Bombardier se prépare à faire de grosses annonces.
Bombardier c'est la division des trains, la division des avions d'affaires et l'ancien C-Series rebaptisé A220, contrôlé par Airbus.
Le fleuron Québécois est lourdement endetté en ce moment et doit liquider des actifs prochainement. Sa participation au A220, et le soupçon de nouvelles demandes d'argent au gouvernement, (coulées par la famille aux médias?) au nom d'Airbus, fait grincer des dents.
Les Québécois ont investi 3,3 milliards dans les dernières années en Bombardier.
En 2000, on murmurait à l'interne que Bombardier allait fermer dans 20 ans. Donc, maintenant. La délocalisation avait débuté, on ouvrait à Belfast et ailleurs pour sauver de l'argent. On disait, et plusieurs le pensent toujours, que la famille Bombardier n'existait que pour se gratter des subventions et ainsi se gérer des marges de profits. Fabriquer des avions et des trains serait un prétexte à engrosser du gros fric personnel. Gonfler les poches des actionnaires.
20 ans plus tard, il faut accorder à cette ligne de pensée quelque chose de plutôt vrai. Alors que les politiciens invitent Bombardier à expliquer leurs projets en chambre, on comprend que les gens au pouvoir sortent du même lit. Ils ne sont pas les protecteurs du citoyens contre les abus ni ceux qui redistribueront la richesse équitablement, ils sont complices d'un capitalisme brutal, d'un système qui ne fait que créer de la valeur boursière. D'une machine à sous au profit d'actionnaires.
Le risque démesuré de l'investissement dans le C-Series, où on a voulu concurrencer les géants de l'aviation leur a fait se casser la gueule. Entre 6 et 7 milliards, de la dette de 9 milliards de Bombardier est issue exclusivement de ce projet du C-Series.
L'État a volé au secours de Bombardier toutes les fois. Le contribuable donc.
Bombardier a développé un excellent flair face aux politiciens au pouvoir afin de deviner quand ils sont en position de vulnérabilité, et quand ils auraient la chance de dire au public "qu'ils sauvent des emplois d'un fleuron Québécois". Le gouvernement Legault est le candidat idéal pour ce genre d'hameçon. L'air du temps est nettement inscrit dans cette lignée. Mr. Legault étant le meilleur pour justement dire "il faut sauver notre fleuron Québécois".
Il était facile de vendre le projet de la cimenterie McInnis à la Première Ministre Marois, alors, puisque c'était un fleuron investissant en région. Mais ce projet, de nos jours, en arrache. Legault, en général, est toujours le premiers à sauter dans l'arène du fleuron local. Cette fois, il faudra peut-être résister.
En donnant des milliards et des milliards à Bombardier, il aurait été intelligent et visionnaire de leur demander en échange une garantie d'investissements dans l'électrique, qui tomberaient en harmonie avec les différentes électrifications que l'on connait de nos jours dans les transports.
Au contraire, on réalise maintenant que les milliards sont investis dans une coquille se vidant toute seule, que des employés liquidés en font toujours les frais et que ceux qui s'en tirent tout le temps, non grafignés, restent les dirigeants et les actionnaires.
Le C-Series était un succès d'ingénierie mais un échec de gestion.
Bien des contractuels en été sacrifiés à l'autel du profit des actionnaires. Mon beau-frère, ingénieur chez Airbus, travaillant sur le A220, est directement concerné par ce qui marmite.
On parle maintenant de peut-être liquider du train, plus assurément de se faire racheter le 49% d'Airbus.
Ce contexte de rationalisation peut faire fluctuer à la hausse une valeur boursière rendant qui plus riche, pensez-vous?
Oui, la famille et les actionnaires, personne d'autres.
Nous sommes tous les rouages de la machine à sous d'un autre.
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