mercredi 19 février 2020

L'Art de la Désinformation

On accorde un peu d'importance aux primaires démocrates, mais c'est un peu comme tourner un documentaire sur le taureau dont on verra le cadavre après avoir croisé le toréador.

Donald J.Trump devrait être réélu dès novembre.

Un journaliste de The Atlantic, McKay Coppins, s'est introduit, sous une fausse identité, dans les cercles républicains afin de connaître la bête de l'intérieur pendant les procédures de destitution du président. Il a été renversé par ce qu'il a découvert. Suivant lui-même les audiences, il en trouvait des résumés complètement différents sur les réseaux sociaux et les groupes républicains virtuels. Faussement inscrit sur le net comme partisan républicain, il était quotidiennement nourri de montages vidéos tordant largement la vérité. Laissant croire qu'on parlait ouvertement et à la télé d'un coup d'État que les Démocrates s'apprêtaient à perpétrer contre le pouvoir en place.

Les montages étaient si bien faits que le journaliste n'arrivait plus, après un temps, à situer la vérité. Ce qui la plus large partie de son travail d'enquête.

La stratégie était claire. C'est désormais partout comme ça dans le monde anti-libéral. Au lieu de faire taire les voix dissidentes, les leaders corrompus ont appris à poser un harnais sur la démocratie virtuelle, sur lequel ils tirent en direction de leurs propres objectifs personnels, polluant les signaux et les messages lancés et semant la confusion.
Plus besoin d'arroser les manifestants dans les rues. Ils ont un mégaphone dans vos salons, dans vos chambres, dans vos mains. Il scénarise de la noyade. La noyade de la réalité. La censure par le bruit.

Suite à l'élection de 2016, on a entendu parler des trolls russes et des fausses nouvelles issues de la Macédoine. Pendant ce temps, les équipes autour de Trump écrivait la recette.

Chaque campagne politique contient sa part de désinformation et de manipulation de la vérité. Mais celle qui se dessine pour l'automne 2020, aux États-Unis, semble plus dystopienne que toutes les précédentes.
Ce sera plus d'un milliard que l'équipe de Trump mettra sur les soldats du net.

Quand le déséquilibré Rodrigo Duterte, le dangereux président Philippinois qui demande à tous de s'équiper de fusils et d'assassiner ceux et celles que les citoyens croient investis dans la drogue, a été élu, il avait utilisé une campagne sur Facebook où TOUS les crimes de son pays étaient faussement liés aux cartels de la drogue par son équipe. Les gens ont fini par avoir peur pour vrai et il a été élu comme président qui mettrait fin aux crimes dans les Philippinnes (en faisan tnaître de nouveaux, mais ça, ils ne le savaient pas encore).

Le Kremlin est un chef de file depuis Staline dans la désinformation. Un manuel appelé L'Invisible Radiation explique par A +B comment manipuler l'opinion publique en sa faveur quand on travaille pour le gouvernement.

Agir sur le peuple sans que celui-ci ne s'en aperçoive, brouiller l'eau claire, parler de faits alternatifs pour justifier des mensonges, la machine est en marche aux États-Unis depuis près de 5 ans. On commence à découvrir les plans d'architecture.

Cambridge Analytica, profitant de la nonchalance de Facebook, a beaucoup BEAUCOUP aidé à élire DJT en 2016. La firme dirigeait des questionnaires dirigeant les questions et les réponses vers l'intolérance. En 2018, ils ont été forcé de fermer boutique lorsqu'exposés comme fraudeurs professionnels, fiers corrupteurs et piégeurs aguerris pour leurs clients. Ce qu'ils nient, noyés eux-mêmes par leurs propres faussetés.

Dystopien je vous dis.

La Corée du Nord, la Russie, l'Iran ont eu une oreille sympathique aux gens de Cambridge Analytica.

Novembre risque donc de rester gris.

Et orange.

Alors Sanders, Buttigieg, Klobuchar, Warren ou Biden...

...Same difference.

Si les voteurs des États-Unis ne trouvent plus la vérité nulle part, leurs vies ne leur semblera plus qu'un simple  murmure.

Où ceux qui crient, même n'importe quoi, seront tout le bruit nécessaire pour animer une journée aux États-Unis d'Amérique.

Dystopiques.

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