On chantait alors "Nous sommes le monde".
Et ils l'étaient. Rien ne semblait anormal dans le titre. Ronald Reagan, en quittant sa présidence, trois ans plus tard, dirait des États-Unis qu'ils sont les gardiens mondiaux de la démocratie. Il donnerait même, à son dernier jour de présidence, deux médailles d'honneur, une à un représentant Républicain et une autre à un représentant Démocrate. Honorant le mot "unis" dans États-Unis.
Ce serait 100% impossible de nos jours.
Ce n'est pourtant que quelques 30 ans derrière.
Les États-Unis ne sont plus le monde. Ils ne sont même pas l'Amérique.
Nous assistons à des moments si surréalistes de la part de l'administration actuelle au pouvoir qu'on finit par les oublier. La Heritage Foundation, un laboratoire d'idées et lobby Étatsunien de Washington, a listé 10 nations mondiales, dont le Canada, plus libres économiquement que les États-Unis eux-mêmes. Reporters Sans Frontières place aussi 30 nations avant les États-Unis dans la liberté de presse. Le Canada et l'Europe ne sont pas autant handicapés que les É-U par le gerrymandering, par le racisme, par l'argent sale en politique, par une justice composée de juges aux couleurs partisanes claires, ce qui est à l'encontre du rôle d'un juge.
Il est en ce moment beaucoup plus facile de se retrouver en prison aux États-Unis que partout ailleurs, en Europe ou au Canada. Que partout à bien des places dans le monde. Si vous avez la peau noire ou êtes hispaniques, vous vivez continuellement sur la défensive depuis 2016. Pas plus tard que l'été dernier, le président des États-Désunis disait à 4 représentantes démocratiques dont les familles ont des racines étrangères que si elle n'étaient pas contentes de leur sort aux États-Unis, "Qu'elles retournent chez elle!" (Go home!). Pour trois d'entre elles, "home" c'était sous leur toit. Elles étaient toutes nées aux États-Unis.
On est loin de Reagan qui disait "Que vous pouvez allez en France, en Turquie, en Allemagne, vous ne serez pas Français, Turc ou Allemand. Mais si vous venez aux États-Unis, vous devenez Américains."
Vous comprendrez que je ne suis pas en train de tenter de vanter nécessairement Ronald Reagan. Je ne fais qu'un parallèle entre un ancien leadership mondial et le déclin absolu de celui-ci.
Cette semaine, le président a encore fait un point de presse abominable sur la Covid-19. Il n'a pas l'intelligence pour réaliser que ses comportements ont une influence titanesque sur l'Étatsunien moyen. Quand il suggère que le vrai Étatsunien est né blanc et a été élevé aux États-Unis seulement, il suggère une exclusion de ce même titre à des centaines de millions de citoyens de son propre pays. Quand, fatigué, il menace les journalistes qui visent trop justes, il envoie le message que la presse est l'ennemi.
Le leadership de D.J.Trump fait mal à voir. Au lieu de parler des faits, des stratégies à prendre et de rassurer son peuple, on le voit menacer la presse, se fâcher contre la science, nier les réalités et même inviter les gens à s'empoisonner dans les églises à Pâques pour se garder les votes religieux. Comme si croire en Dieu allait les sauver de la Covid-19. IR-RES-PON-SA-BLE!
Le leadership, si il trempe dans la religion, a un pied dans les sables mouvants.
Le pessimiste se plaint du vent. L'optimiste s'attend au changement.
Le vrai leader s'ajuste au vent. C'est un phare sur les eaux de la vie.
Donald ne s'ajuste à rien. Il se braque contre ce qui l'agace.
Prouvant que les États-Unis ne sont plus la colonne vertébrale du monde.
Probablement même son point faible.
Ce serait impossible de présenter "We are the World" pour la première fois de nos jours sans faire réagir fortement au titre.
Le spectacle que Lady Gaga organise nous le montre bien. Il s'appelle "One World" et s'attire des critiques parce qu'il ne présente pour le moment pratiquement que des Étatsuniens.
Vous n'êtes plus le monde.
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