Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma vie que j'en connais chaque note, chaque nuance, chaque ton, chaque séquence, chaque parole, chaque son. Cette musique est composante de mon ADN. Elle coule dans mes veines.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi voulant dire en langue irakienne: Je t'aime.
Musique, je t'aime.THICK AS A BRICK de JETHRO TULL
Quand les critiques appellent l'excellent album précédent, leur 4ème, Aqualung, "un album concept", Ian Anderson et ses acolytes éclatent de rire. Il n'y a aucun lien entre les chansons. Les gars de Blackpool, en Angleterre sont beaucoup plus simples que ça. Ils ne vivent que pour la musique et développe leur art avec passion. Avec les succès des formations comme Emerson, Lake & Palmer et Yes, Qui utilisent fréquemment les concepts, Jethro Tull, qui se considère blues, choisit de travailler, fin 1971, "la mère de tous les albums de musique progressive". Le terme lui-même les fait rire. Toute musique "progresse". Le son de toute formation musicale aussi. Clive Bunker n'est plus batteur pour la formation. C'est Barrie Barriemore Barlow qui fait maintenant la tâche.
Se voulant une satire de la musique progressive comme Airplane! était une satire de Airport, au cinéma, les sacrés bons musiciens ponderont ensemble un des meilleurs albums du genre...progressif. C'est dire si ils ont l'oreille. Jennie, épouse d' Anderson, qui avait aussi inspiré Aqualung auparavant, lui écrit une longue lettre pendant qu'il est sur la route et Anderson sera si inspiré de cette lettre qu'il en empruntera une dizaine de lignes. Il tricote l'histoire fictive de Gerald Bostock, étudiant adolescent, surdoué, dont l'évaluation psychologique est si troublante qu'on lui retire le premier prix de poésie qu'il venait de remporter.La pochette de l'album propose une fausse Une de journal racontant ce qui arrive à Bostock. Plusieurs n'ont pas compris l'humour et ont cru à cette histoire. Il annonce pourtant dès la première ligne que le band fait un essai sonore. Et les fausses manchettes autour de l'article principal, sur la pochette, qui sont en fait les paroles de la pièces titre, sont ridiculement risibles. L'album est enregistré en deux semaines, en décembre 1971, suivi d'un autre deux semaines et demi de mixage. Tout le monde collabore beaucoup. Ian Anderson à sa traditionnelle flûte traversière, à la guitare acoustique, au violon, à la trompette, au saxophone, l'accordéon, à la production, à la voix et comme principal auteur. Martin Barre, à la guitare électrique, à la luth et à la flûte à bec. John Evan au piano, à l'orgue et à la harpe. L'incontournable Jeffrey à la base et au spoken word. Barriemore Barlow aux percussions, à la batterie et aux timbales. Il sera conçu et travaillé dans la plus franche des camaraderie et sera un excellent souvenir pour tous impliqués. Les Rolling Stones occupait le même studio tout juste avant eux et semblent y avoir laissé le fantôme de l'harmonie musicale. Les thèmes musicaux sont très diversifiés, les nuances changent de tons fréquemment, les signatures sonores sont des tempos mutlti-directionnels. Tous des critères de musique progressive.Le band de blues se travestit avec brio. Si l'album est reçu mollement à sa sortie, avec le temps, il a gagné en estime et reste, selon plusieurs, un des meilleurs du band et un des meilleurs du style progressif. Anderson et ses acolytes en feront une suite racontant la vie adulte de Bostock, 40 ans plus tard.
Pour amateurs de musique progressive, de blues, de flûte traversière, de rock, de art rock, de concept, de hard rock (ont gagné un Grammy dans cette catégorie, une année), de voix de sorcier, de tons médiévaux, de prog rock.
Cet album est composé de deux longs morceaux qui sont autant de Faces (A et B).
Il a 50 ans cette année.
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