Grandissant dans l'Ouest du Michoacan, à El Rosario, au Mexique, il est issu d'une famille de bûcheron. Il le sera aussi brièvement avant de réaliser qu'il massacre des forêt en péril localement, et deviendra même militant activiste anti-bûcheron. S'attirant ses premiers ennemis.
Sceptique sur les efforts de conservation de la faune, et ne croira jamais que cesser de bûcher mènera à la pauvreté. Il s'en dit alors la preuve vivante. Il étudiera l'ingénierie agriculturale à l'Université Autonome de Chapingo. Voyant le potentiel touristique de El Rosario, il songe à en bâtir un sanctuaire écologique. Il collabore étroitement avec Le Fond Mondial de la Nature et avec les scientifiques qui abondent largement en sa faveur en ce qui concerne ses soucis environementalistes.
Quand les impacts de la déforestation deviennent apparents, Gomez devient militant et fait changer d'avis plusieurs bûcherons. Il devient maire de El Rosario et rend la déforestation illégale. Fortement inquiet de la disparition totale du papillon Monarque, un réel danger dans sa région, il en devient le plus grand des défenseurs et le porte-parole de la Monarch Butterfly Biosphere Reserve, une division de l'UNESCO.
Il utilisera beaucoup les médias sociaux pour faire passer ses idées activistes et pour nous informer sur le monarque. Il organisait des patrouilles anti-déforestation, menait des marches de groupes sur les sites de déforestation et manifestait publiquement contre les nombreuses déforestations illégales. Le crime, au Mexique, étant plus fort que le pouvoir, on le déloge de la mairie. Mais Gomez négocie avec le gouvernement en faveur de compensation vis-à-vis les fermiers qui préserveraient leurs arbres. Il réussit à replanter des arbres sur 150 hectares et encourage favorablement et avec succès 260 propriétaires de terres a retransformer leurs champs de maïs en forêt. Il sera représentant de l'Ejido, un regroupement de paysans prêts à y effectuer des travaux agricoles.
L'industrie de la culture de l'avocat est une mine d'or au Mexique. Le crime organisé s'y fraie facilement un chemin. Et déboise à sa guise. Des gars comme Gomez sont des nuisances dans leurs envies de multimillionnaires.
On menace plusieurs fois de le faire disparaître.
Le 13 janvier dernier, l'argent gagne. Mission accomplie. Gomez disparaît.
Gomez est vu pour la dernière fois à une réunion dans le village de El Solado. En compagnie du maire et de quelques officiels. Le lendemain, sa famille reçoit un appel de menaces prétextant avoir kidnappé Gomez et exigeant une rançon. La famille paie apparemment la rançon mais ne revoit toujours pas Gomez.
200 volontaires partent à sa recherche et font des battues. Tout l'attirail policier des régions de Ocampo et Anganguego est détenu pour des fins de questionnement. Oui, la police est questionnée, car la corruption est si lourde au Mexique que les premiers corrompus sont souvent ceux qui devraient vous protéger.
Deux semaines après sa disparition, on retrouve son corps dans un bassin d'eau. Il est mort d'asphyxie et a subi un grave traumatisme crânien. Le vol ne semble pas le motif car des pesos d'une valeur de 500$ US sont retrouvés sur lui. On découvre aussi que l'appel de rançon était un coûteux canular.
Le président mexicain dit que sa mort est regrettable et douloureuse. On s'inquiète pour la protection de la biodiversité au Mexique. L'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture pleurent sa perte. Les réseaux sociaux ne s'en remettent toujours pas.
Il y a 10 jours, on retrouve aussi le corps d'un guide du sanctuaire de Homero Gomez Gonzalez, Raul Hernandez Romero.
Peut-on gagner contre l'argent?
Le crime domine le Mexique. Ma mère s'y trouve.
Stay alive, mom.
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