Né à Redditch dans le Worcesteshire, en Angleterre, il commence à jouer de la batterie dès ses 5 ans, en se montant de cannes de conserves et des boîtes de café. Imitant ses idoles Max Roach, Gene Krupa et Buddy Rich. Sa mère lui offre un vrai kit de batterie pour ses 10 ans. Il en sera fou. Son père lui donne les percussions 5 ans plus tard., il ne décolle plus de son set. Il joue pour le Blue Star Trio, puis pour Gerry Levene & The Avengers.
À l'école, on dit de lui qu'il sera ou bien balayeur ou bien multimillionnaire. Il joint son premier groupe sérieux, Terry Webb & The Spiders. Puis The Nicky James Movement et The Senators. C'est avec ces derniers qu'il enregistre son premier single. Il rencontre celle qui deviendra sa femme à 18 ans. Ils auront une fille et un garçon. Il joue pour la formation A Way of Life, puis pour le band blues Crawling King Snakes dont le chanteur est Robert Plant.
Mais Bonham retourne jouer avec A Way of Life tout en restant copain avec Plant. Ensemble ils enregsitrent des démos sous le nom de A Band of Joy. Mais ne feront rien avec tout ça. Tim Rose retient leurs services pour ouvrir une tournée et garde Bonham dans son groupe ensuite.
Quand, en juillet 1968, les Yardbirds se séparent, Jimmy Page et John Paul Jones recrutent Plant comme chanteur. Qui lui, à son tour, suggère Bonham à la batterie. Les New Yardbirds sont devenus Led Zeppelin, à la fois de manière moqueuse car l'expression d'un projet qui se plante est de dire "it'll sink like a lead zeppelin" (ça coulera comme un zeppelin de plomb) et à la fois pour souligner la manière très lourde de jouer de John de son instrument. C'est John Enstwistle, bassiste de The Who, qui trouve le nom. Bonham est à convaincre. Joe Cocker et Chris Farlowe le veulent aussi et lui offre plus d'argent. Mais Plant lui envoie 8 télégrammes, le gérant Peter Grant lui en envoie 40 et Bonham préfère le style de musique préconisé par Page-Jones & Plant. Et Plant est un vrai ami.
Led Zeppelin sera un succès monstre. En tournée, le batteur de Vanilla Fudge, Carmine Appice, lui fait découvrir les batteries Ludwig, il utilisera cela pour le reste de sa carrière. Il utilise de très très longues baguettes, qu'il appelle d'ailleurs des arbres. Sa lourdeur est évidente sur plusieurs morceaux mémorables comme Moby Dick, Immigrant Song, When The Levee Breaks, Kashmir, The Ocean ou Achille's Last Stand. C'est sa lourdeur qui seront les premiers sons entendus du groupe et qui me séduiront dans mon sous-sol du 902 Chemin St-Louis, à Sillery lors de la diffusion de L'Intégrale au FM 93 un fortuit soir de 1984 ou 1985. C'était When The Levee Breaks.
Il brille aussi au double drum base comme on peut l'entendre sur Misty Mountain Hop ou No Quarter. Il pouvait aussi développer le style funk et latin sur des chansons comme Royal Orleans ou Fools in The Rain où on entend du New Orlean Shuffle et du shuffle en demi-temps.
Son solo mythique sur Moby Dick, originalement appelé Pat's(sa femme) Delight (lui) dure parfois plus de 20 minutes en spectacle. Il joue même parfois nu main directement frappant sur les peaux et inclura des congas, une timbale et un gong symphonique. Dans le film The Song Remains The Same, Bonham fantasme sur de la course automobile pendant son solo de Moby Dick.
Il travaillera avec The Family Dogg avec Page et Jones, sera un ami pour Screaming Lord Sutch and Heavy Friends, jouera au moins une fois pour Lulu, jouera pour Jimmy Stevens sous le pseudonyme de Gemini, joue aussi pour son ami Roy Wood, jouera avec John Paul Jones sur le dernier album des Wings de Paul McCartney.
Il sera garçon d'honneur au mariage de Tommy Iommy, de Black Sabbath et sera du film Son of Dracula en 1974. Avec ses amis Keith Moon et Ringo Starr sur la trame sonore du film.
Il sera une influence notoire pour les batteurs de Nirvana, Red Hot Chili Peppers, Slayer, The Neal Morse Band et beaucoup d'autres.
Bonham est aussi très lourd sur la bouteille. Pratiquant pour une tournée devant commencer à Montréal en Octobre, le 24 septembre 1980, il début sa journée avec un quadruple screwdriver, soit entre 400 et 560 millilitres d'alcool. Il boit régulièrement sur le chemin de la pratique, pendant et après. Endormi dans le divan chez Page, on le transporte dans un lit où il se vomit de l'intérieur et s'asphyxie. John Paul Jones et le gérant de tournée le trouvent mort en après-midi le lendemain. Il n'avait que 32 ans.
L'autopsie révélera qu'il avait en lui l'équivalent de 40 drinks à base de vodka, autour d'un litre complet, presqu'un litre et demi.
Led Zeppelin préfère ne plus continuer sans lui.
C'est un autre départ hâtif pour un grand batteur.
Keith Moon est mort aussi d'excès deux ans avant.
La mort de Bonham et la fin de Led Zeppelin auront 40 ans cette année.
John aurait eu 72 ans aujourd'hui.
Son fils a suivi les traces de papa.
Sa fille est aussi auteure-compositrice-interprète.
Ils sont tous deux plus âgés que papa ne l'aura jamais été.
dimanche 31 mai 2020
samedi 30 mai 2020
Cracheurs de Cash & Cracheur de Feu
1994.
J'avais 22 ans. Pour l'anniversaire de ma conjointe (la même aujourd'hui), j'avais pensé lui acheter un billet (2), pour assister au spectacle du Cirque du Soleil d'alors. C'était Saltimbanco. Nous étions tous deux étudiants. Elle était à Montréal depuis peu. 1992-1993, elle était surtout à Québec et moi, à Montréal. Mais depuis peu, elle habitait Montréal. Avec une amie. Dont le conjoint était mon co-locataire d'alors. Et nous habitions l'appartement voisin. C'est l'arrangement qu'on s'était trouvé, 4 bêtes d'apprivoisant doucement. Et qui échangions de logements plus que régulièrement.
Je travaillais alors dans un magasin de musique du 450. En finissant un quart de travail, je traverse la rue et me rend à la salle de théâtre tout près, qui est aussi une billetterie pour des spectacles ailleurs. Dont Saltimbanco du Cirque du Soleil. Je m'étais rendu jusqu'au comptoir avant d'être terrorisé par le prix. Paralysé même. Puis vaincu.
