Quand l'armée Russe a investi l'Urkaine, il se trouvait Poutine pour dire que ce n'était pas l'armée Russe car les soldats n'étaient identifiés par rien. C'était un peu court comme idée de ruse et peu de gens ont mordu.
En Russie, la tradition de la propagande bien instaurée depuis toujours, a ancré dans la tête des gens que Poutine était l'homme propre dans toute cette opération. C'est légèrement plus compliqué que ça. Bref, l'image de l'homme, dans son pays, n'était pas trop égratignée. Du moins publiquement. En Russie, ce que vous faites en public et en privé n'a pas les mêmes conséquences que chez nous ou ailleurs. C'est une question de vie ou de mort.
Parlez-en à la famille d'Anna Politkovskaya.
Parlez en à tout un tableau d'éveilleurs de conscience.
Parlez-en aussi maintenant à la famille et à l'entourage de Boris Nemstov.
Boris Nemstov avait 55 ans. C'est un ancien ministre de l'ère Boris Yeltsine. Ouvertement hostile aux politiques ancestrales de corruption russe, Nemstov avait rédigé de détaillés rapports sur la corruption de Poutine. Plus récemment, il avait pris position en faveur des survivants de Charlie Hebdo et contre les assauts islamiques. Ceci a probablement ouvert la porte à Vlad. Tuons-le et on blâmera les djihadistes.
L'enquête sur l'assassinat de Boris Nemstov se résume probablement exactement là.
Nemstov circulait sur le pont Bolshoy Moskovorestky près du Kremlin et de la cathédrale St-Basile en compagnie d'une jeune femme quand une voiture s'est arrêtée à leur hauteur, qu'un homme en est sorti et lui a tiré 4 balles derrière la tête. Une commande, chose certaine.
Commandée par qui?
On ne sait pas encore.
Mais ça sert drôlement Poutine.
La vie de Boris Nemstov était dédié aux russes. Ils voulaient leur parler d'eux-mêmes sous un autre angle que celui proposé par Poutine. Il allait dès le lendemain être le principal orateur lors d'un très gros rassemblement qui allait le faire discourir. La marche qui allait suivre en était une contre les politiques de Poutine.
Alexei Navalny, un autre organisateur de cette marche, avait été emprisonné, sous des prétextes nébuleux, pendant 15 jours depuis le 19 février.
Vladimir Poutine, suite à la mort lâche de Nemstov,a aussitôt dit qu'il veillerait à l'enquête sur cette mort personnellement.
Ou si vous préférez, le loup a annoncé au poulailler qu'il se chargeait de tout.
En date d'aujourd'hui, sans surprise, rien rien rien n'a progressé dans l'enquête.
(puisque tout est connu de la part de Poutine)
David Cameron, Angela Merkel, François Hollande, tout ce qu'il y a de plus important comme leader au monde et Stephen Harper ont tous condamné cette élimination horrible, inhumaine et inacceptable.
Ganna Douritska, la jeune mannequin qui accompagnait l'assassiné et qui a probablement vu l'assassin, était encore hier détenue contre son gré par les autorités russes depuis samedi soir.
Ils se demandent probablement comment taire ce témoin gênant sans attirer trop l'attention.
En Post-Soviétie, un premier groupe pense une idée, un second l'applique, un troisième s'assure que l'idée originale était bonne, un quatrième se penche sur la solidité de l'application, un cinquième s'assure que tout ça a été bien fait, un sixième va faire le relais au grand patron qui a commandé de penser sur cette idée.
En Russie, une importante partie de la population a été convaincue que ce meurtre a été commandé des États-Unis. Une autre importante frange de la population sait que Vlad y est pour beaucoup dans tout ça. La marche a eu lieue quand même et elle a réunie des dizaines de milliers de Moscovites. On parle de 70 000 marcheurs. Pour la plupart endeuillés. Pas seulement de Nemstov, mais de leur patrie aussi.
On semble avoir transgressé une barrière psychologique qui transformera à jamais le pays de la Vodka.
En Russie il n'y a pas que la tradition de la propagande qui a d'importantes racines.
Il y a aussi la tradition de l'élimination.
Il y a cette vieille blague que je sors chaque fois que quelqu'un parle de la beauté d'une fillette et des problèmes que la famille aura plus tard avec les chums qui se battront pour elle. je rajoute souvent à ceci:
Le truc, c'est de tuer le premier chum, et ensuite le mot se passera qu'on ne fricote pas autour de ma fille.
Je réalise maintenant que c'est une blague communiste.
RAJOUT: on autorise aujourd'hui même la jeune mannequin à retourner chez elle...en Ukraine
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