Je l'ai surconsommé (le fait toujours) l'ai étudié, en fût diplômé, y ait travaillé, en fût récompensé, en suis sorti, mais le cinéma n'est jamais sorti de moi.
Je vous parles d'un film que j'ai aimé pour sa réalisation, sa cinématographie, ses thèmes, son audace, sa musique, son histoire, ses interprètes, bref, je vous parles d'un film dont j'ai aimé pas mal tous les choix. Presque 100% tiré de ma collection privé de films que je revisite assez souvent.CONFESSIONS OF A DANGEROUS MIND de GEORGE CLOONEY
Chuck Barris était un homme de très mauvais goût. Il était l'idéateur/producteur des émissions The Newlywed Game, The Dating Game et The Gong Show. Il animait aussi, presque 100% dans des états seconds. Il a rédigé sa biographie en 1984, où il déguise sa dépendance à la cocaïne en rôle d'agent de la CIA qu'il n'a jamais tenu en parallèle de sa carrière à la télévision. CIA. Cocaïne Inflicted Addiction. Quand Columbia Pictures en achète les droits d'adaptation cinéma, en 1997, Jim McBride s'y attache à la réalisation. Charlie Kauffman, scénariste que j'adore follement, adapte le livre. David Fincher, Brian DePalma et Bryan Singer se montrent aussi intéressés. Ils auront tous leurs chances. McBride veut Richard Dreyfuss dans le rôle de Barris, mais Dreyfuss trouve que Barris est d'un tel mauvais goût, il ne veut pas l'incarner. Encore moins si il doit travailler avec lui. Car Barris sera conseiller de cette adaptation. McBride débarque et Curtis Hanson s'y greffe à la réalisation. Sean Penn serait Barris, George Clooney et Drew Barrymore dans des rôles secondaires. Mais quand P.J.Hogan connait un succès monstre avec My Best Friend's Wedding, c'est lui qu'on voudra à la place de Hanson.
Penn quitte car il a d'autres projets et Mike Myers est pensé pour le remplacer. Mais Hogan n'arrive jamais à s'entendre sur les conditions et Sam Mendès, David Fincher et Darren Aronofsky se montrent intéressés. Fincher et Myers sont attachés au projet, le temps que Brian DePalma ne soit lié au projet. Et que Myers passe à autres choses. Russell Crowe, Kevin Spacey et Edward Norton sont alors pensés pour Barris, dont on s'éloigne de la morphologie. La projet est mis en hiatus. Ben Stiller est pensé en Barris avec Bryan Singer à la réalisation, mais Stiller quitte pour Zoolander et The Royal Tannenbaum et Singer, qui travaillait maintenant avec Johnny Depp et son accord pour jouer un Barris nettement trop beau, quitte lui aussi, pour X2.
On a 35 millions pour le film. Clooney, toujours attaché au projet, suggère de réaliser lui-même, et de couper la budget de 5 millions. Il demande à ses ami(e)s Barrymore, Julia Roberts, Brad Pitt et Matt Damon d'accepter des coupures de salaires, joue lui-même un personnage dans le film et ne demande pas d'en être payé, et insiste pour Sam Rockwell, ce que Barris approuve, ils ont à peu près la même gueule.
Rockwell sera tout simplement formidable. Avec ce film seulement, il devenait un acteur que je voulais suivre partout. Barris est de mauvais goût, dissipé, ridicule sans toujours le réaliser. Rockwell lui rend justice. Et tout ce qui implique la CIA dans le film, est lié à la Cocaïne, à laquelle il était dépendant. Ce n'est pas dit dans le film, mais c'est compris par les initiés.
J'aime pas mal tous les choix de George Clooney, en général. Je trouve ces choix intelligents. Et avec son directeur photo Newton Thomas Sigel, leurs choix sont excellents. La lumière y est formidable. La dépendance à la cocaïne devient un thriller pour un plouc de la télé. Ce premier film, sous sa direction est un petit bijou pour moi. Barris avait fait ses débuts comme Lou Reed, en écrivant des hits musicaux pour les autres.
Il a écrit son livre en clamant qu'il aurait commis 33 meurtres pour son pays, pour la CIA, en parallèle de sa carrière à la télé. En accompagnant les gagnants de ses émissions dans des régions éloignées et y commettre ses prétendus crimes politiques. La seule vérité concernant la CIA est que Barris a voulu y travailler au début des années 60, mais à été refusé.Barris a vécu de fantasme très publiquement, c'est ce qui le rendait pathétique. Ce film le rend bien. Ses interprètes, le traitement de l'histoire par Kauffman, la direction de Clooney, la photo de Sigel, ce film me plait de partout. On finit par trouver que le pauvre Barris fait plutôt pitié avec les pires des idées ayant mal vieillies.
Même si il traite d'un homme de très mauvais goût. Ce film, au contraire, en démontre beaucoup.
Je suis les films tournés par Clooney depuis, avec zèle. Il ne me déçoit pas.
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