Étudiants sans le sou que nous étions, je n'avais pas du tout les moyens de me payer ne serais-ce qu'un seul billet. Nous ne nous qualifions pas, alors, pour des cartes de crédit. C'était deux billets ou le loyer. Ou congé d'épicerie. Je me souviens en avoir été lourdement peiné. De ne pouvoir gâter ma chouette comme je l'avais voulu.
Je me souviens aussi d'avoir pensé que ce trip était celui d'un autre. D'une autre génération même.
Le clivage intergénérationnel m'avait paru si louuuuuuuuuuuuuuurd. Le Cirque du Soleil c'était comme Céline à Vegas, c'était du même moule. Un trip de boomer. Je n'ai jamais vu un spectacle du Cirque du Soleil. Depuis cette impossibilité d'acheter deux billets en 1994, je n'ai jamais senti que nous y étions tout à fait invité. Ce qui était pourtant faux. Cinq ans plus tard, on pouvait se le permettre. Mais ça ne nous as jamais appelé par la suite.
Est-ce que Le Cirque du Soleil devait être gouvernementalement sauvé? Je ne crois pas. Parce que c'est un "fleuron"? Comme Bombardier? Connerie.
La mécanique économique devenue usuelle est de placer dans les filiales des paradis fiscaux. Ça aussi, c'est peut-être utopique, ça me semble d'une toute autre époque. Et ça sonne toujours TOUJOURS faux. De la musique avec un equalizer pour la voix.
On a offert des millions à un milliardaire. Ça sonnera toujours faux. Toujours. Guy Laliberté est fort intelligent. Il a vendu tout juste avant les déboires. Les États-Unis ont foiré avec Le Cirque du Soleil, l'a plongé dans le rouge. 900 millions dans le trou. Décoté deux fois. On va éponger la dette, remettre sur 15-20 ans, le Cirque sur pied. Cracher le cash. Puis les États-Unis vont racheter quand ce sera payant. C'est ça le fleuron? L'éponge oui.
Je reste très inconfortable à l'idée que nos gouvernements, au nom du principe de fierté nationale, investissent des millions pour sauver les incompétents ou les millionnaires/milliardaires. Laliberté pourrait racheter, disait-il. Mais pour payer le 900 millions dans le trou, personne ne lève la main.
Et ça devient en partie notre responsabilité de s'en occuper.
Y a encore beaucoup de l'étudiant ne pouvant pas se payer le billet en moi en 1994 qui existe encore.
Et j'ai le curieux feeling qu'un jour, mes propres enfants, qui eux, ont vu le Cirque du Soleil, invités par mes parents, parleront du Cirque du Soleil comme du trip de leur "parents".
Même pas celui de leurs grands-parents. Ce qui serait plus juste.
Y a des consensus comme ça qui n'en sont pas pour moi. Tout le monde écoute TVA. Pas moi.
Tout le monde aime Céline. Pas moi. Tout le monde veut sauver le Cirque du Soleil.
Pas moi.
Une génération qui pellette ses dettes dans la cour des deux générations suivantes, c'est toujours un irritant.
Quand j'ai quitté Sillery, à 19 ans, je quittais pour trois raisons.
1-Apprendre à me débrouiller tout seul
2-Quitter ma ville de fonctionnaires pour quelque chose qui bouge davantage.
3-Quitter le vestiaire des boomers et joindre la piste de danse de la vie.
Ironiquement, cette semaine, je voyais le gouvernement promettre des salaires de 21$ de l'heure pour qualifier de nouveaux préposés aux bénéficiaires.
Pour s'occuper des vieillissants baby boomers...
Un job de vestiaire si peu gratifiant qu'on refuse de le payer.
La distribution des rôles est discutable dans ce cirque.
J'avais 22 ans. Pour l'anniversaire de ma conjointe (la même aujourd'hui), j'avais pensé lui acheter un billet (2), pour assister au spectacle du Cirque du Soleil d'alors. C'était Saltimbanco. Nous étions tous deux étudiants. Elle était à Montréal depuis peu. 1992-1993, elle était surtout à Québec et moi, à Montréal. Mais depuis peu, elle habitait Montréal. Avec une amie. Dont le conjoint était mon co-locataire d'alors. Et nous habitions l'appartement voisin. C'est l'arrangement qu'on s'était trouvé, 4 bêtes d'apprivoisant doucement. Et qui échangions de logements plus que régulièrement.
Je travaillais alors dans un magasin de musique du 450. En finissant un quart de travail, je traverse la rue et me rend à la salle de théâtre tout près, qui est aussi une billetterie pour des spectacles ailleurs. Dont Saltimbanco du Cirque du Soleil. Je m'étais rendu jusqu'au comptoir avant d'être terrorisé par le prix. Paralysé même. Puis vaincu.
Étudiants sans le sou que nous étions, je n'avais pas du tout les moyens de me payer ne serais-ce qu'un seul billet. Nous ne nous qualifions pas, alors, pour des cartes de crédit. C'était deux billets ou le loyer. Ou congé d'épicerie. Je me souviens en avoir été lourdement peiné. De ne pouvoir gâter ma chouette comme je l'avais voulu.
Je me souviens aussi d'avoir pensé que ce trip était celui d'un autre. D'une autre génération même.
Le clivage intergénérationnel m'avait paru si louuuuuuuuuuuuuuurd. Le Cirque du Soleil c'était comme Céline à Vegas, c'était du même moule. Un trip de boomer. Je n'ai jamais vu un spectacle du Cirque du Soleil. Depuis cette impossibilité d'acheter deux billets en 1994, je n'ai jamais senti que nous y étions tout à fait invité. Ce qui était pourtant faux. Cinq ans plus tard, on pouvait se le permettre. Mais ça ne nous as jamais appelé par la suite.
Est-ce que Le Cirque du Soleil devait être gouvernementalement sauvé? Je ne crois pas. Parce que c'est un "fleuron"? Comme Bombardier? Connerie.
La mécanique économique devenue usuelle est de placer dans les filiales des paradis fiscaux. Ça aussi, c'est peut-être utopique, ça me semble d'une toute autre époque. Et ça sonne toujours TOUJOURS faux. De la musique avec un equalizer pour la voix.
On a offert des millions à un milliardaire. Ça sonnera toujours faux. Toujours. Guy Laliberté est fort intelligent. Il a vendu tout juste avant les déboires. Les États-Unis ont foiré avec Le Cirque du Soleil, l'a plongé dans le rouge. 900 millions dans le trou. Décoté deux fois. On va éponger la dette, remettre sur 15-20 ans, le Cirque sur pied. Cracher le cash. Puis les États-Unis vont racheter quand ce sera payant. C'est ça le fleuron? L'éponge oui.
