J'écoutais mon Roxy Music de la St-Valentin en traduisant quand j'ai réalisé que mon téléphone ne cessait de vibrer. Il m'indiquait que ça jasait en m'impliquant.
La famille de ma blonde, dans une conversation de groupe, ne cessait de s'envoyer des mots relatifs à la St-Valentin. Fête que je ne célèbre jamais ou très très peu. L'amour c'est tous les jours.
Le 14, les prix montent, les files s'allongent partout, certaines filles s'allongent aussi, mais c'est autre chose. Ce sont les désespérées afin de dérouter le sentiment de deuil du désir des autres à leur égard.
J'ai envoyé une ligne pour y mettre du mien, un émoji pour prendre part à la parade et suis retourné à mes occupations.
En relevant la tête, j'ai aussi vu que l'amoureuse avait placé une boîte de chocolat de chez Chocolat Favoris avec un petit mot doux à mon égard. Gentil. Je les partagerai avec elle.
J'ai appris à ne pas beaucoup aimer mes vendredis. Oui je gère mieux mes heures du jour, je m'appartiens davantage, mais pour tout ce que je dépense d'énergie du lundi au jeudi, je brûle presque tout autant d'argent en seulement quelques heures. En deux épiceries, entre autres choses. Vendredi est pour moi devenu synonyme de plus de 200$ de dépenses. Le vendredi 14 ne faisait pas exception. 354$ brûlés en quelques deux heures. Et une salade et trois bananes que je composterai assurément.
L'amoureuse tient à souligner mon anniversaire de naissance qui tombait un mardi, et qui voyait ma fille travailler, mon fils être ailleurs et elle-même travailler tard pour ensuite se rendre à son yoga. Elle trouve qu'on l'a raté ma fête. Je ne trouve pas, je ne tiens pas à ce que soit tant souligné. Mais elle redouble d'efforts depuis 12 jours pour essayer de me choyer de quelque manière. Elle insistait pour qu'on se booke un resto suivi d'un film vendredi dernier. Je n'y tenais pas tant que ça.
Je passe toute ma semaine à travailler dehors, au volant, quand arrive le week-end, je colle à la maison. J'ai pas envie, ni du trafic, ni de la route, ni de l'extérieur. Et comme je flambais 350$ ce jour-là, la perspective de flamber davantage me tentait encore moins. J'ai tenté de réserver un resto, mollement, mais au premier, "non, ce soir c'est complet", un vendredi de St-Valentin, j'ai pas insisté. Je ne tiens plus aux espaces publics tant que ça. Surtout pas dans mon 450. Je fais peu à peu le deuil de mes mains, crasseuses presqu'en tout temps tant que je ne change pas d'emploi, je ne voudrais pas croiser des gens que je connais avec mes mains noires presqu'indécrottables.
Je me soustrais peu à peu de l'espace public avec ce boulot à la con. Au final, on a bien été au resto, un resto de bouffe-rapide où une main droite tirant sur le crasseux pouvait passer inaperçu. Mais aussi parce que rapide, puisque notre film commençait autour de 19h. L'Amoureuse arrivant du travail vers 17h15, on se devait de faire vite.
Au travail, une collègue de Côte St-Luc me disait cette semaine qu'elle allait passer la semaine en cours dans un condotel du Nord, où nous sommes propriétaires. Elle y organise un shower en ce moment même, une gang de filles, depuis dimanche, jusqu'à jeudi. Il y avait donc des chances qu'une des leurs loge dans le condo nous appartenant. Je lui avais donné le # de la chambre dont nous étions propriétaires. Elle a su le # de sa chambre vendredi. Elle a choisi ce moment, quand nous entrions dans la salle, à temps pour les milliards de publicités pré-film, pour me texter "je suis dans la chambre "2122". Ce que l'amoureuse a vu passer et qui l'a fait grimper dans les rideaux.
"C'EST QUI ÇA FANCY CSL?"
M'arrachant le téléphone des mains, elle découvrait dans mes contacts la famille "CSL" composée de tous mes contacts avec la ville de Côte St-Luc. Mégane CSL, Frédérique CSL, Steffy-Anne CSL, Fancy CSL, pratiquement toutes de femmes. Si fâchée était-elle qu'elle n'a pas vu qu'il y avait aussi Thierry CSL. J'ai eu beau lui expliquer, elle cherchait encore l'hôtel où je lui avais peut-être donné rendez-vous après la 21ème annonce pré-film. Une de ces annonces utilisait l'excellente chanson de Clarence Frogman Henry dont les lignes répétées sont "I don't know why I love you, but I do" que j'ai eu la mauvaise idée de chantonner.
Elle m'a offert le regard le plus abattu qui soit.
"Mais NON CHOUPETTE! je...oooooh!!!"
Cheveux trop longs, mains noires, texto obscurs, il ne manquait plus que je lui chante Manu Chao pour lui réchauffer le coeur.
Je suis resté malagauche en lui faisant jouer encore Ferry dans la voiture après notre film.
Dont la thématique de la chanson reste douteuse puisqu'il peut suggérer une aventure.
Le choix du film qu'elle m'avait laissé prendre était aussi un peu oblique.
Pas très 14 février.
Ou au contraire...Al, un jour... enfin...
Je suis Valentin le vagabond.
Aucun autre.
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