Rarement depuis Reagan, a-t-vu une distance aussi marquée, voire une froideur, entre le Président des États-Unis et son homologue Israélien.
Quand Benyamin Nethanyahou (Bibi) a fait son discours devant les membres du congrès aux États-Unis, le 3 mars dernier, il a tenu un discours alarmiste sur l'Iran. Il a sonné l'alarme sur les progrès sur le nucléaire en Iran et a spéculé sur le contrôle des armes potentiellement extrêmement destructrices pour les 10 prochaines années. Il prétend que l'Iran pourrait frapper fort comme il a déjà avalé l'Irak, la Syrie, le Liban et le Yémen.
Barack Obama (Baba) et son entourage trouvent pour leur part que Bibi a tout faux sur l'Iran et que son discours est d'abord et avant tout un placement partisan de sa part, afin de montrer à son peuple l'étendue de son influence. internationale. Bibi est dans le dernier droit d'une campagne électorale qui devrait le reconfirmer Premier Ministre, avec des élections au comptage des votes douteux, mardi prochain.
La chimie entre Bibi & Baba n'a jamais été bonne. Ce n'est pas simplement une question de personnalité, ils voient tous les deux le monde de manière complètement différente. Bibi brandit le spectre de l'Iran depuis 1992. Son discours propose toujours la même chose: Renverser le régime en place. Du côté des États-Unis, on demande plutôt de négocier une entente qui obligerait l'Iran à réduire ses accumulations d'Uranium, qui réduirait ses réserves de pétrole et qui, à la bonne vieille manière Étatsunienne forcerait d'intrusives inspections afin d'assurer que le pays de l'oncle Sam ET Israël soient toujours en sécurité.
Traduction libre: ...que le MONDE soit en sécurité, puisque du point de vue des États-Unis, le monde commence par eux, ensuite peut-être, Israël.
Bibi ne veut aucune négociation avec ces larrons. Il dit que même une entente ne les empêcherait pas de se fabriquer du nucléaire. Il prétend aussi que l'État Islamique et l'Iran veulent tous les deux installer un empire islamique, avant de commencer leur marche sur le monde entier. Que seules leurs armes varient. L'État Islamique est armé de couteaux de boucher, d'armes confisqués aux ennemis et de Youtube tandis que l'Iran serait armée bientôt de missiles balistiques intercontinentaux et de bombe nucléaire.
La rapprochement entre l'État Islamique et l'Iran est aussi "pertinent" que celui que George W. Bush faisant entre Saddam Hussein et Al-Qaïda en 2003 afin de justifier son invasion irakienne. Il n'existe aucun lien entre l'Iran et l'État Islamique. Ils sont même rivaux.
Voilà pourquoi Baba et ses troupes disent que Bibi a tout faux. Il ne fait que de la politique spectacle afin de se gagner des votes en Israël quelques jours avant le grand jour. Une sorte de "Voyez, Israéliens comme je suis important? Les grands m'écoutent!".
Mais voilà, Barack n'a pas écouté. Du moins pas en direct. Afin de bien marquer la distance, il était même en discussion par vidéoconférence, au moment du discours de Bibi, avec plus grand encore, Les britanniques, les Français, les Allemands et les Italiens sur un autre sujet chaud: le conflit Russie/Ukraine. Les États-Unis ne voulaient en aucun point montrer qu'ils étaient d'accord avec cette vision de l'Iran.
On ne voudrait jamais de toute façon se faire dire par d'autres comment penser la menace nucléaire.
Ce n'est pas dans l'ADN des États-Unis.
Quand Reagan a marqué de solides divergences avec le Premier Ministre Begin dans les années 80, c'était dans le contexte de la vente d'avions espions, que les États-Unis avaient offerts à Israël, mais que ceux-ci avaient vendu à l'Arabie Saoudite.
Quand en 1956, Eisenhower se dressait lui aussi contre Israël, c'était en raison de l'invasion en Égypte durant la crise du Canal de Suez. Ce n'était pas l'ancien général qui dictait les ordres et ça le fatiguait. Mais comme les États-Unis étaient des alliés clairs d'Israël, cette invasion était lue comme une commande de Dwight.
Barack, contrairement aux deux autres n'est pas républicain. Mais son congrès l'est.
Baba n'est pas en crise avec Bibi. Tout comme le Québec n'est pas en crise avec le Canada.
Ils n'ont tout simplement pas de relations. Ou assez peu. le strict minimum.
Parce que les deux sont deux îles trop différentes.
Deux îles ou entre les deux, les eaux agitées ne sont pas lues de la même manière.
On peut peu y faire.
Barack ne sera plus Président en 2018.
Benyamin sera peut-être reconduit Premier Ministre en Israël jusqu'en 2020, dans 7 dodos.
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