Je reste très inconfortable à l'idée que nos gouvernements, au nom du principe de fierté nationale, investissent des millions pour sauver les incompétents ou les millionnaires/milliardaires. Laliberté pourrait racheter, disait-il. Mais pour payer le 900 millions dans le trou, personne ne lève la main.
Et ça devient en partie notre responsabilité de s'en occuper.
Y a encore beaucoup de l'étudiant ne pouvant pas se payer le billet en moi en 1994 qui existe encore.
Et j'ai le curieux feeling qu'un jour, mes propres enfants, qui eux, ont vu le Cirque du Soleil, invités par mes parents, parleront du Cirque du Soleil comme du trip de leur "parents".
Même pas celui de leurs grands-parents. Ce qui serait plus juste.
Y a des consensus comme ça qui n'en sont pas pour moi. Tout le monde écoute TVA. Pas moi.
Tout le monde aime Céline. Pas moi. Tout le monde veut sauver le Cirque du Soleil.
Pas moi.
Une génération qui pellette ses dettes dans la cour des deux générations suivantes, c'est toujours un irritant.
Quand j'ai quitté Sillery, à 19 ans, je quittais pour trois raisons.
1-Apprendre à me débrouiller tout seul
2-Quitter ma ville de fonctionnaires pour quelque chose qui bouge davantage.
3-Quitter le vestiaire des boomers et joindre la piste de danse de la vie.
Ironiquement, cette semaine, je voyais le gouvernement promettre des salaires de 21$ de l'heure pour qualifier de nouveaux préposés aux bénéficiaires.
Pour s'occuper des vieillissants baby boomers...
Un job de vestiaire si peu gratifiant qu'on refuse de le payer.
La distribution des rôles est discutable dans ce cirque.
vendredi 29 mai 2020
Enfants de Chienne
Amy Cooper.
Vous savez qui c'est?
Une enfant de chienne. Une triste raciste. Comme il en existe beaucoup trop.
C'est la femme qui a fait l'actualité aux États-Unis, une partie de la semaine. Elle marchait son chien, dans Central Park. Dans la section des ornithologues. Une section où il est clairement indiqué qu'on doit tenir ses animaux en laisse. Ce que madame Cooper omettait de faire. L'ornithologue, ironiquement, un Cooper lui aussi, Christian, mais à la peau noire, lui a fait remarquer qu'elle devait garder son chien en laisse. Ce qu'elle ne faisait pas du tout. L'ornithologue Cooper a donc choisi de la filmer omettant de tenir son chien en laisse. Ça a offusqué Amy Cooper. Qui a foncé vers lui, menaçante. L'interdisant de la filmer. Ironiquement elle a ensuite choisi d'appeler la police pour prétendre que c'était elle qui se faisait menacer. Son argument principal? Devant elle se tenait un africo-américain.
Elle l'a dit trois fois. Une première fois, à lui. "Je vais appeler la police pour leur dire qu'un afro-américain me menace, moi et mon chien". Ce qui a fait rire Christian Cooper qui l'a tout simplement invitée à le faire. Elle a appelé et a répété qu'elle se faisait menacer par un afro-américain deux autres fois. Une dernière fois en feignant de se faire réellement attaquer. Sur un ton de femme violée. Sur ce, Christian l'a remercié du théâtre disgracieux qu'elle offrait. (pendant que le chien semblait vraiment souffrir).
C'est la soeur de Christian Cooper qui a mis le video en ligne. Ce video devait être en ligne. Sinon elle aurait nié. Amy Cooper a non seulement été limogé de son emploi, mais elle a aussi été forcée de donner son chien à un refuge, une gestion qui semblait de trop dans sa triste vie raciste.
Elle s'est excusée publiquement, mais a continué de dire qu'elle s'était senti menacée.
PFFFFFFF!
Parce qu'il était noir?
Mange ton masque, Amy.
Ce qu'on avait pas compris ce jour-là, c'était que c'était la chienne qui faisait faire une promenade à sa bête. Et certaines bêtes se démarquent par leur laideur. Amy est d'une laideur tatouée au coeur.
Pendant ce temps, toujours aux États-Unis où tuer du noir est d'un banal quotidien, à Minneapolis, 4 policiers blancs tuaient George Floyd, soupçonné d'avoir utilisé de la fausse argent un peu avant l'arrestation. Possible. Floyd n'était peut-être pas complètement propre. Ils l'ont menotté. Menotté, il n'était plus une menace. Bien que géant, assis sur la banquette arrière d'un véhicule de police, menotté, il ne pouvait pas faire grand mal. Pourtant, on l'a cloué au sol, sur le ciment. Un genou lui étouffant la gorge. Il s'en est plaint. Longuement. Il a râlé pour trouver son air. Il a finalement poussé son dernier souffle. Sous les yeux de tout le monde. Étouffé. Peut-être avait-il résisté à entrer dans le véhicule, mais une fois au sol, étouffé, on l'entend dire qu'il irait s'assoeir derrière. Qu'il ne pouvait plus respirer. Jusqu'à ce qu'il ne respire plus du tout, pour vrai.
Dans les mêmes circonstances, changez la couleur de la peau du menotté et jamais un genou ne se placerait là.
Dans un premier cas, on avait une sale enfant de chienne qui trafiquait le vrai pour intimider un noir, dans le deuxième on avait 4 sales enfants de chienne, dont un, le genou étouffant le noir inutilement longuement, offrant de l'incroyable mais vrai. Tuant face à une fausse menace. Un meurtre en direct à la télé.
Les 4 policiers impliqués ont aussi été relevés de leurs fonctions. Depuis, Minneapolis brûle de tous ses feux. On veut des procès pour meurtres.
Dans le pays où on tire sur un noir faisant simplement son jogging. Simplement parce qu'il a la peau noire. Simplement parce qu'il a erré sur un site en construction, comme bien des blancs l'avaient fait avant lui. Dans le pays où tuer du noir est un geste à poser "pour éviter une menace à notre sécurité nationale"....
Si vous allez voir les images d'Amy, vous en serez choqué de sa performance d'actrice. Mais secrètement ravi de son sort.
Si vous allez voir les images des derniers moments de George Floyd, vous serez bouleversé. On voit la vie sortir de son oeil. C'est terrible.
