Pays pauvre mais stratégiquement important, la guerre de territoire qui se livre en ce moment au Yémen a de sérieuses implications sur la suite des conflits mondiaux.
Qui lutte contre qui?
Les spécialistes des Nations Unies confirment que plusieurs factions, depuis plusieurs mois, sèment la pagaille sur place afin de forcer la guerre civile qui est aujourd'hui sur les rails. Deux des forces en conflits seraient les loyalistes au Président Abdrabbuh Mansour Hadi (qui a maintenant fui le pays) et les groupes rebelles chiites, un groupe appelé les Houthis. Si Hadi a fui, c'est principalement poussé par la menace Houthis.
Le prédécesseur d'Abdrabbuh Mansour Hadi, Ali Abdullah Saleh est resté politiquement plutôt influent. Il a donc , lui aussi ses adeptes. Voilà un troisième groupe. Enfin il y a un regroupement appelé Le comité de regroupement populaire, qui ne tient qu'à une seule chose: vivre en paix, tranquille.
Mais la tranquillité est nettement absente du Yémen en ce moment.
Le Président en fuite Hadi, ainsi que les Houthis ont en commun d'être anti-Al-Qaïda. Le Sud et le Sud-Ouest du Yémen ont subi de sérieux ravages en raison de cette faction terroriste. À Sanaa, depuis peu, un autre groupe, de l'État Islamique celui-là, se fait sauter entraînant dans la mort haineuse des innocents dans la capitale et plus grande ville du Yémen.
Avec l'arrivée du printemps est arrivé un engorgement dans le Sud de la part des suicidaires de l'État Islamiques, propageant la peur et forçant une coalition improvisée comprise de 5 États Arabes du Golf, la Jordanie, l'Égypte, le Maroc, le Pakistan et le Soudan, à lutter contre eux.
La branche d'Al-Qaïda qui loge sur place est considérée par les observateurs des Nations Unies comme la plus dangereuse qui soit. Les États-Unis ont attaqué cette branche à coups de drones, toutefois les succès des Houthis contre cette même branche ont forcé les États-Unis à faire marche arrière un brin, afin de ne pas faire de dommages collatéraux plus sévères qu'ils ne savent déjà en faire. La base du conflit entre les rebelles chiites et le gouvernement du Président Hadi est une guerre de pouvoir et d'influence entre l'Iran (chiite) et l'Arabie Saoudite (sunnite) qui partagent tous les deux une frontière avec le Yémen.
Les États Arabes du Golf ont accusé les Houthis d'être soutenu financièrement et en armes par l'Iran, ce que ceux-ci ont nié, se disant des supporters du Président Hadi, un sunnite.
Le Yémen est stratégiquement important car il accueille le Détroit de Bab al-Mandab, un passage maritime étroit reliant la mer rouge au Gold d'Aden, là où circule la large marchandise pétrolière mondiale. L'Égypte et l'Arabie Saoudite craignent qu'une suprématie Houthis ne viennent menacer la libre circulation qui les rend riches.
Les Houthis chiites contrôlent le gouvernement déserté du Yémen. mais n'est pas reconnu par les leaders du Sud et les gens influents sunnites. Le chaos règne en maître.
Au cours des dernières années, le Yémen a vu de violents conflits émerger au sein de sa population principalement parce que l'accès aux ressources et aux besoins minimaux était inégal. Il y a eu facilement 6 périodes de sérieux affrontements entre les Houthis du Nord et les séparatistes du Sud. De plus, Al-Qaïda est venu aussi y mettre son grain de sel.
Presque tout le 20ème siècle, le Yémen a existé comme deux pays en un. La République Arabe du Yémen au Nord et la République Démocratique Populaire du Yémen au Sud. En 1990, on a unifié tout ça mais 4 ans plus tard, les inégalités se faisaient sentir. Il n'était donc pas extrêmement compliqué de démarrer une guerre civile dans ce pays déjà un brin divisé.
Le Yémen est le pays le plus pauvre du Moyen-Orient. Il est miné par l'instabilité, la gouvernance faible, la corruption, l'épuisement des ressources, les mauvaises infrastructures, le chômage, le prix élevé des aliments, et les services sociaux très limités. Plus de 10 millions de Yéménites sont considérés comme en situation de potentielle famine.
Et on pense qu'on a des problèmes ici...
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