samedi 9 avril 2022

Chats

Je me lève à 5h du matin 5 fois par semaine. J'ai besoin de mon sommeil. Mais notre Nebelung russe bleu ne l'entend pas ainsi. Il est gris. Et comme la nuit tous les chats sont gris, avec le printemps, il veut valider cette maxime toute nuit donnée. On lui place le collier au cou, il en ronronne de bonheur comprenant que c'est sa garantie de sortie, on ouvre la porte et il bondit à l'aventure.


Bien entendu, il passe les lendemains endormi pas mal toute la journée. Vachant ici et là. Étalé de tout son long sur le lit de l'un ou l'autre. Encore plus si le/les propriétaires du lit n'ont pas fait ce lit. C'est alors une nouvelle aventure à explorer. Même dans le sommeil. 

C'est la routine établie avec l'arrivée du printemps. Vers l'heure du souper, il se pointe dans le cuisine, s'étire un peu, nous miaule une envie de manger, ou encore ne fait que se lécher les babines puisque les odeurs que nous préparons en cuisine lui rappellent l'alimentation. Mais il doit aussi avoir faim. Il mange une fois le matin (je le nourri à 5h00 AM) une canne de manger mou, de la nouvelle eau fraiche et quelques minouches, qu'il préfère à tout. Même manège sur l'heure du souper. On a plus besoin de changer la litière, il fait tout ça dehors. Ça, ça nous plait. Si je ne le vois avant de quitter vers 5h20, je texte l'amoureuse et les enfants sur le sujet. No Spooky in the morning. Tout s'arrange toujours.

Il réapparait pas longtemps après. Avec le soleil du jour.

Ce qui est plus délicat sont nos nuits. Après avoir soupé, il demande habituellement à sortir, nous le sortons. Vers 20h-21h00 on l'appelle dehors, on ne fait que placer notre voix dans le cadre de porte à dire n'importe quoi  et il arrive de milliers d'aventures, mentales ou physiques. Avec son grelot, on l'entend revenir. Parfois il salue son arrivée d'un "miaw" qui doit probablement nous résumer tout ce qu'il a vu dans son épopée dans sa langue à lui. Il reprendra des minouches parce qu'il les demande et est pourri*, viendra sur le divan pour se faire brosser en prince qu'il est. Peut-être dormir un peu. mais pas longtemps. Redemande la porte pour resortir avant 23h.


Avec une fille de 18 (going on 19) et un gars de 22 (going on 23) dans la maison, papa et maman sont souvent au lit bien avant eux. Il y a donc entente pour que le collier à grelot (dans lequel il est identifié) soit toujours au même endroit afin que celui ou celle qui arrive à la maison le dernier/la dernière ne l'attende pas à la porte pour rien, si il est déjà rentré. Nos deux enfants ont des vies actives comme nous. Ce qui explique mal pourquoi, alors que tous les 4 on a franchement été au coeur de la Covid (avec nos métiers respectifs) depuis deux ans, que personne chez nous ne l'ai encore contracté. 


On a bien eu un mal de gorge qu'on s'est tous les 4 passés, soigné à coups de sirop et de pastilles Halls, on s'est fait testé une quinzaine de fois cette semaine-là pour d'autres types de chats, ceux dans la gorge, qui nous empêchaient de parler trop longtemps sans démarrer une quinte de toux, mais c'était toujours négatif. Notre unique symptôme étant, la toux.

Comme nos enfants fréquentent beaucoup d'amis, on s'attend à ce que peut-être, ceux-ci nous ramène du virus éventuellement.

King of the road
Mais c'est l'amoureuse qui a débuté la toux, moi ensuite, mon fils ensuite, et ma fille, assez peu, au final. Dans l'ordre. Sur 10 jours. 

Le soir, quand ces deux-là reviennent d'on ne sait pas toujours où, ils ont souvent la tâche de rentrer/d'appeler le chat. Dans le silence de la nuit, il est encore plus jouissif  d'entendre son grelot au loin, arriver.

Là c'est nous qui ronronneraient. Minouches, brosse, dodo. 

