40 ans de Musiques de Femmes

Le monde manque de projecteurs sur les Femmes. Non, pas les femmes que les hommes fantasment, pas plus les femmes étouffées par la vanité, l'orgueil et l'ego, les Femmes qui inspirent hommes, femmes et enfants. 

En ce jour des Femmes, je vous offre 40 artistes musicales qui ont capté favorablement mon attention sur les 40 dernières années. Parce que ce milieu mâle, exige encore beaucoup de cran de la part de ces dames, bravo mesdames, vous être remarquables.

1985: Helene Folasade Adu de Sade. Splendide Nigério-britannique à la voix unique, son quatuor deviendra un quintet pour son second album en 2 ans. Suave sofistopop.

1986: Janet Jackson. La cadette Jackson lance son 3e album le jour de mes 14 ans. Fusion synthétisé, R & B, rap funk et disco, elle impose son propre tempo. Me plaira pour les 11 années suivantes. 

1987: Catherine Ringer des Rita Mitsouko. Le No Comprendo album sort à l'automne de 1986. Mais sera principalement consommé en 1987 par l'ado punk que je suis alors. Merci Cat de ta folie.

1988: Tracy Chapman. Formidable premier effort folk de cette jeune femme issue de Cleveland qui avait eu un ukulélé à 3 ans, composant ses premiers morceaux à 8. Ses réalités de jeune fille noire pauvre frappent. Tendre. Touchant. Soul & Folk.

1989: Kate Bush. C'est cette année-là que sa chanson pour le film She's Having a Baby m'a bouleversé. J'ai rétropédalé par la suite sur sa carrière que je connaissais de loin depuis 4 ans, mais qui s'est beaucoup rapprochée de mon coeur depuis. Beaucoup d'admiration pour Kate.

1990: Sinead O'Connor. Elle avait si raison de pointer comme ennemi #1 la religion. Elle était peut-être désordre, mais elle était très talentueuse. En 1990, au sommet en partie grâce à Prince.

1991: Suzanne Vega. J'adore cet ex-danseuse de ballet et de danse moderne. Son premier album album reste encore son meilleur selon moi, mais elle excelle textes et musique sur les 10 albums de sa carrière.

1992: Tori Amos. Écorchée vive, pour son premier album solo, son album a fait beaucoup écho. Transcendant. 

1993: Linda Perry, Christa Hillhouse & Dawn Richardson de 4 Non Blondes. Un seul album, mais il a joué toute l'année dans notre appartement où nous habitions (sans le savoir alors au préalable) le quartier Gay de Montréal. Sans le savoir non plus, on s'est vite lié d'amitié avec les gens de la communauté avec cette musique qui sortait de nos fenêtres. 

1994: Dolores O'Riordan des Cranberries. Je l'ai tant, mais tant aimée. Dès Dreams, encore une de mes préférées de l'Irlandaise disparue trop tôt qui aurait été dans ma classe à l'école. (oui, on m'a fait sauter une année par en avant). 

1995: Shirley Manson de Garbage. Elle aussi, je l'ai aimée/désiréeaussiparcequevraimentropcharmante dès Goodbye Mr McKenzie. Mais là, en 1995, je suis à ma 3e année d'amour avec ma belle. Vixen Shoegaze rock. 

1996: Françoise Hardy.

1997: Lhasa de Sala. Disparue aussi beaucoup trop tôt, cette voix magique nous manque encore. Baroque et suave. Délicieux album.

1998:Cat Power. Je suis littéralement tombé amoureux d'elle dans son clip chorégraphié mollement pour Cross Bone Style, avec cet air, presqu'autochtone, qui reste mon préféré d'elle. Je la découvrais alors. Lo-fi fun.  

1999: Dido. Encore ici, un timbre de voix assez unique. Presque caramélisé. Plusieurs morceaux sur cet album me restent en tête. Année importante que faisait de moi, le plus heureux des pères. Le plus heureux des amoureux.

2000: P.J.Harvey. J'aimais déjà beaucoup Polly Jean depuis 1992. Son premier album était alors mon préféré, mais celui-là est vite venu le déloger. Un de mes préférés à vie tout artiste confondus.

2001: Björk. Elle aussi me plaisait depuis longtemps. Depuis les années 80 en fait où Rock & Belles Oreilles, dans leur toute première saison télé, me faisaient découvrir The Sugarcubes. Ses 4 premiers albums solos sont pour moi des sans fautes d'avant-gardisme, de synthépop, de fraicheur scandinave. 

2002:Helen Marnie & Mira Aroyo de Ladytron. Je les adorais depuis leur premier album, tout juste un an avant. Comme le dira Brian Eno, voilà un band qui mélange une excentricité presque scolaire dans ses tenues vestimentaires, parfaitement conscient de ce qui fait musicalement et mixant les ingrédients pour en faire du neuf. J'aime beaucoup.

2003:Tracyanne Campbell de Camera Obscura & Isobel Campbell. Cette dernière, venant tout juste de quitter un autre band écossais, Belle and Sebastian. L'harmonieuse Tracyanne, je la découvrais. Isobel, je la connaissais de B & S. Son premier album solo, le premier morceau entre autre, me séduira beaucoup. Charmant chacune. 

2004: Feist. Cette canadienne auteure-compositrice a aussi un timbre de voix fort intéressant. Épicé. Jazzy pop. Plaisant. 

2005: M.I.A. Dommage qu'elle soit sensiblement idiote. Mais quand je découvre ce jeune talent britannique d'origine Sri Lankaise, je suis impressionné. Estival, festif, électronico-dub.  

