Le club de hockey de mon fils de cette saison a eu une fiche plus qu'ordinaire de 10 victoires, 10 défaites et 4 matchs nuls.
L'an dernier ils avaient tout raflé ou presque. Sur 4 tournois ils en avaient remporté la moitié, les deux fois de manières spectaculaires. La première en créant l'égalité (sur un but de mon fils) avant de gagner en surtemps (sur une mention d'assistance de mon fils qui avait aussi été choisi joueur du match).
La seconde fois c'était plus féérique encore. C'était dans un tournoi qui se déroulait sur une patinoire extérieure. La finale avait eu lieue entre les deux clubs de la même région, donc tous les petits gars (et les parents), se connaissaient. Après avoir tiré de l'arrière 0-2, le match avait dû faire une pause car il neigeait de si gros flocons que la rondelle se perdait dans la neige. Le temps de passer les grattes à neige avait donné le temps aux petits gars de récupérer et le tandem de mon fils (c'était du 4 vs 4) avait fait 1-2, 2-2, puis mon fils avait encore joué au héros en faisant le but gagnant à la toute fin et gagner le tournoi extérieur.
Deux banderoles honorent l'aréna local avec le nom des petits héros d'imprégnés dessus pour les années à venir.
Dans le deux autres tournois, les jeunes garçons (de 12 et 13 ans) avaient aussi fait mention honorable atteignant la finale les deux fois, la première fois en perdant en supplémentaire, la seconde fois en perdant par un seul but 2-1.
Pour couronner tout ça, les garçons avaient terminé premier au classement général de 13 équipes.
En séries éliminatoires les petits gars ont manqué de souffle, ayant joué pas mal plus de matchs que la moyenne des ours et avaient perdus en demi-finale. Au niveau collectif c'était un relatif échec après avoir tellement gagné et terminé au sommet du classement mais au niveau personnel mon fils avait terminé au premier rang des compteurs de la ligue en série et ce, malgré le match en moins par rapport à ses plus proches rivaux.
Bref, c'était une année de succès. Cette année, sa deuxième année pee-wee, allait être plus difficile, séparé de plusieurs de ses coéquipiers de l'an dernier sur trois équipes différentes, il se retrouvait dans un club composé principalement de joueurs de première année pee-wee. Des garçons qui sont en 6ème année. Ce fût le premier choc pour mon fils qui entrait au secondaire. "les vestiaire est jeune" se plaignait-il avec dédain. Deux d'entre eux, étant nés en octobre, novembre ou décembre sont effectivement même en 5ème année et le niveau de maturité me parraissait à moi aussi plutôt faible. Ce qui l'horripilait davantage est que la plupart de ses amis étaient dans l'autre équipe de la région et qu'il ne connaissait pas tellement les joueurs de cette équipe. À la toute fin de la saison, ses meilleurs amis seraient encore dans les équipes adverses.
Jusqu'à la toute fin, les gars ne joueraient pas beaucoup en équipe, y allant de multiples jeux individuels sans jamais tenter de faire de passes. La production offensive de mon fils allait s'en trouver amputé d'un peu plus de 50% par rapport à l'an dernier, ce qui n'est franchement pas grave par rapport au niveau de plaisir que je sentais nettement diminué cette année pour lui. Aller au hockey n'entrainait plus la même excitation chez Monkee. Manquer un match semblait soudainement raisonnable alors qu'avant il aurait fallu lui passer sur le corps pour qu'il ne joue pas au hockey.
Toutefois, en deux tournois, les petits gars ont surpris. Se rendant en finale les deux fois et ne perdant que par un but dans des matchs sérrés.
Malgré une fiche de 10 victoires, 10 défaites et 4 matchs nuls (ou perdus en tirs de barrage) et une médiocre position de 9ème sur 13, ils allaient surprendre en série. Ils ont tout d'abord éliminer ceux qui ont terminé premier au classement. Puis ils ont continué de gagner. Vendredi dernier c'était la demie-finale. Ils perdaient 4-0 en milieu de deuxième période et les parents avaient commencé à faire leur deuil de la saison. Toutefois...1-4, 2-4...puis 3-4 en troisième période et finalement 4-4 à 47 secondes de la fin...10 minutes de surtemps ne faisant pas de gagnant, les garçons allaient gagner après 9 tirs de barrage les amenant ainsi en finale. Un match mémorale pour tous.
Nous quittions pour Québec le soir même pour "y visiter des amis". Samedi matin, je venais de serrer mon fils dont j'étais si fier dans mes bras que le téléphone sonne. La femme de l'instructeur nous appelle de Montréal pour nous dire que le club adverse a logé un protet sur une décision douteuse de l'arbitre et que l'on doit reprendre la supplémentaire le soir même...nous sommes toutefois 273 kilomètres trop loin...Je crois être capable de m'esquiver de nos obligations et de faire une fugue autour de 15h30 pour qu'il se rende au match quand même mais je découvre avec stupéfaction que "la visite des amis dans une chambre d'hôtel" était plutôt un "surprise party" organisé par l'amoureuse en mon honneur pour mes 40 ans...J'avise l'équipe par téléphone que notre présence sera impossible et mon fils fait la prédiction du joueur qui va marquer le but gagnant et rajoute que ce sera dans la première minute de jeu.
Quelques heures plus tard, une vingtaine des meilleurs amis du monde en ma compagnie, beaucoup trop d'alcool et des enfants qui courent partout, l'équipe me rappelle pour me hurler de joie que l'on vient de gagner, que ce que l'on avait prédit s'est concrétisé tel quel. Elle a relayé nos prédictions au coach qui a choisi avec audace de placer le joueur en question sur la glace dès le départ et c'est effectivement lui qui a marqué dans la première minute de jeu. Nous sommes devins, heureux, ET EN FINALE DIMANCHE!!! NOUS? le club de .500 au 9ème rang sur 13?
Deux-trois heures de sommeil, départ pour Montréal, finale, victoire de 2-1 en tirs de barrage. Encore du champagne! CHAMPIONS sont-ils devenus.
Les ti-culs.
Qui représenterons maintenant la région à Gatineau le 6 avril...deux heures après que nous ayons tous les 4, dont leur #55, mon fils, quitté pour la République Dominicaine pour 7 jours...aaaaargh...
Zétaient pas supposé gagner ses petits mongols!
En tous cas son pee-wee aura été tout en émotions, tout en honneurs, et se sera terminé sur une note parfaite.
Avant l'âge Bantam, l'âge des duvets sour le nez, des corps désarticulés et des voix qui cassent de temps à autres...
Crevé mentalement étions nous lundi matin...
Mais la solitude et la fatigue des gens gâtés est surmontable.
Parce que gâtés nous sommes dans notre vie déguinglée.
Le lundi après-midi à 15h14 je me tenais à la fenêtre pour voir revenir de l'école non pas mon fils avec sa casquette de champion, mais une idole.
Un héros.
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