La nuit reste un défi pour nous. Il faut calculer nos envies d'aller à la salle de bain. Qui l'éveillent. Et lui rappelle soudainement que l'action cool, c'est dehors. Par la suite, peu suivre une litanie de chants réclamant un peu d'attention. Mon bras pend parfois sur le côté du lit. Et je sens alors sa petit tête triangulaire velue se planter dans ma main et miaulant. Puis son dos qui s'arrondit et demande à être flatté poussant contre ma main pendue. Comme je réagis mollement, il insiste. Parfois jusqu'à me mordre pour m'activer. PIRE, il a cette tendance, quand il est frustré à vouloir manger les fils de recharge d'ordinateur ou de téléphone. Il nous en a coûté un de chaque jusqu'à maintenant. Le sale. Donc quand il est près de moi, miaule plaintivement, se couche au sol pour s'assurer de rester dans l'angle de ma vue, fait son ballet (il est russe ce Nebelung de toute manière, il s'y connait en ballet) je suis très très réveillé. Je suis tout ouïe pour parier les mordées qu'il prendrait dans le fil qui charge mon téléphone à quelques pouces près de ma tête. La manière de l'en dissuader est de taper dans nos mains, mais la nuit, impossible faire ça sans réveiller tout le monde. Je cède donc rapidement. Il me manipule des bons fils. 


Descendant les escaliers dans le noir, tentant de coordonner une certaine finesse du doigté, ensommeillé, pour cliper comme il se doit son collier et le sortir. Ce qu'il ne fait pas toujours tout de suite. Parce que le froid de l'hiver le fait réfléchir ou parce qu'il pleut quand il demande à sortir par la porte de la galerie. Je le sors alors en avant ou il y a au moins, un entretoit. 

Quand il me le demande entre 2h AM et 3h AM j'aime bien. Avant, encore mieux. Parce qu'à 5h, quand je me lève, il n'est généralement pas loin, la faim le guidant, et je ne fais qu'ouvrir la porte, soit il est déjà là, soit je murmures son nom et son grelot se fait entendre jusqu'à se faire voir. "Miaw!".

Quand il me demande une sortie autour de 4h15, 4h30, 4h48, c'est irritant. Je sais que je me réveille dans si peu de temps que le reste de mon sommeil ne sera pas terrible. Ce que ma conjointe n'arrive pas à valider. 


"Ben non, tu te lèves pas longtemps après, il fait tellement pitié..."

Il ne fait jamais pitié.

Nuit de mercredi à jeudi. 4h36, il me demandait exil.


Dans le 14 minutes qui a suivi, je suis retombé dans le sommeil et j'ai eu le temps de cauchemarder. Ça arrive pas souvent. Je conduisais la voiture au centre-ville avant le show de Rachid Badouri que nous allions voir jeudi. Mais le show est à Terrebonne. Incohérence de rêve. J'avais probablement vu la pluie en sortant le chat, dans mon rêve il y avait eu tant de pluie que la rue du centre-ville était inondée. Mais comme il y avait des voitures et même un camion, j'ai tourné un coin et ne me suis pas soucié de ce qu'il pouvait y avoir sous l'eau. Les nids-de-poules à Montréal sont impressionnants, mais pas à ce point. Dans mon rêve, la belle et moi, (et les deux enfants?) dans ma voiture, une Jetta TS, on tombe sous l'eau dans un trou, qui englouti complètement la voiture (absurde) comme une rondelle tomberait au fond d'une piscine. La belle, et les enfants (incohérence encore, il n'y a qu'elle et moi qui sommes allé au show) nous extirpons avec succès de la voiture noyée, je m'assure que tout le monde va bien. Ma fille s'inquiète pour son téléphone, mon fils, pour son cours (!?!), mas blonde me blâme. Et je vais appeler ma mère afin de lui demander quoi faire de cette voiture au fond d'un trou, maintenant. 

Me suis réveillé, troublé, à ce moment là. Suis descendu, ai rentré le chat qui n'avait probablement pas bougé de sous l'entretoit, il n'était pas mouillé.

14 minutes de torture initié par le chat.

Qui fait dont pitié.

Rajout: Cette nuit, il fêtait ses 5 ans, il a célébré en mangeant...un oiseau...

*"Faut le récompenser d'être revenu!"-l'amoureuse. (soupir!)

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