Si vous lisez sur le cas du joggeur noir tiré à bout portant, vous serez estomaqué d'apprendre que, bien qu'on savait qui avait tiré depuis le début, on a mis 74 jours, 74 jours, avant qu'on arrête un monstre blanc ainsi que son père. Deux lumières, ça se voit dans leurs yeux.
De la laideur chronique d'Amérique. The land of the free and the home of the brave. Une chance qu'on vous as les gars!
Un jour, UN JOUR PEUT-ÊTRE, regarderons nous un noir, un asiatique, un autochtone, et nous nous attarderons à la couleur de leur peau aussi longtemps qu'on le fait actuellement en remarquant la couleur des cheveux ou des yeux de quelqu'un.
Une fraction de seconde. Une attention d'une infinie minimalité.
Et peut-être même, comme avec les yeux et les cheveux, y feront nous la découverte d'un charme.
Le racisme, c'est l'ignorance.
Pas étonnant qu'ils aient le président qu'ils ont en ce moment.
Vous savez qui c'est?
Une enfant de chienne. Une triste raciste. Comme il en existe beaucoup trop.
C'est la femme qui a fait l'actualité aux États-Unis, une partie de la semaine. Elle marchait son chien, dans Central Park. Dans la section des ornithologues. Une section où il est clairement indiqué qu'on doit tenir ses animaux en laisse. Ce que madame Cooper omettait de faire. L'ornithologue, ironiquement, un Cooper lui aussi, Christian, mais à la peau noire, lui a fait remarquer qu'elle devait garder son chien en laisse. Ce qu'elle ne faisait pas du tout. L'ornithologue Cooper a donc choisi de la filmer omettant de tenir son chien en laisse. Ça a offusqué Amy Cooper. Qui a foncé vers lui, menaçante. L'interdisant de la filmer. Ironiquement elle a ensuite choisi d'appeler la police pour prétendre que c'était elle qui se faisait menacer. Son argument principal? Devant elle se tenait un africo-américain.
Elle l'a dit trois fois. Une première fois, à lui. "Je vais appeler la police pour leur dire qu'un afro-américain me menace, moi et mon chien". Ce qui a fait rire Christian Cooper qui l'a tout simplement invitée à le faire. Elle a appelé et a répété qu'elle se faisait menacer par un afro-américain deux autres fois. Une dernière fois en feignant de se faire réellement attaquer. Sur un ton de femme violée. Sur ce, Christian l'a remercié du théâtre disgracieux qu'elle offrait. (pendant que le chien semblait vraiment souffrir).
C'est la soeur de Christian Cooper qui a mis le video en ligne. Ce video devait être en ligne. Sinon elle aurait nié. Amy Cooper a non seulement été limogé de son emploi, mais elle a aussi été forcée de donner son chien à un refuge, une gestion qui semblait de trop dans sa triste vie raciste.
Elle s'est excusée publiquement, mais a continué de dire qu'elle s'était senti menacée.
PFFFFFFF!
Parce qu'il était noir?
Mange ton masque, Amy.
Ce qu'on avait pas compris ce jour-là, c'était que c'était la chienne qui faisait faire une promenade à sa bête. Et certaines bêtes se démarquent par leur laideur. Amy est d'une laideur tatouée au coeur.
Pendant ce temps, toujours aux États-Unis où tuer du noir est d'un banal quotidien, à Minneapolis, 4 policiers blancs tuaient George Floyd, soupçonné d'avoir utilisé de la fausse argent un peu avant l'arrestation. Possible. Floyd n'était peut-être pas complètement propre. Ils l'ont menotté. Menotté, il n'était plus une menace. Bien que géant, assis sur la banquette arrière d'un véhicule de police, menotté, il ne pouvait pas faire grand mal. Pourtant, on l'a cloué au sol, sur le ciment. Un genou lui étouffant la gorge. Il s'en est plaint. Longuement. Il a râlé pour trouver son air. Il a finalement poussé son dernier souffle. Sous les yeux de tout le monde. Étouffé. Peut-être avait-il résisté à entrer dans le véhicule, mais une fois au sol, étouffé, on l'entend dire qu'il irait s'assoeir derrière. Qu'il ne pouvait plus respirer. Jusqu'à ce qu'il ne respire plus du tout, pour vrai.
Dans les mêmes circonstances, changez la couleur de la peau du menotté et jamais un genou ne se placerait là.
Dans un premier cas, on avait une sale enfant de chienne qui trafiquait le vrai pour intimider un noir, dans le deuxième on avait 4 sales enfants de chienne, dont un, le genou étouffant le noir inutilement longuement, offrant de l'incroyable mais vrai. Tuant face à une fausse menace. Un meurtre en direct à la télé.
Les 4 policiers impliqués ont aussi été relevés de leurs fonctions. Depuis, Minneapolis brûle de tous ses feux. On veut des procès pour meurtres.
Dans le pays où on tire sur un noir faisant simplement son jogging. Simplement parce qu'il a la peau noire. Simplement parce qu'il a erré sur un site en construction, comme bien des blancs l'avaient fait avant lui. Dans le pays où tuer du noir est un geste à poser "pour éviter une menace à notre sécurité nationale"....
Si vous allez voir les images d'Amy, vous en serez choqué de sa performance d'actrice. Mais secrètement ravi de son sort.
Si vous allez voir les images des derniers moments de George Floyd, vous serez bouleversé. On voit la vie sortir de son oeil. C'est terrible.
Si vous lisez sur le cas du joggeur noir tiré à bout portant, vous serez estomaqué d'apprendre que, bien qu'on savait qui avait tiré depuis le début, on a mis 74 jours, 74 jours, avant qu'on arrête un monstre blanc ainsi que son père. Deux lumières, ça se voit dans leurs yeux.
De la laideur chronique d'Amérique. The land of the free and the home of the brave. Une chance qu'on vous as les gars!
Un jour, UN JOUR PEUT-ÊTRE, regarderons nous un noir, un asiatique, un autochtone, et nous nous attarderons à la couleur de leur peau aussi longtemps qu'on le fait actuellement en remarquant la couleur des cheveux ou des yeux de quelqu'un.
Une fraction de seconde. Une attention d'une infinie minimalité.
Et peut-être même, comme avec les yeux et les cheveux, y feront nous la découverte d'un charme.
Le racisme, c'est l'ignorance.
Pas étonnant qu'ils aient le président qu'ils ont en ce moment.
jeudi 28 mai 2020
La Sécurité Nationale
Je vous parlais traduction hier. Continuons voir.
Vous vous rappelez les frais afférent sur les factures de frais de scolarité?
