Joueur de trombone, Lowe sait composer. Il ne jouera le trombone qu'une seule fois dans l'oeuvre future du band à venir. Il joue aussi du piano. Le synthétiseur n'étant qu'un adaptation plus large du piano, il y plonge.
Tennant joue de la guitare et du violon depuis ses 16 ans (il en a 27). De par son travail de journaliste, en 1983, il doit interviewer The Police. Ce faisant, il s'arrange pour rencontrer le producteur Bobby Orlando et lui parler de ce que Lowe et lui ont concocté comme musique. Orlando produira leur première musique.
Le groupe s'appellera West End (par amour commun pour le secteur de Londres), avant de choisir Pet Shop Boys en hommage à des amis y travaillant, à Ealing.
Voici 15 fois les Pet Shop Boys en musique et en création.
West End Girls
Orlando joue tous les instruments du morceau. On emprunte une partition de batterie de Billie Jean de Micheal Jackson. Lowe jouer la base et Tennant compose les paroles dont la première ligne lui vient en regardant un film mettant en vedette James Cagney. La chanson attire l'attention, mais pas trop, en Europe surtout. Au printemps 1984. On coupe les liens avec Orlando et on signe avec EMI. On sortira un autre single avant qu'on ne revienne avec un réenregistrement de ce morceau avec Stepehe Hague en octobre 1985. Cette fois: succès mondial.
Opportunities (Let's Make Lots of Money)
Ce single est celui qu'on lance après West End Girls en Europe, mais est le premier lancé en Amérique en 1985. Il ne cartonnera pas du tout. La seconde version de West End Girls l'éclipsera complètement. On réenregistre alors avec J.J.Jeczalik ( de Art of Noise) et Nicholas Froome et on relance en mai 1986. Le titre est plein d'ironie, il dénonce les opportunistes péjorativement en mettant très clairement que le personnage qui chante ne fera justement jamais d'argent avec sa stratégie nulle. Très vite, Lowe choisit de ne jamais être vu en train de jouer aux claviers dans les clips et de simplement être là, quelques pas derrière Tennant. Fantômatique. N'ouvrant pratiquement jamais la bouche. Errant. Regardant autour. Comme un ange protecteur. Où une âme damnée.
Love Comes Quickly
Stephen Hague est crédité comme co-auteur sur ce morceau pour avoir créé les deux premiers accords de la seconde section de la chanson. Andy MacKay, ex-Roxy Music, y joue du saxophone en fin de chanson. La chanson ne score pas tant que ça chez nous. La chanson est lancée en février 1986 en Europe mais pas chez nous, elle arrive après Opportunities. La pochette du single, montrant Lowe, dont on ne voit pas les yeux, arborant une casquette sur laquelle il y est simplement inscrit "boy" est considéré par Tennant comme la sortie du placard du band. (Tennant est gay) Il dira que c'était incroyablement gay comme pochette.
Suburbia
L'inspiration première de la chanson est le film de Penelope Spheeris de 1983 et son portrait de la violence et de la misère des banlieues Los Angeles. Les tensions de Brixton en 1981 et 1985 ont exacérbé l'envie de Tennant de parler de l'ennui des banlieues et du désoeuvrement de la jeunesse qui s'y trouve et de leurs moyens de tricher le spleen qui s'y glisse subtilement. La chanson nous arrive à l'automne 1986.
Qu'est-ce que je pouvais être con. J'avais, à 15 ans, enregistré pour un ami l'album sur cassette, et comme nous aimions follement tous les deux le morceau, tout juste avant celui-ci, le 7ème de 10, j'avais enregistré ma propre voix disant "The toune" sur le ton nasillard de Guy A, Lepage, pour le faire rire. Mais avait-il envie de rire chaque fois avant de l'entendre? Tennant n'entendais pas à rire, lui, il y décrit sa haine de l'école secondaire catholique St Cuthberth de Newcastle Upon Tyne qui le condamnait pour tout ce qu'il aimait (entre autre, les garçons). Frustration et colère chez Neil dans ce morceau dont les paroles ont été écrites dans un élan de rage de 15 minutes.
What Have I Done To Deserve This?
