette époque?
C'est effectivement une petite révolution que proposait Jane Austen en publiant ces livres. Dans les relations hommes/Femmes. Sa valeur est dans le portrait qu'elle fait de son époque. Ses personnages sont extrêmement faciles à croire, crédibles, leurs émotions, vraies, ils sont incroyablement humains, et leur soucis, leur vanité, leurs échecs, leurs excentricités ressemblent encore aux nôtre plus de 200 ans plus tard. Les observations de l'auteure britannique sur la nature humaine sont encore très justes et parfois extrêmement drôles.
Ses personnages, prisonniers de l'éthique économique des relations sociales de l'époque, sont aussi très économiquement répandus dans le livre. Rien de superflu. Rien de gaspillé. Comme un film de Stanley Kubrick dont chaque plan n'est pas inutile. La révolution qu'elle créait était celle du dialogue intersexes. Le badinage entre Elizabeth et Darcy n'est pas un flirt vide. C'est une progression. Un crescendo de leurs ententes/mésententes comme un chat pense jouer avec un oiseau dans la bouche, mais l'oiseau ne tente que de voler librement, et revenir au besoin. Les échanges entre Liz & Darcy sont un superbe déploiement de vivacité d'esprit. Il y a beaucoup de présence d'esprit et d'intelligence dans les livres de Jane Austen. Dont j'ai une version des oeuvres complètes ici, par moments, illustrées.
Les héroïnes des livres d'Austen sont toujours coincées entre passion et fortune et sont presque toujours critiquées en bout de ligne pour avoir réussi à obtenir les deux. Comme bien des Femmes de 2021. N'oublions pas qu'être mariée était à peu près l'unique "emploi" pour une Femme de 1813, ce, avant de devenir mère. Marier un gars riche était l'unique voie pour une Femme de se sortir de la pauvreté presque certaine. Devenir médecin? Avocate? folie. Mais le caractère que plante Austen dans ses personnages féminin en fait des Femmes modernes, malgré ce que pourraient penser certain(e)s qui ne remettent pas en contexte, l'époque de production. Si vous vouliez échapper à l'invisibilité sociale, il fallait trouver bon époux, bien riche.
Son livre (et son oeuvre) est (sont) une danse des manières affectives entre hommes et Femmes. Parade de sottises humaine. Naissance de dizaines et dizaines de rictus face aux mots d'esprit.
Les 4 livres publiés de son vivant ont été adaptés en film depuis et ça pourrait teinter la lecture, mais si jamais vous ne trouviez pas chaussure à votre pied en lisant son second effort, il m'a personnellement servi à bien faire mourir une araignée qui menaçait très dangereusement la gente féminine de ma maisonnée.
Je le répète, c'est aussi plutôt drôle.L'humour chez la Femme du 19ème siècle était jugé suspect. Et pourtant, ici, il séduit de chapitre en chapitre.
À découvrir, si ce n'était déjà fait. Ou revisiter. Pour le plaisir.
Charmant de 1001 manières.
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