Parfois, bien que ce soit maintenant devenu maintenant illégal de le faire, les frais afférent n'étaient pas toujours détaillés dans les factures scolaires de ma génération, ce qui nous faisait les rebaptiser les frais de crosse. Ce qu'elles étaient. Crosse (au Québec) Arnaque, corruption. On ne se sentait pas le besoin de détailler pourquoi on vous détroussait.
Maintenant on invente quelques prix pour "l'intégration étudiante", "la propreté du corridor que tu ne fréquentera jamais parce que confiné par le gouvernement", "le paquet de cigarettes du prof d'histoire qui enseigne de son salon" et autres balivernes servant à piger dans les poches.
Parlant de balivernes, baliverne: propos sans intérêt, sans vérité. il y a un nouveau mot passe-partout, une nouvelle valise à cons, un nouveau piège bureaucratique que l'on appelle tout simplement La Sécurité Nationale.
Entre vous et moi, quoi de plus vague que la sécurité ?
Je ne crains rien. Bon, c'est faux, je crains les lames. Tout ce qui coupe me terrorise. Au point de craindre les broyeurs, les roues à couper les viandes dans les épiceries dont je me détourne quand ils/elles les actionnent ou les moteurs de bateaux sous l'eau. Je n'ai pourtant jamais été sérieusement coupé ou été témoin d'un événement dramatique tranchant la partie du corps de quelqu'un. Mais j'ai trop souvent imaginé, sans raison aucune, ma gorge sous l'eau tranchée par l'hélice d'un bateau au niveau de ma trachée. Avec le lac, la mer, l'océan passant du vert au rouge.
Je suis incapable d'approcher (surtout pas activer) un malaxeur de cuisine. Je change de pièce quand quelqu'un en actionne un. Et j'ai travaillé dans les bars où on y malaxait des drinks. J'ai même peur des lames du taille-haie.
Connerie mentale. Bon, je crains ce qui coupe. Pour rien. Mais je le crains. On crains souvent pour rien. Ça prenait une chose qui me hante et pour moi, c'est étrangement celle-là. Mais la sécurité, pour la plupart des gens, c'est quoi? Un(e) partenaire amoureux riche? Une grosse voiture sur la route? Un fusil sous l'oreiller? Un compte en banque à la gestion de risque faible? Une maison? Un miroir? une position sociale? un poids idéal?
Ça pourrait être tout ça.
C'est différent pour absolument tout le monde. Absolument tout le monde. Les conditions obligées par la pandémie mondiale le prouvent bien. Il n'y a pas deux personnes qui vivent cela de la même manière. Pour certains ce sont les plus intéressants jours de leurs vies. Pour d'autres les absolus pires. On dit encore à la télé "Pendant que le Québec était en pause..." alors que je n'ai jamais arrêté de faire mes 10-12 heures par jour. Que je n'ai jamais cessé de passer de région en région pour le travail. Je suis même allé deux fois à Boisbriand dans le quartier juif quand il était fermé. Pour le travail. Les journalistes en étaient jaloux, ils me couraient après. CTV, TVA, RDI. Je les fuyais.
Certains maintenant portent des masques. D'autres non. D'autre changent même de région pour éviter toutes possibilités d'être exposés au virus. Quand je roule vers St-Calixte, les lundis, sur la route on a peinturé, dans les deux directions, les mots "reste chez vous" à la peinture blanche. Je lâche un pet toutes les fois et je baisse ma fenêtre. Question d'y laisser une empreinte.
C'est quoi pour qui la sécurité? C'est différent pour tout le monde. Tout le temps.
En politique on a ajouté l'adjectif féminisé nationale à la sécurité. Facile de s'imaginer quand elle est en jeu.
Quand un tireur tire dans une université ou n'importe où sur n'importe qui, pendant des heures.
Après les attaques du 11 septembre 2001.
Après Pearl Harbor.
Un peu partout au Moyen-Orient où pleuvent des bombes.
La sécurité nationale est compréhensiblement en péril pendant un temps. Ça se comprend très facilement.
Mais depuis Trump, les choses faciles à comprendre ne se comprennent plus aussi facilement qu'avant. Le vrai est beaucoup plus brouillon.
Quand est venu le temps de renégocier l'accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, le président des États-Unis a hasardeusement expliqué que si ceux-ci se permettaient de nous baiser dans les accords, c'était en raison de la menace sur la sécurité des États-Unis.
Une menace extraordinairement opaque, inexplicable et risible. Un prétexte pour nous violer l'intelligence.
La Chine utilise en ce moment la même "menace à la sécurité nationale" pour expliquer son viol de l'entente voulant que Hong Kong soit une système indépendant jusqu'en 2047.
N'oublions pas qu'en Chine, la vérité n'est que gouvernementale. On emprisonne pour des crimes imaginaires. Vous êtes coupables d'abord et devez prouver le contraire. Alors qu'ailleurs on est tous innocents jusqu'à prouvé coupables.
La menace à la sécurité nationale est devenue tellement risible que les États-Unis, tout comme la Chine, pour l'avoir évoqué dans le bouillon de la corruption, méritent tous les deux de graves attaques.
Ne serait-ce que pour justifier cette prétendue menace.
Quand j'entends "une menace pour la sécurité nationale" en provenance de la Chine, c'est le gouvernement que je vois. Pas Hong Kong.
Et aux États-Unis, définitivement leur président orange.
Quand les politiciens évoquent la menace sur la sécurité nationale, ironiquement la nation ne se sent pas toujours concernée.
Outre celle qu'on tente d'arnaquer.
Une menace contre la sécurité nationale de nos jours se traduit par une occasion de dominer son prochain.
Vous vous rappelez les frais afférent sur les factures de frais de scolarité?
Parfois, bien que ce soit maintenant devenu maintenant illégal de le faire, les frais afférent n'étaient pas toujours détaillés dans les factures scolaires de ma génération, ce qui nous faisait les rebaptiser les frais de crosse. Ce qu'elles étaient. Crosse (au Québec) Arnaque, corruption. On ne se sentait pas le besoin de détailler pourquoi on vous détroussait.
Maintenant on invente quelques prix pour "l'intégration étudiante", "la propreté du corridor que tu ne fréquentera jamais parce que confiné par le gouvernement", "le paquet de cigarettes du prof d'histoire qui enseigne de son salon" et autres balivernes servant à piger dans les poches.
Parlant de balivernes, baliverne: propos sans intérêt, sans vérité. il y a un nouveau mot passe-partout, une nouvelle valise à cons, un nouveau piège bureaucratique que l'on appelle tout simplement La Sécurité Nationale.
Entre vous et moi, quoi de plus vague que la sécurité ?
