À l'époque de Ronald Reagan, au moins, on déguisait.
Le racisme de l'équipe de Reagan était majeur dans les années 80. On voulait nettoyer les rues du pays de ses noirs. On a déguisé ça en noblesse. On a lancé la honteuse campagne "Just Say No". Inspirée de Nancy qui avait répondu ceci à une jeune fille d'école primaire qui lui avait demandé quoi répondre si on lui offrait de la drogue sur le chemin de l'école ou au retour à la maison.
Pratiquement 100% des dealers et illégaux possesseurs de drogues des États-Unis, qui allaient être coincés et emprisonnés, seraient noirs.
Puis, étrangers d'origine.
On a pas compris tout de suite, mais on a consulté les statistiques dans le programme DARE, des stats vite retirées de la consultation publique, et la communauté noire et étrangère a été largement punie aux États-Unis pour des crimes que des millions de blancs commettaient de la même manière, impunément.
Le gouvernement Trump a tenté, encore, de freiner l'immigration aux États-Unis, et accélérer le renvoi d'immigrants qui seraient incapables de payer leur cotisation dans le système de santé des États-Unis. Prétextant qu'ils seraient un fardeau dans la grande roue du système de santé, du sable dans l'engrenage.
Les juges des États-Unis ont recalé cette loi, qui devait être applicable dès dimanche dernier, et accordé 28 jours de réflexion sur le sujet, afin que l'on trouve et serve de meilleurs arguments pour contrer l'immigration illégale. Car le plan de l'équipe Trump laisse supposer qu'on entre illégalement aux États-Unis pour se faire mieux traiter en soins hospitaliers.
Ma blessure est-elle un fardeau, Madame? |
Et comment on mesure ça Mr.T?
Au Québec, on répète des choses qui semblent vouloir souffler sur les braises de l'intolérance d'une frange importante de son électorat. C'est malhabile.
Après avoir jeté aux poubelles 18 000 dossiers d'immigration en février, le gouvernement de la CAQ précipite un projet de loi, encore dans une urgence que seul ce gouvernement saurait expliquer. Le multiministériel ministre Jolin-Barrette, qui voit des chiffres mais assez peu d'âmes humaines, veut maintenant sabrer dans les étudiants étrangers.
Un premier coup de sonde existe déjà (le PEQ établit par les Libéraux en 2010)pour les étudiants étrangers voulant accélérer leur entrée ici (ils sont 12 000 à étudier en ce moment, peut-être pour rien), on les "filtre" en quelque sorte, et on leur accorde un certificat de sélection plus rapidement et ça fonctionne assez bien. Jolin-Barrette en change les règles et voudrait que ce type de certificat soient dirigés là où le travail est recherché au Québec et non disponible à TOUS les étudiants.
Le projet en soi pourrait se défendre. C'est l'application qui fait mal. Ce serait rétroactif et applicable contre des immigrés déjà ici, dont le métier ne serait plus considéré comme un métier urgent d'être comblé au Québec. Mais ce qui est urgent aujourd'hui le sera-t-il demain? dans 5 ans? un temps légitime d'étude.
Les universités, largement touchés par une telle idée, n'ont jamais été consultés sur la chose. Ils crient aux aboies.
L'expérience humaine semble aussi largement dirigée vers le traumatisme. On ne semble pas la considérer du tout. Certains sont dans un train en marche. Après des années de labeur. Et à la somme de multiples efforts. On leur dira que leurs investissements sont inutiles.
Les immigrants engagés dans le parcours estudiantin, verraient soudainement leur parcours mener vers le vide.
C'est un peu soviétique de penser façonner le marché du travail en moins de 2 ans. Et d'oser croire qu'on sait lire les besoins sur la marché du travail pour les années à venir.
Ce sont des idées mathématiques, comptables, pas humaines du tout, et atrocement malhabiles.
Le Premier ministre Legault promet déjà de peut-être faire une version 2.0 modifiée de ce que son équipe fatiguée promet.
Pourquoi encore brasser la soupe à la crainte M.Jolin-Barrette?
Quelques chaumières se frottent les mains en silence pensant:
"Mon gouvernement fait bien de freiner les étrangers"
Nous sommes parfois un peuple de blackfaces qui s'ignore.
Y a des vies comme les vôtres derrière vos osties de chiffres.
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