Deux petits jours après avoir pris le pouvoir au pays, il le plongeait en pleine crise diplomatique. Suivant une promesse inspirée par les fondamentalistes juifs canadiens, faite pendant la campagne d'élection, son gouvernement proposait de déménager l'embassade du Canada de Tel Aviv à Jerusalem.
Mais Jerusalem est un territoire "partagé" depuis 1967. Les Juifs le clament leur, les Palestiniens aussi. La planète ne reconnait pas l'annexion d'Israël de la partie Est, mais Israël s'en calisse. On cohabite donc tant bien que mal. Plus mal que bien. Enfin.
En 1979, on grimpe vite dans les rideaux et on lui rappelle que, promesse pas promesse, les arabes et les islamistes seraient furieux d'une telle décision. Clark se défendait en disant qu'il signerait un accord de paix en Egypte, promettant le calme entre les deux peuples, suite à un déménagement, mais l'Égypte elle-même disait que de nombreuses négociations restaient à faire et qu'il ne fallait encore rien claironner. Le geste anticipé était nettement perçu comme de l'huile sur des flammes encore bien vivantes entre deux peuples convaincus que l'autre ne devrait pas exister dans son environnement immédiat.
Placer son ambassade dans la partie Est, enlevée aux Palestiniens, légitimait alors le viol de territoire. Il rendait le Canada complice de l'envahissement d'Israël de la partie Est de Jerusalem en 1967.
On a finalement convaincu Clark, fin octobre 1979, de laisser tomber l'idée. Avant de le laisser tomber lui, 4 mois et demi plus tard.
Jimmy Carter, aux États-Unis, avait fait la même promesse, assurément influencé par de riches donateurs Juifs démocrates. Et voulant surement se gagner des votes juifs en campagne électorale. Mais sagement,. une fois au pouvoir, cet homme trop intelligent pour un pays qui ne l'était pas assez, avait "oublié" d'y donner suite.
Coincidant le déménagement avec le 70ème anniversaire de la déclaration d'indépendance Israëlienne, hier, la journée a débuté avec 2 morts. Dès l'heure du midi, on était rendu à 52 (et 2400 blessés). Tous du même bord.
La stabilisation de la sécurité internationale est fragile grâce à ce crétin. Les États-Unis ne sont appuyés par personne sur terre (outre la diaspora juive internationale et Israël) dans cette décision. Les États-Unis (et Israël) ont beau parler de moment historique, personne ne reconnait Jerusalem comme la capitale d'Israël, sauf quelques-uns aux É-U. L'influence Étatsunienne, avec Trump et compagnie à bord sera bientôt au niveau zéro de son pouvoir.
Ce que Trump et sa conne décision fait, n'est que consacrer l'impossibilité d'un jour voir ces deux peuples s'accepter l'un et l'autre comme deux États distincts, ce qui est promis depuis 1948. Au contraire, on veut écraser la Palestine.
Mike Pompeo, le nouveau secrétaire d'État Étatsunien, et John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale ont tous deux dit qu'un accord de paix Israëlo-Palestinien, est plus près que jamais de se signer.
Ce qui est du pur délire. Vous vouliez savoir ce qu'était une fake news. En voilà une grosse. Une simple baliverne.
Impossible de même penser une telle chose en ce moment. Ce serait comme parler de la décoration de la cuisine en plein incendie. Jerusalem est à feu et à sang et l'huile est de qualité Trump.
Cette décision est assurément l'une des pires choses que ce président ait fait depuis son arrivée là où il n'aurais jamais dû être.
La rupture de l'accord nucléaire avec l'Iran, le déménagement de l'ambassade de Tel-Aviv à Jerusalem...
...ça donne l'impression mondiale que les États-Unis teste la patience de pays potentiellement agresseurs, et se magasinent deux autres tours jumelles faisant des milliers de morts innocents chez eux.
Pour câlissement pas grand chose.
Une dignité ne devrait jamais en écraser une autre.
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