Je ne crains rien. Bon, c'est faux, je crains les lames. Tout ce qui coupe me terrorise. Au point de craindre les broyeurs, les roues à couper les viandes dans les épiceries dont je me détourne quand ils/elles les actionnent ou les moteurs de bateaux sous l'eau. Je n'ai pourtant jamais été sérieusement coupé ou été témoin d'un événement dramatique tranchant la partie du corps de quelqu'un. Mais j'ai trop souvent imaginé, sans raison aucune, ma gorge sous l'eau tranchée par l'hélice d'un bateau au niveau de ma trachée. Avec le lac, la mer, l'océan passant du vert au rouge.
Je suis incapable d'approcher (surtout pas activer) un malaxeur de cuisine. Je change de pièce quand quelqu'un en actionne un. Et j'ai travaillé dans les bars où on y malaxait des drinks. J'ai même peur des lames du taille-haie.
Connerie mentale. Bon, je crains ce qui coupe. Pour rien. Mais je le crains. On crains souvent pour rien. Ça prenait une chose qui me hante et pour moi, c'est étrangement celle-là. Mais la sécurité, pour la plupart des gens, c'est quoi? Un(e) partenaire amoureux riche? Une grosse voiture sur la route? Un fusil sous l'oreiller? Un compte en banque à la gestion de risque faible? Une maison? Un miroir? une position sociale? un poids idéal?
Ça pourrait être tout ça.
C'est différent pour absolument tout le monde. Absolument tout le monde. Les conditions obligées par la pandémie mondiale le prouvent bien. Il n'y a pas deux personnes qui vivent cela de la même manière. Pour certains ce sont les plus intéressants jours de leurs vies. Pour d'autres les absolus pires. On dit encore à la télé "Pendant que le Québec était en pause..." alors que je n'ai jamais arrêté de faire mes 10-12 heures par jour. Que je n'ai jamais cessé de passer de région en région pour le travail. Je suis même allé deux fois à Boisbriand dans le quartier juif quand il était fermé. Pour le travail. Les journalistes en étaient jaloux, ils me couraient après. CTV, TVA, RDI. Je les fuyais.
Certains maintenant portent des masques. D'autres non. D'autre changent même de région pour éviter toutes possibilités d'être exposés au virus. Quand je roule vers St-Calixte, les lundis, sur la route on a peinturé, dans les deux directions, les mots "reste chez vous" à la peinture blanche. Je lâche un pet toutes les fois et je baisse ma fenêtre. Question d'y laisser une empreinte.
C'est quoi pour qui la sécurité? C'est différent pour tout le monde. Tout le temps.
En politique on a ajouté l'adjectif féminisé nationale à la sécurité. Facile de s'imaginer quand elle est en jeu.
Quand un tireur tire dans une université ou n'importe où sur n'importe qui, pendant des heures.
Après les attaques du 11 septembre 2001.
Après Pearl Harbor.
Un peu partout au Moyen-Orient où pleuvent des bombes.
La sécurité nationale est compréhensiblement en péril pendant un temps. Ça se comprend très facilement.
Mais depuis Trump, les choses faciles à comprendre ne se comprennent plus aussi facilement qu'avant. Le vrai est beaucoup plus brouillon.
Quand est venu le temps de renégocier l'accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, le président des États-Unis a hasardeusement expliqué que si ceux-ci se permettaient de nous baiser dans les accords, c'était en raison de la menace sur la sécurité des États-Unis.
Une menace extraordinairement opaque, inexplicable et risible. Un prétexte pour nous violer l'intelligence.
La Chine utilise en ce moment la même "menace à la sécurité nationale" pour expliquer son viol de l'entente voulant que Hong Kong soit une système indépendant jusqu'en 2047.
N'oublions pas qu'en Chine, la vérité n'est que gouvernementale. On emprisonne pour des crimes imaginaires. Vous êtes coupables d'abord et devez prouver le contraire. Alors qu'ailleurs on est tous innocents jusqu'à prouvé coupables.
La menace à la sécurité nationale est devenue tellement risible que les États-Unis, tout comme la Chine, pour l'avoir évoqué dans le bouillon de la corruption, méritent tous les deux de graves attaques.
Ne serait-ce que pour justifier cette prétendue menace.
Quand j'entends "une menace pour la sécurité nationale" en provenance de la Chine, c'est le gouvernement que je vois. Pas Hong Kong.
Et aux États-Unis, définitivement leur président orange.
Quand les politiciens évoquent la menace sur la sécurité nationale, ironiquement la nation ne se sent pas toujours concernée.
Outre celle qu'on tente d'arnaquer.
Une menace contre la sécurité nationale de nos jours se traduit par une occasion de dominer son prochain.
mercredi 27 mai 2020
Ça Sera Pas Long
Cette phrase m'irrite souvent.
Comme "C'est pas grave".
Phrase naissant toujours d'une déception, et que j'ai entendue TOUS LES JOURS dans la bouche de l'amoureuse depuis le 26 juin 2019, jour où on a emmenagé dans notre nouvelle maison.
Je n'aime pas la phrase Ça sera pas long parce que premièrement, c'est grammaticalement incorrecte. Ça devrait-être "Ça ne sera pas long".
Non, je mens. Je ne suis pas si puriste. Au Québec, on contracte tous le temps. Moi le premier. On dit "Ça sera pas long" comme on dit "Tu viens tu?" qui est aussi grammaticalement incorrecte.
La vraie raison pour laquelle je n'aime pas la phrase Ça sera pas long et ses variantes et équivalences, en est une de traducteur. Je trouve que la phrase traduit complètement le contraire. Laissez-moi vous traduire du français...au français.
Quand entendez vous généralement la phrase "Ça ne sera pas long"?
Pensez-y comme il faut.
Presqu'à 100% à des moments où vous ne pensiez pas attendre.
Deux exemples:
Vous êtes dans un file, disons chez Chocolat Favoris. Vous êtes le 9ème dans une file de 17. On passe dangereusement lentement les 8 devant vous. Vous attendez. C'est la chose à faire. Rendu à vous, le caissier, la caissière quitte son poste, vous dit "ça ne sera pas long" et vous laisse seul au comptoir. À attendre. Ce que vous faisiez déjà depuis vingt/vingt-cinq minutes. Vous ne vous attendiez pas à attendre à nouveau.
Rien de bien grave, me direz vous, mais la phrase "Ca sera pas long" me promet l'inverse. On me dit "Tu as attendu 20-25 minutes, patiente encore 6-7 de plus, je te dis pas pourquoi".
Autre exemple.
