Commençons par la laideur.
Déblayons d'entrée de jeu cette part laide des jeux.
Les États-Unis.
L'arrogance est dur à digérer. Dans toute la palette humaine et terrestre, celui qui pêche par démesure de l'ego est dur à aimer. En natation, il était fort difficile de ne pas faire une moue de dégoût en voyant certains nageurs représentant les États-Unis, faire les coqs, une fois présentés, un par un, mais surtout, en groupe. De vrais macaques. Chaque fois, j'ai souhaité qu'ils échouent en compétition. Je suis aussi coupable d'arrogance à mes heures, mais jamais je ne ressemble à ces australopithèques, si laids quand ils crient autour d'une piscine, ce qui reste pourtant beau et touchant quand c'est un entraineur qui le fait pour sa/son protégé(e) dans les gradins. Parce que souvent, à défaut de pouvoir aller sur le terrain, c'est tout ce qu'ils peuvent faire au final. Les États-Unis, aux Olympiques comme dans la vie, sont extraordinairement arrogants. Et quand la tête de l'arrogance se pointe, malheur est facilement souhaité. Ils ne devraient jamais être si surpris de recevoir des avions dans leurs gratte-ciels. Quand on crache en l'air...
L'équipe de soccer féminine des États-Unis, l'édition des derniers Jeux Olympiques d'été de Rio, Alex Morgan en tête, était d'une arrogance majeure. Elles avaient tout gagné à cette édition des jeux. Megan Rapinoe était l'une des plus critiquables, elle qui célébrait outrageusement au 8ème but (contre 0) après avoir marqué contre des adversaires visiblement trop faibles. Morgan n'y est plus cette année. Mais Rapinoe s'y trouvait encore. Et la demie finale offrait l'équipe féminine des États-Unis de Rapinoe contre notre équipe Canadienne, beaucoup plus modeste. Le Canada n'avait pas gagné contre les É-U depuis 20 ans. Bien que dominées par les États-Unis, mais aussi protégées par la formidable gardienne Stéphanie Labbé (d'Edmonton et de la Suède, cessez de la traiter de Québécoise), l'équipe Canadienne a battu celle des États-Unis 1-0, sur un tir de pénalité controversé, de la même manière qu'elles avaient perdu, à Londres, en 2012, contre ces mêmes États-Unis. Il était merveilleux de voir ses Femmes (encore) jubiler d'avoir couché la géante. C'était, du point de vue Canadien, bien entendu, très beau et émouvant. Rapinoe peinait, en fin de partie, à ne pas brusquer tous et chacune de frustration.
La médaille de bronze habituelle du Canada, en soccer féminin, changera de couleur. Et si elle était or? Le hasard a voulu qu'elles affrontent la Suède en finale, dont la gardienne Labbé, qui a aussi fait ses études et pratiqué son sport au Connecticut, connait assez bien les joueuses car elle est gardienne là bas en saison régulière depuis 2009. Ce qui est aussi beau comme le ciel est que, lors de sa saison comme gardienne avec le Spirit de Washington, il y a 4 ans, Labbé quittait son poste afin de soigner ses problèmes mentaux. La voilà revenue en splendide forme.
Parlant de problèmes mentaux, la gymnaste des États-Unis Simone Biles a choisi de se retirer prétextant justement vouloir soigner sa tête d'abord. Ce qui est extraordinairement admirable de sa part. Pourtant, dans les radios sales des États-Unis, on l'a traité de faible. On a critiqué son manque de force. On a décrié sa décision. On a été extrêmement vil. Le joueur de tennis Novan Djokovic y a même mis son grain de sel en donnant des conseils publiquement sur les réseaux sociaux à Biles, lui disant qu'elle doit être en mesure de savoir mieux composer avec la pression.
