"I wanted to say something..."
-S.Manson
Procédure législative d'exception.
D'exception.
EXCEPTION.
Le bâillon en politique est une procédure législative d'exception qui permet au gouvernement en place de modifier les règles de l'adoption d'un projet de loi. Cette mesure permet de limiter le temps de débat au strict minimum, voire à le supprimer tout simplement, afin de procéder plus rapidement à l'adoption d'un projet de loi.
Le gouvernement Couillard a imposé lundi dernier un second bâillon pour faire adopter le projet de loi 28 qui contient une série de mesures associées au premier budget du ministre Leitao. On y trouve entre autre les hausses de tarifs de frais de garderie modulés selon les revenus.
Le premier bâillon avait été imposé au début février, avant même la reprise des travaux parlementaires pour être bien certain que personne n'en jase, afin de faire avaler le projet de loi 10 aux médecins, infirmières et gens de la santé. On voit par les temps qui courent qu'ils ont appréciés. C'est assez inhabituel de faire ça avant même la rentrée parlementaires, ce n'était que la 3ème fois en 30 ans.
Plusieurs prévoient un troisième bâillon d'ici juin afin de faire passer le projet de loi 20 qui veut imposer des quotas de patients aux médecins*.
Ailleurs on appelle ça une dictature. Ici, un bâillon.
Depuis 1985, le Parti Québécois a imposé 70 bâillons et le Parti Libéral 79. Peut-on vraiment parler d'exception? On dit des Québécois qu'ils sont des conservateurs de droite qui s'ignorent. Dire de penser le contraire quand on accepte une telle rigidité politique. Sur ces 30 dernières années, le Parti Libéral ont été au pouvoir 19 ans et le PQ pendant 11 ans. Le pire fût Lucien Bouchard (conservateur de droite, je vois disais et a-do-ré du public) avec 53 bâillons en 5 petites années au pouvoir... Robert Bourassa en a fait adopter autant mais sur une période de 9 ans !
Le 22 juin 1992, Robert Bourassa faisait passer sous le bâillon 28 projets de loi d'un coup. C'était alors légal d'en placer un paquet comme ça, que personne n'aurait le temps de lire, surtout les journalistes. Ce record de médiocrité politique a alors obligé une révision des règles. Depuis, il est interdit de passer le bâillon pour plus d'un certain nombre de projets de loi en même temps. Les bâillons, procédures législatives d'exception, sont donc appelés à se multiplier.
Les rouges, qui ne pensent qu'en chiffres ai-je besoin de le répéter. justifient leur bâillon en disant que chaque mois de retard pour le projet de loi sur la hausse et la modulation des frais de garderie proposera des pertes anticipées de 35 millions de dollars pour les coffres de l'État.
Les Libéraux, qui avaient pourtant eux-même changé les règles pour que seulement UN projet de loi à la fois puissent être passé. auraient glissé 4 projets de loi dans le dernier bâillon qui n'ont aucun rapport avec le dernier budget selon l'opposition.
Ce déni de démocratie devient peu à peu la norme. Comme ne rien proposer en campagne électorale l'est aussi devenue.
Stephen Harper est un maître du bâillon. Il laisse même ses visions créationnistes foutre le bordel au pays.
Le bâillon est l'instrument des lâches et des gouvernements tordus, toutes couleurs confondues. Cette méthode anti-démocratique est toujours un oeil au beurre noir de la liberté d'expression. On oublie parfois que nous n'avons que 2 yeux. Et que plus que 2 fois, se faire entrer une poutre dans l'oeil, ce n'est plus de l'exception.
C'est de la complaisance dans la semence de l'intimidation menant à la corruption.
Gouvernement fantoche élu par à peine un tiers du peuple.
Ça aussi faut se coucher toutes les nuit avec cette nouvelle donne.
On ne sera jamais la moitié de ce qu'on voudrait être.
À peine le tiers...
Quelque chose comme un grand peuple?
Pff!
*Je serai probablement abandonné par mon propre médecin alors, puisque je ne le vois pas tellement souvent, une fois aux deux ans, je suis trop en santé.
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