Vous êtes une famille qui s'est promise d'aller finir la soirée, disons, au Chocolat Favoris. La copine du plus vieux est de passage, vous êtes dans un esprit de célébration. Tout le monde est dans l'entrée et est prêts à partir. Sauf madame, beauté naturelle, qui se refait une beauté (naturelle), à l'étage. On poireaute donc tous les 4 dans l'entrée devenue soudainement trop petite.
"Chérie! tu viens tu?"
"Ça sera pas long" dit-elle d'en haut.
Ben voilà, c'est elle qui avait lancé l'idée qu'on aille tous au Chocolat Favoris, et c'est elle qui nous fait attendre. De manière...inattendue. (je ne suis pas commandité par Focolat Chavori)
Son Ça sera pas long est une traduction de Attendez moi encore un peu, une princesse ça se fait attendre.
(que de sucre de cassé sur ce joli dos! today...)
Si j'ai pensé à cette achalante phrase lundi, c'est parce que j'en entendais une autre.
Tout aussi bête. Toute aussi fausse.
De la bête bouche non masquée du Premier Minus lui-même.
François Legault.
Secondé de deux ados qui avaient pour but de brancher un show sur VRAK TV, mais aussi afin de "parler aux plus jeunes qu'eux", Legault a ensuite dit, en parlant des artistes, "Qu'on ne vous oublie pas".
Quelle phrase indigeste quand elle n'est pas suivie de quelques explications.
Traduction: Vous n'êtes pas (n'avez jamais été) notre priorité.
Pas complètement surprenant.
Pas hyper grave non plus.
Mais pas agréable à entendre non plus.
Une petite baffe. Inconfortable. Irritante.
Comme la nouvelle vie autour de la Covid 19 peut être tellement tellement irritante.
Pas moyen d'aller s'acheter juste une canette d'anti-abeilles, comme on le faisait avant, en 15 minutes ou moins. Faut se garder une heure, une heure trente de disponibilité.
Mais on vaincra tout ça.
Ce sera pas long.
Comme "C'est pas grave".
Phrase naissant toujours d'une déception, et que j'ai entendue TOUS LES JOURS dans la bouche de l'amoureuse depuis le 26 juin 2019, jour où on a emmenagé dans notre nouvelle maison.
Je n'aime pas la phrase Ça sera pas long parce que premièrement, c'est grammaticalement incorrecte. Ça devrait-être "Ça ne sera pas long".
Non, je mens. Je ne suis pas si puriste. Au Québec, on contracte tous le temps. Moi le premier. On dit "Ça sera pas long" comme on dit "Tu viens tu?" qui est aussi grammaticalement incorrecte.
La vraie raison pour laquelle je n'aime pas la phrase Ça sera pas long et ses variantes et équivalences, en est une de traducteur. Je trouve que la phrase traduit complètement le contraire. Laissez-moi vous traduire du français...au français.
Quand entendez vous généralement la phrase "Ça ne sera pas long"?
Pensez-y comme il faut.
Presqu'à 100% à des moments où vous ne pensiez pas attendre.
Deux exemples:
Vous êtes dans un file, disons chez Chocolat Favoris. Vous êtes le 9ème dans une file de 17. On passe dangereusement lentement les 8 devant vous. Vous attendez. C'est la chose à faire. Rendu à vous, le caissier, la caissière quitte son poste, vous dit "ça ne sera pas long" et vous laisse seul au comptoir. À attendre. Ce que vous faisiez déjà depuis vingt/vingt-cinq minutes. Vous ne vous attendiez pas à attendre à nouveau.
Rien de bien grave, me direz vous, mais la phrase "Ca sera pas long" me promet l'inverse. On me dit "Tu as attendu 20-25 minutes, patiente encore 6-7 de plus, je te dis pas pourquoi".
Autre exemple.
Vous êtes une famille qui s'est promise d'aller finir la soirée, disons, au Chocolat Favoris. La copine du plus vieux est de passage, vous êtes dans un esprit de célébration. Tout le monde est dans l'entrée et est prêts à partir. Sauf madame, beauté naturelle, qui se refait une beauté (naturelle), à l'étage. On poireaute donc tous les 4 dans l'entrée devenue soudainement trop petite.
"Chérie! tu viens tu?"
"Ça sera pas long" dit-elle d'en haut.
Ben voilà, c'est elle qui avait lancé l'idée qu'on aille tous au Chocolat Favoris, et c'est elle qui nous fait attendre. De manière...inattendue. (je ne suis pas commandité par Focolat Chavori)
Son Ça sera pas long est une traduction de Attendez moi encore un peu, une princesse ça se fait attendre.
(que de sucre de cassé sur ce joli dos! today...)
Si j'ai pensé à cette achalante phrase lundi, c'est parce que j'en entendais une autre.
Tout aussi bête. Toute aussi fausse.
De la bête bouche non masquée du Premier Minus lui-même.
François Legault.
Secondé de deux ados qui avaient pour but de brancher un show sur VRAK TV, mais aussi afin de "parler aux plus jeunes qu'eux", Legault a ensuite dit, en parlant des artistes, "Qu'on ne vous oublie pas".
Quelle phrase indigeste quand elle n'est pas suivie de quelques explications.
Traduction: Vous n'êtes pas (n'avez jamais été) notre priorité.
Pas complètement surprenant.
Pas hyper grave non plus.
Mais pas agréable à entendre non plus.
Une petite baffe. Inconfortable. Irritante.
Comme la nouvelle vie autour de la Covid 19 peut être tellement tellement irritante.
Pas moyen d'aller s'acheter juste une canette d'anti-abeilles, comme on le faisait avant, en 15 minutes ou moins. Faut se garder une heure, une heure trente de disponibilité.
Mais on vaincra tout ça.
Ce sera pas long.
mardi 26 mai 2020
À La Recherche Du Temps Perdu**************Ask The Dust de John Fante
Chaque mois, dans les 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma, (dans les 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parle de l'une des mes trois grandes passions (outre le sexe:): la littérature.
Lire est une activité psychosensorielle visant à donner un sens à des signes graphiques recueillis par la vision et qui implique à la fois des traitements perceptifs et cognitifs.
Moins drabe, lire c'est se faire inviter dans un nouveau monde, un nouvel univers, une nouvelle dimension, une pensée, une poésie, de nouvelles idées, des visions. Lire, pour moi, ce n'est pas complètement consciemment un travail. Je suis traducteur. Je lis tout le temps. Et c'est un constant plaisir. J'espère que c'est la même chose pour vous, ici.
Lire c'est aussi apprendre. Apprendre à respirer autrement. Et respirer, c'est vivre.