Laid. Mais comme le karma est un repas qui n'attend pas d'arriver, Djokovic, lui-même en demi-finale au tennis, se faisait battre par un joueur qu'il aurait pu battre, puisque Djokovic et #1 mondial. Il a perdu la tête et brisé sa raquette à maintes reprises comme le plus immature des athlètes en plus de la tirer dans la foule et ne même pas jouer en double comme il était prévu de le faire avec un coéquipier. Bravo, champion. Le donneur de leçons perdant nettement aussi le match dans sa tête. Si le ridicule tuait, il tombait au sol pour rendre son dernier souffle.
Toujours dans le laid mais qui tangue vers le bien, la coureuse Biélorusse Krystsina Tsimanouskaya courait le 100 mètres plus tôt et courait le 200. hier, était forcé, par ses entraineurs, de courir aussi l4 relais 4x 400 mètres, ce qu'elle n'avait jamais couru. Elle a eu la bonne idée d'enregistrer les menaces qu'on lui a fait sur place et l'ordre d'expulsion qu'on la forçait de faire hier, avant que des gens fiables ne la sauve. Sa famille, menacée en Biélorussie parce que toute résistance est considérée comme un affront, a été importé au lieu sur, et elle a été gardée à l'ambassade d'Autriche, à Tokyo car sa vie était même maintenant en danger. Elle ne retournera plus en Biélorussie.
Revenons deux secondes à l'arrogance des États-Unis. Dans le 800 mètres masculin, en athlétisme, le coureur Étatsunien Isaiah Jewett s'est enfargé dans ses propres pieds, et a entrainé dans sa chute le coureur suivant, Nijel Amos, coureur du Botswana avec quelques 200 mètres à finir au parcours. Les deux ont naturellement fini à la marche et au trot, s'enlaçant brièvement. Éliminés. Les gens ont trouvé du beau dans ce bras de l'Étatsunien qui a enlacé celui de l'Africain. Pourtant, moi je n'y ai vu que du laid. Trottant côte à côte, le coureur des É-U a volontairement devancé l'africain, comme par orgueil, vers la fin pour finir avant lui. J'ai compris ensuite pourquoi. Il prétend que l'Africain l'a fait tomber. Mais regardez les reprises. Rien n'est plus faux. C'est le pied de Jewett qui frappe le genou de Amos. On dira qu'il courait trop proche mais bon, le but n'est il pas de devancer l'autre? Les médias, des États-Unis surtout, n'ont pas fait dans la dentelle disant, sans jamais douter, que c'était l'Africain qui avait fait tomber l'autre. En partie, oui. Ils sont tombés tous les deux. Mais celui qui s'est accroché, c'est Jewett. Get over it.
Terminons en beauté. L'ego, lorsque bien appliqué peut être bouleversant jusqu'aux larmes. Au saut en hauteur, on eu droit à toute sorte de personnage aux personnalités fortes qui faisaient toutes sortes de simagrée avant chaque saut et parlait à la (maigre) foule comme des lutteurs le feraient dans une arène. C'était très amusant à regarder. Puis s'est devenu si beau. À 2 mètres 37, du Qatar, pays qui n'avait pas gagné de médailles encore, Mutaz Essa Barshim, champion du monde en 2019 et médaille d'argent à Rio, qui sautait chaque fois avec ses lunettes fumées, les brisant à l'occasion pour les remplacer aussitôt, et le très expressif italien Gianmarco Tamberi, champion intérieur à Glasgow en 2019, étaient égalité. On leur a proposé de continuer et d'essayer 2m39.Ça semblait si facile pour les deux qui volaient comme les plus beaux des oiseaux.
Dans un moment extraordinaire et parfaitement olympique, Barshim a proposé à l'officiel si on pouvait partager deux médailles d'or. Ce fût accepté.
J'en ai versé des larmes de bébé. C'était trop beau.
Et je ne vous ai même pas parlé de l'Éthiopienne, réfugiée aux Pays Bas depuis quelques années, qui tombe en qualifications le matin, Sifan Hassan, au 1500 mètres, se relève et termine première de cette même qualification quand même. Avant, en soirée, de simplement rafler l'or. Parce que formidable.
Les jeux sont à la fois laids et formidables.
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