Les forces des Nations Unies auraient envoyé autour de 2,5 milliards de ballons contenant des pamphlets, de la Corée du Sud à la Corée du Sud ou vers la Chine. On estime que la péninsule Coréenne aurait pu être enterrée entièrement de 35 couches de papier. En comparaison, la Corée du Nord n'auraient qu'envoyé autour de 30 millions de pamphlets de propagande contraire, pendant la guerre.
On peut comparer la pratique à celle des deux Allemagnes pendant la Guerre Froide, alors que les mauerserglers (les patrouilleurs du mur), envoyaient de ballons contenants de biens précis, au-dessus du mur de Berlin.
Au début, c'était le gouvernement et les militaires qui travaillaient le contenu des pamphlets valorisant l'union de deux Corées, la démocratie et la liberté d'expression. Les civils ont gardé la pratique bien vivante, changeant relativement peu le contenu des pamphlets. L'impact de la propagande reste vague. Les Nord Coréens ne comprenaient pas les mots Höngarri (Hongrie en Coréen du sud) ou Ssoryon (Union Soviétique en Coréen du Sud) alors que ces deux mots sont écrits respectivement Wengari et Rossiya en Corée du Nord.
Certains pamphlets était empreint de prosélytisme et de passages religieux. Certains pamphlets suggéraient de croire à Jésus de Nazareth avant de croire en Kim Sung-Il. Pendant un temps, les ballons de propagande confrontaient deux nouvelle tendances dans les deux Corées, le christianisme au Sud et le communisme au Nord. Les exploits du déserteur Hwang Jang-Yop y étaient parfois racontées dans ce qui était inclus dans les ballons.
Avec le temps, on a envoyé, dans les ballons, de la nourriture, des briquets, de l'argent US, du riz, des pâtes, des petits livres, forcément peu pesant, des bas nylons, des bas de qualité, des lettres, des mini radios, des dvds, des clés USB copiant des articles bannis et contrôlés en Corée du Nord. Même des tartelettes au chocolat ont été passées par ballon.
Le contenu de la propagande du Nord est un brin ridicule utilisant perpétuellement la même rhétorique communiste, y allant de commentaires racistes et sexistes. Des caricatures, jugées trompeuses des deux côtés, sont envoyées de part et d'autres.
En 2000, on choisit, gouvernementalement, de cesser de se lancer des ballons. Toutefois, entre 2004 et 2010, ce sont des hauts-parleurs qui scanderont des slogans et des discours de propagande, ce qui n'est pas mieux. Des organisations non gouvernementales ne cesseront jamais d'envoyer des ballons. En 2010, survient le bombardement de Yeonpyeong, dans le contexte de la Guerre du Crabe. Les ballons se feront plus nombreux encore en direction de la Corée du Nord par la suite.
Mais dès 2011, on se lasse de la chose. Trois ans plus tard, ce sont 58% de la population de la Corée du Sud qui ne croient plus au potentiel de succès des ballons. On choisit alors de cesser la pratique il y a deux ans. La Corée du Sud sabote elle-même les initiatives de ceux qui voudraient continuer à envoyer des ballons.
Mais ça ne cessera jamais vraiment. On ne dit pas à un oiseau de dire à un autre, tu ne voleras jamais.
Le 4 juin dernier, la soeur ignoble de Kim Jong Il, Kim Yo-Jong, a qualifié les lanceurs de ballons de pourriture humaine et de chiens errants. Elle a aussi qualifié le gouvernement de la Corée du Sud de "propriétaire des chiens errants." C'est ironiquement la Corée du Nord dont le peuple est en laisse. Elle a menacé de ne plus respecter le pacte de non hostilité envers la Corée du Sud. Celle-ci a tout de suite qu'elle rendrait illégale les lancers de ballons en provenance de leurs lignes. Dont l'impact, je le répète, est très dur à valider. Presque toujours, les ballons sont interceptés. Et tout ce qui vient avec, détruit.
Puis, en début de semaine, on a tout simplement fait exploser un bureau de liaison ne contenant personne, bureau qui assurait la liaison entre les deux Corées.
On a qualifié d'un côté que les ballons étaient des missiles nucléaires d'espoir pour le peuple Nord-Coréen.
On a qualifié de l'autre que les ballons étaient une violation diplomatique.
Je vous laisse deviner quel côté à pensé quoi.
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