jeudi 11 juin 2020

Traces de Coch

Il ne faut pas tant se surprendre de cette police qui tue du noir aux États-Unis. Ou qui tapoche de l'autochtone chez nous.

Il me semble, depuis toujours, que les gens qui composent les rangs de cette police ne sont pas les lumières les plus allumées de la guirlande de la vie.

Ils ne sont pas tous niais. Mais il y a cette inscription dans leur génétique, qu'il faille parfois régner sur le monde. Comme les mauvais vilains, des mauvais films du passé.

1986-1987.

Je suis nouvel arrivant dans une école en secondaire III. J'ai 14 ans, en aurai 15 durant l'année scolaire. J'ai été copieusement expulsé de mon autre école pour des raisons disciplinaires. Je leur avait fichu un vrai problème. L'autre école, celle de secondaire I & II, ne renvoyait que les élèves qui échouaient leurs matières scolaires. Mais voilà, j'avais d'excellents résultats. C'était d'ailleurs à la source du problème. Je comprenais vite, m'ennuyait alors tout aussi vite et commençait à gérer mes propres directions quand les mêmes explications devenaient trop longues. Comme j'avais des retenues jusqu'à la fin de l'année, tous les samedis matins, dès avril, on voyait bien que j'étais indomptable. À la fin de l'année, on a invité ma famille à faire circuler les troubles que je provoquais ailleurs. Je ferais un an seulement dans cette école qui m'acceptait seulement parce que mon père en connaissait le directeur. Et où j'avais promis d'être plus discipliné. Ce que je fûtes. J'ai eu, en secondaire III, mes meilleures notes de tout mon secondaire. Je devais me refaire une crédibilité.

J'avais essayé de faire l'équipe de football de l'école, mais après une pratique que j'avais trouvée stupidement militaire, et un match pré-saison où on m'avait muté sur la ligne alors que je voulais et pouvais courir, j'avais assez vitement quitté l'équipe.

Sur l'heure du midi, nous étions quelques uns à investir un pavillon adjacent pour y jouer au hockey en gymnase. Là, j'étais pas piqué de vers. Une de mes habiletés, sur glace comme dans les gymnases, est de facilement soutirer la rondelle/balle, à l'adversaire en donnant un très vif et très court coup de bâton vers le haut pour simplement enlever le contrôle de la rondelle/balle à celui-ci. Rien d'illégal. Mais tellement frustrant pour l'adversaire. Surtout quand une autre de mes qualités étaient de protéger cette rondelle, une fois acquise, et la refilait ailleurs tout aussi bien. Laissant l'adversaire presque toujours insulté. Ce qui, inévitablement faisait pêter les plombs de certains qu voulaient ensuite s'en prendre à moi. Ce qui était toujours ridicule. Si j'avais été salaud, je comprendrais, mais simplement parce que je t'enlève la puck? Man on!

Un de ses midis, où je brillais particulièrement, la réputée plus belle fille du secondaire III était sur place pour tâter de la testostérone du midi. Comme elle était la petite soeur de la plus belle fille de Secondaire V, elle se méritait par défaut le titre de pas-mal-belle, elle aussi.
Ça faisait quelques midis qu'elle faisait ça. Venir espionner les mâles. Dans le club adverse, il y avait cet olibrius, un grand idiot, vraiment idiot, qui se sentait toujours le besoin de parler trop fort, de prendre trop de place, de faire du bruit avec son casier, de faire le singe. Il était particulièrement insulté de mon talent ce midi-là. Il voulait s'en prendre à moi. Je me souviens qu'il m'avait au moins poussé une fois, dans le corridor menant vers la sortie, après le match. Et que j'avais fait rire madame la-plus-jolie, Sandy R., en lui disant que si il était aussi tough qu'il pensait l'être, pourquoi avait-il besoin des singes autour? En effet, ils étaient 4 ou 5 à faire le clowns, m'invitant à me battre. Ce que je n'avais aucunement l'intention de faire. Je rigolais.
Ce que j'allais apprendre peu de temps après, c'est que Sandy R., était intéressée par moi. Et j'allais effectivement passer de bons moments avec elle pendant quelques semaines. Ce qui avait peut-être transparu chez le grand cave qui voulait ma tête, et l'avait rendu jaloux.

Sandy m'avait confirmé que ce midi-là, où on avait voulu me battre, je l'avais charmé. Ce grand cave était un parfait intimidateur. Je l'ai compris seulement avec le recul. Il en avait tous les critères. Impuissant scolaire (il avait était recalé d'un an), impuissant avec les belles filles, il fallait qu'il se venge ailleurs.

La région de Québec étant un assez petit village, 6 ans plus tard, je le recroisais ce grand con puisque que c'était le frère de l'amie de ma conjointe (la même de nos jours). Je ne sais pas si il m'a reconnu, moi oui. Je n'ai jamais été surpris de voir qu'il était devenu policier. Il avait besoin de venger ses impuissances.

On dira ce qu'on voudra, ils sont nombreux dans les rangs de la police à vouloir enfin venger leurs impuissances.

Il y avait traces de coch (cochons, c'est comme ça qu'on appelait les policiers, plus jeunes) chez ce grand cave.

Il avait même épousé une fille fort agréable avec laquelle j'allais à l'école (village), mais qui était un an plus jeune que moi. Mais comme elle est agréable et qu'il ne l'est pas tout le temps, ce grand con est aujourd'hui divorcé d'elle.

J'ai encore la plus belle à mon bras...

Alors que j'ai vu Derek Chauvin assassiner George Floyd, deux noms associés ensemble dans l'horreur pour toujours, j'ai tout de suite compris le personnage policier de ce drame.

Ils se connaissaient tous les deux, apparemment d'un emploi précédent. Chauvin avait des impuissances à surmonter. Ce qui ne justifie en rien son homicide.

Je ne dis pas non plus que mon grand cave de 1987 serait capable d'une telle chose, mais il a certes le DNA de l'intimidateur qui attendait son grade pour légitimer ses actes.

C'est pas un policier autant qu'un coch.

À mes yeux.

Il ne faut peut-être pas se surprendre tant que ça, mais il ne fait surtout jamais rendre ce type d'attitude acceptable. 

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