La chanson a ranimé la dormante carrière de Dusty Springfield provoquant une résurgence de l'intérêt pour sa musique passée. Les Pet Shop Boys produirait ensuite deux de ses morceaux à elle pour son apport sur celui-ci. Chris Lowe a le trombone en main pour ce clip, en souvenir du passé.
Rent
Tennant a écrit ce morceau en pensant à une femme des Kennedy ou du moins, en pensant à une femme, complètement entretenue par son mari. Les deux s'aimeraient, mais dans une relation presque animale et l'un(e) dépend complètement de l'autre. Et ne pourrait vivre sans l'autre. Aussi romantique que lamentable.
Always on My Mind
Invité en Europe à rendre hommage à Elvis pour le 10ème anniversaire de sa mort, les PSB avaient electronisé ce morceau du King, que Willie Nelson avait rendue country en 1982. John Wesley Riles l'avait aussi adapté en 1979 en version plate. Les vidéos des PSB ont toujours été assez réussis et toujours de bon goûts. J'y reviendrai souvent en parlant d'eux. Dans celui-ci, on entend pour une rare fois la voix de Chris Lowe. Le clip met en vedette le comédien anglais Joss Ackland et fait un clin d'oeil à What Have I Done To Deserve This? en fin de clip. Ce clip me donne des envies de film.
Heart
Lancé en mars 1988, pendant un bon trois ans, les Pet Shop Boys font danser la planète. Ils voulaient originalement offrir la chanson à Madonna mais ont eu la chienne. Ensuite, elle devait être utilisée pour la trame sonore du film produit par Spielberg qui nous faisait découvrir Meg Ryan: Innerspace. No go, là aussi. Le tempo n'étant pas assez juste pour la scène tournée. Ça devait s'appeler Heartbeat mais l'ex-batteur de Culture Club, Jon Moss lance au même moment un groupe de ce nom, on se fixe finalement sur simplement Heart.
Impossible de ne pas tombe en amour avec Donna Bottman quand j'avais 16 ans dans ce clip. Je suis certain aussi que filles (et certains garçons) craquaient tous pour David Boira ou Adalberto Martinez Mojica dans ce même clip. La chanson est inspirée d'un morceau du groupe français Desireless. Et a une saveur latine évidente renforcée par le clip tourné à Puerto Rico.
Tennant y écrit sur la solitude et ce défi qui était sien d'avoir autant envie de rester seul à écrire des livres en paix et celui d'être celui d'être adulé sur scène devant des foules dans une vie plus agitée.
So Hard
La version originale comprenait de la harpe composée par Giorgio Moroder et plusieurs instruments rétro. Ce que David Morales a réduit à un son plus house. Ironiquement, quand Tennant a entendu la version de Morales, sans savoir que c'était son morceau qui jouait, il lui a demandé "pourquoi ne faisons nous pas de la musique aussi bonne que ça". S'est greffé à ce morceau un autre formidable vidéo d'Eric Watson qui sera l'homme derrière la plupart des clips du duo.
Being Boring
Mon clip préféré (tourné cette fois par Bruce Weber) car il semble refléter mon adolescence. La chanson a été inspirée par Zelda Firzgerald, femme intense de F.Scott Fitzgerald, dont on attend encore le grand rôle au cinéma pour une actrice qui la jouerais, et qui refusait l'ennui car elle n'était jamais ennuyeuse. Le morceau s'inspire ausi d'un ami de Tennant, décédé du SIDA.
Where The Street Have No Name (Can't Take My Eyes Off of You)
Bon, je ne suis pas fan du tout des reprises, et la chanson de U2 originale est si vibrante que c'est en partie un crime que d'avoir touché ce morceau. Mais comme je vous en avais promis 15, voilà la 15ème. Et la transition avec le deuxième reprise (de Bob Gaudio & Bob Crewe chanté par Frankie Valli en 1967) n'est pas si mauvaise. Mais on reste tellement ailleurs que les originaux...Dans un pastiche difficile à honorer avec respect.
Les Pet Shop Boys étaient les princes des dance floor entre 1985 et le début des années 90.
Mon fils est allé voir les nouveaux princes* de dance floor hier soir.
*Après avoir annoncé Alan Walker pendant 6 mois, dans le dernier 48 heures, les crosseurs autour du spectacle ont plutôt annoncé FRANK Walker. Ou DJ Bruno de Longueuil. L'honnêteté se meurt.
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