2006: Amy Winehouse. Voix formidable éteinte beaucoup trop tôt parce que mal encadrée. La vie n'est souvent que multiples choix.  

2007: Charlotte Gainsbourg. Avec la complicité de Jarvis Cocker, chanteur de Pulp, et les airs et mélodies des deux gars de la formation d'origine française Air, Charlotte concocte un petit bijou auditif bilingue (pour mon oreille). 

2008: Beyoncé. Je ne suis pas particulièrement friand des chanteuses "à voix". Mais je dois confesser que B. me plait. Ironiquement, c'est par un essai scolaire plus ou moins raté d'ici, suivi d'une parodie moins drôle que l'original, que m'est arrivé une ballade d'elle que j'aime encore beaucoup. Une fille inoubliable. J'ai peu à redire sur les deux derniers albums de B. que j'aime beaucoup aussi. Gospel, pop, soul, R & B. Hawtttt!

2009: La Roux. J'ai d'abord été fétichement charmé par les cheveux d'Elly Jackson. Son unique collaboration d'album complet avec Ben Langmaid m'a beaucoup plu. Mes enfants commencent alors à aussi aimer les mêmes beats que moi. Deux morceaux de son album suivant seront aussi parmi mes plus écoutés de la Britannique. J'ai peur que sans Langmaid, elle ne soit plus rien. Un seul album depuis. Peu impressionnant. Mais les deux premiers, synth pop, new wave, très bien. 

2010: Nili Hadida de Lilly Wood & The Prick. Avec Robin Schulz, dans 4 ans, ce morceau jouera partout. Le vidéo et la chanson sont très accrocheurs. Mais la chanson originale du duo Israëlo-Français est lancée originalement en 2010.  J'aime beaucoup la voix de Lilly. 

2011: Émilie Simon. Encore une artiste issue de la France, j'irai voir en spectacle celle qui est sur scène pieds nus, nous charme de son talent électro-mélodique. Elle me plaisait depuis 8 ans, et encore plus depuis les pingouins.  

2012:Émilie Haynes de Metric. Elle aussi, depuis 2003, est sur mon radar. Elle aime Velvet Underground, elle serait mon amie. J'aime tout ce qu'elle dégage. Et j'aime ses textes. Post-punk canadien.

2013: Les Soeurs Boulay. Les harmonies vocales des deux auteures-compositrices interprètes folk de Richmond sont très agréables. Elles ont aussi toutes deux une belle plume pour les textes doux-amers. Elles seront associées à une idole à moi, le réalisateur musicien Stéphane Lafleur qui composera un peu pour elles. Vu en spectacle avec Lafleur en première partie. Parfaites. 

2014: Sia. Cette voix...La chanteuse d'origine australienne frappe fort cette année là avec un morceau fataliste. Elle est un cours de chant ambulant.

2015: Coeur de Pirate. J'avais adoré son premier album me disant que peut-être une voix d'enfant comme ça finirait par me lasser. Mais non. Béatrice a un excellent sens de la mélodie aussi. 

2016: Pomme. Difficile pour moi de ne pas être impressionné par cette jeune de femme qui n'a alors que 20 ans. Sa musique et ses textes ont une maturité peu commune. Elle partage son temps entre la France et le Québec.

2017: St.Vincent. Si Bowie n'était pas mort un an avant, je soupçonnes qu'il aurait voulu travailler avec elle. Elle s'en rapproche dans son audace. Anne Erin Clark m'impressionne.

2018: Charlotte Cardin. Son timbre de voix me rappelle celui d'Amy Winehouse. Elle devient notre Main girl cette année-là.  

2019:Elisapie. Avec un morceau musical assez remarquable en ouverture et un autre chanté dans une langue autochtone, elle me fera verser une larme avec ce qu'elle me rappelle de mes ancêtres.

 2020: Billie Eilish. J'ai une admiration sans bornes pour Billie et son frère. Ils osent créer avec originalité et déstructuration. Et c'est trés réussi. Leur dernier album ensemble est un trésor vocal et créatif. Vraiment. Planant, ambient, pop, jazzy, je n'ai que respect pour elle. En 2020, je réalises qu'elle est plus brillante que je la croyais. 

2021: Julien Baker. En voilà une autre que j'aime beaucoup. Son intensité entre autre. Ses textes. Ce qu'elle dégage. Je vous l'ai déjà dit que je connecte bien avec les homosexuelles.

2022:Hannah Merrick de King Hannah. Belle découverte de ce band, par une autre belle découverte, Sharon van Etten. Néo psychédélique et indie folk.

2023:Phoebe Bridgers, Lucy Dacus et Julien Baker de Boygenius.Indie folk aussi. Les trois dans leurs carrières solos ou comme ici, ensemble, valent l'écoute. Les textes sont aussi très intéressants.

2024: Kathie Crutchfield de Waxahatchee. J'en ai déjà parlé souvent depuis fin 2024, sa voix me charme entièrement, je l'écouterais me lire le dictionnaire. Me rappelle parfois le timbre d'Edie Brickell. Musicalement, elle m'évoque parfois R.E.M., au féminin. C'est pas rien. 

Merci Mesdames d'exister. Nous ne pourrions pas exister sans vous. Et sommes plusieurs, jamais assez, derrière vous dans vos combats en faveur de l'égalité des chances. 

Que cette journée vous soit bercée d'amour. 

Cette année, cette vie aussi.