Le titre de la chronique mensuelle, la toute première des trois à avoir été pensée par moi, est inspiré de 4 albums précis que j'ai tant écouté que la musique, les nuances, les paroles, les tons, sont composant(e)s de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Igggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I.B.I c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi, voulant dire Je t'aime, en diaecte Irakien.
Musique, je t'aime.
BLUE LINES de MASSIVE ATTACK
1991. Je ne sors même pas avec l'amoureuse encore, je ne la connais pas. Ce sera dans un an. Je suis étudiant universitaire à Sherbrooke. Le grunge n'est pas encore dominant sur les ondes radios. Personne n'a de téléphones intelligents. Tout le monde a une intelligence. Personne ne l'utilise de la même manière. Comme aujourd'hui. Le grunge ne m'accrochera jamais. Encore aujourd'hui. C'est R.E.M. qui peuple les sons cette année-là avec son album Out of Time. Ça cartonne fort. Entre amis, on en change les paroles par des homonymes dans Losing My Religion qui joue littéralement partout. "That was Just Sid Bream, That's Me, Bill Buckner". On déconne. Mais on danse beaucoup là-dessus. On a 19 ans. On est plus des enfants, mais on est pas 100% adultes, non plus. On y arrive tout juste.
Je serais menteur de dire que j'écoutais cet album, dès 1991. Mais quand le grunge arrivera, je glisserai vers autre chose, l'ambient, le jazz, le folk et les versions satiriques du grunge comme celle de Graham et Damian de Blur, prouvant par 1000 que ce n'était pas archi compliqué de créer du grunge.
Massive Attack est né des DJ Daddy G, Andrew Vowles et du graffiteur improvisé rappeur Robert Del Naja, tous issus du collectif artistique The Wild Bunch. Ces derniers deviennent dominants, à Bristol, en Angleterre, dans les clubs, au milieu des années 80. Mes années 80. Vowles a 4 ans de plus que moi, Daddy G, 12 ans de plus que moi, Del Naja, 7. Tricky, qui joindra le band, 4 ans de plus que moi. Je vous dis ça parce que la connexion a été parfaite avec ce premier album, avec moi. Un an ou deux après sa sortie.
Je suis, en 1993, amoureux fou pour le restant de mes jours, et Montréalais pour longtemps. Je consomme cet album peu de temps avant de rencontrer mon amour pour la vie.
Ce premier album, d'un groupe qui n'en fera jamais 10, (5 et une trame sonore) entre 1991 et 2022, donnera toujours l'impression d'être un collectif malléable. De nos jours, le trio reconnu est celui de Daddy G, Del Naja et Tricky. Mais en 1991, Massive Attack offre un tel chef d'oeuvre artistique qu'ils inventent tout simplement le trip hop. Un terme qui ne sera pas inventé en 1991, mais trouvé quelques années plus tard quand le style se développe davantage.
L'idée était de filtrer le hip hop américain par la lentille de la culture des clubs, en Angleterre, de manière stylisée avec des arrangements empruntés un peu partout. Les airs de musique (le hip hop beaucoup) étant généralement presque toujours empruntés de toute manière. Alors pourquoi ne pas mixer l'art du DJ avec des sons très axés sur la rythmique de la basse et de la batterie, parfois militaire. L'essence de leur produit final offrira une sensation nocturne à l'écoute. Un créé alors un rare groove entre qui joue souvent aussi entre le dub, le dance et le reggae. L'équilibre entre le sombre, la diva des clubs de danse, et les jams se rapprochant de Soul II Soul, qui cartonne dans le même style, au même moment, aussi guidé par des raps ici et là, créant de l'atmosphère plus que de la mélodie.
Shara Nelson et Horace Andy offrent leurs voix de manière divine. Presque spirituelle. Il y a quelque chose de terreux et d'underground dans leur sound. (En anglais pour la rime). Le reverb de la guitare et de la batterie est toujours subtilement bien calibrée. L'album n'est pas aussi sombre qu'il pourrait sembler l'être après une première écoute. On a des parfums de smooth soul par moments. Ailleurs, on a un somptueux beat up tempo, hip hop, des jams de planchers de danse et des langoureux violons de trame sonore de films.
Bien que je ne sois plus un danseur (pris ma retraite de cela justement vers mes 19 ans) c'est un album très dansable tout en restant aérien.
Leur album Mezzanine, de 1998, a failli être celui dont je voulais vous parler. Il est presque d'égale qualité. Peut-être meilleur, en fait. Mais cet effort de 1991, qui amenait tant de nouveau, reste archi mémorable. Et survit à toutes les époques.
Pour amateurs de hip-hop, trip-hop, musique de Bristol, Portishead, Tricky, Goldfrapp, d'électronique, d'alternatif, de danse alternative, de musique de clubs, de dance, de voix de falsetto, de rap.
De tellement cool quand le monde de la musique devient mou.
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