ASK THE DUST de JOHN FANTE
1939.
John Fante est un jeune homme de 30 ans. Il aspire à devenir écrivain. En fait, il aspire à en vivre, car on est écrivain ou on ne l'est pas. Il a déjà écrit un livre, un an avant, Wait Until Spring, Bandini, nous présentant son alter ego, Arturo Bandini. Un écrivain de Los Angeles tentant de vivre, difficilement de son talent d'écrivain. Les deux livres ne vendent pas si mal mais sont surtout archi populaires beaucoup plus tard, quand l'auteur, tout aussi amusant, Charles Bukowski, le cite comme son auteur favori ou le fait citer par ses personnages comme le meilleur auteur. Bukowski en sera largement inspiré dans ses propres écrits. C'était de toute évidence son auteur préféré.
Fante écrit la Grande Dépression. Il en est l'écho comme John Steinbeck a aussi pu l'être. Mais il a un rythme nettement différent. Plus personnel. Et plus débauché. Bandini est, comme Fante, d'origine italienne et passe de Boulder, au Colorado à L.A. 5 mois plus tard, il lutte toujours pour survivre en Californie. Il tient à vivre de ses écrits et veut devenir un grand écrivain. Il se prend une chambre au Alta Loma Hotel, à Bunker Hill, avec un peu plus que 150$ dans ses poches. Il traîne ses valises contenant des revues qui l'avaient publié et les gens de l'hôtel s'intéressent assez peu à lui et à ce qu'il fait. Trop occupés à vaincre la famine, le soleil ou encore la poussière du Dust Bowl.
Réduit à ses derniers sous, il se rend à un bar appelé le Columbia Buffet où il est charmé par une serveuse appelée Camilla Lopez, qui lui sert le pire café au monde. La romance entre les deux reste brouillonne, Bandini projetant son auto-dérision sur Camilla, une autre expatriée, immigrante aux États-Unis. Elle est déjà en couple avec un barman, qui a aussi des aspirations d'écrivain et qui combat la tuberculose.
Son écriture est fort bien rythmée. Pleine d'ardeur et de désirs. Que ceux-ci soient innapropriés (parfois) ou encore légitimes. Le Los Angeles de la Grande Dépression est un personnage en soi comme Los Angeles est un personnage dans les films To Live & Die in L.A., Chinatown ou L.A. Confidential. Les tempêtes ne sont pas que figuratives ou intérieures dans ce livre, elles sont aussi réelles.
Le portrait de l'artiste inconfortable et socialement imparfait est assez impressionnant. Il nous semble vrai. Triste et amusant à la fois. Un pathétique de belle couleur. Avec des phrases mélancoliques comme : "I didn't ask any questions. Everything I wanted to know was written in tortured phrases across the desolation of her face"
Les amateurs de Charles Bukowski et même d'Henry Miller, y trouveraient leur compte.
Un film a été fait du livre en 2006, par Robert Towne, scénariste de Chinatown, mais il est trop propre pour y rendre justice.
Recommandé par chaude journée comme today.
Pour bien sentir les années 30, la côte Ouest, l'insécurité morale de celui qui se sent toujours en marge de la société, voilà un livre-miroir assez réussi.
Lire est une activité psychosensorielle visant à donner un sens à des signes graphiques recueillis par la vision et qui implique à la fois des traitements perceptifs et cognitifs.
Moins drabe, lire c'est se faire inviter dans un nouveau monde, un nouvel univers, une nouvelle dimension, une pensée, une poésie, de nouvelles idées, des visions. Lire, pour moi, ce n'est pas complètement consciemment un travail. Je suis traducteur. Je lis tout le temps. Et c'est un constant plaisir. J'espère que c'est la même chose pour vous, ici.
Lire c'est aussi apprendre. Apprendre à respirer autrement. Et respirer, c'est vivre.
ASK THE DUST de JOHN FANTE
1939.
John Fante est un jeune homme de 30 ans. Il aspire à devenir écrivain. En fait, il aspire à en vivre, car on est écrivain ou on ne l'est pas. Il a déjà écrit un livre, un an avant, Wait Until Spring, Bandini, nous présentant son alter ego, Arturo Bandini. Un écrivain de Los Angeles tentant de vivre, difficilement de son talent d'écrivain. Les deux livres ne vendent pas si mal mais sont surtout archi populaires beaucoup plus tard, quand l'auteur, tout aussi amusant, Charles Bukowski, le cite comme son auteur favori ou le fait citer par ses personnages comme le meilleur auteur. Bukowski en sera largement inspiré dans ses propres écrits. C'était de toute évidence son auteur préféré.
Fante écrit la Grande Dépression. Il en est l'écho comme John Steinbeck a aussi pu l'être. Mais il a un rythme nettement différent. Plus personnel. Et plus débauché. Bandini est, comme Fante, d'origine italienne et passe de Boulder, au Colorado à L.A. 5 mois plus tard, il lutte toujours pour survivre en Californie. Il tient à vivre de ses écrits et veut devenir un grand écrivain. Il se prend une chambre au Alta Loma Hotel, à Bunker Hill, avec un peu plus que 150$ dans ses poches. Il traîne ses valises contenant des revues qui l'avaient publié et les gens de l'hôtel s'intéressent assez peu à lui et à ce qu'il fait. Trop occupés à vaincre la famine, le soleil ou encore la poussière du Dust Bowl.
Celle qui a servi de modèle pour Camilla |
Son écriture est fort bien rythmée. Pleine d'ardeur et de désirs. Que ceux-ci soient innapropriés (parfois) ou encore légitimes. Le Los Angeles de la Grande Dépression est un personnage en soi comme Los Angeles est un personnage dans les films To Live & Die in L.A., Chinatown ou L.A. Confidential. Les tempêtes ne sont pas que figuratives ou intérieures dans ce livre, elles sont aussi réelles.
Le portrait de l'artiste inconfortable et socialement imparfait est assez impressionnant. Il nous semble vrai. Triste et amusant à la fois. Un pathétique de belle couleur. Avec des phrases mélancoliques comme : "I didn't ask any questions. Everything I wanted to know was written in tortured phrases across the desolation of her face"
Les amateurs de Charles Bukowski et même d'Henry Miller, y trouveraient leur compte.
Un film a été fait du livre en 2006, par Robert Towne, scénariste de Chinatown, mais il est trop propre pour y rendre justice.
Recommandé par chaude journée comme today.
Pour bien sentir les années 30, la côte Ouest, l'insécurité morale de celui qui se sent toujours en marge de la société, voilà un livre-miroir assez réussi.
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