La traditionnelle visite d'une équipe sportive championne à la Maison Blanche.
La visite INNOCENTE d'une équipe sportive championne à la maison blanche, devrais-je préciser.
Sans majuscules pour la maison blanche qui a perdu presque tout de son lustre, à Washington.
Souillée par les cochons.
Jeudi dernier, les Red Sox de Boston, champions en titre de l'an dernier au Baseball Majeur, ont visité la maison (tellement) blanche. Leur propriétaire a dit qu'il allait faire cette visite avec ses joueurs de manière apolitique, ni bleu, ni rouge, juste une splendide journée qui allait honorer ses champions, sa franchise, au meilleur de ce que ça pouvait être. Les gens écoutant les sports dans le but de s'évader des problèmes du quotidien. Entre les lignes, la maison blanche, sans majuscules, est devenue un problème du quotidien.
On pourrait dire la même chose des politiciens qui gèrent cette visite, année après année. Les politiciens, les vrais, qui doivent composer avec des problèmes de toutes sortes tous les jours, voient cette journée comme une pause, un moment léger, un plaisir comique, une fierté partagée entre athlètes champions et grand manitou d'à peu près tout.
Une opération de charme qui, sans "ennemis du peuple" pour les rapporter, ne serait qu'un party d'entrepôt où une fille sort du gâteau.
Il leur faut un public pour rire leurs folies du jour. Mais le public de cette journée (les journalistes) sont démonifiés par le président lui-même. La journée à la maison blanche sonne de nos jours, tout faux.
En 1987, Ronald Reagan se faisait verser un barillet de pop corn par un joueur des Giants de New York, néo-champions du dernier Super Bowl.
En 2016, Barack Obama se faisait donner, par l'équipe de basketball féminine universitaire championne de l'Université du Connecticut qu'il recevait, une chaise en bois gravée pour lui afin qu'il se joigne à leur équipe virtuelle de XBox 360, dans le jeu Rock Band.
Léger, léger, léger.
Mais dans l'ère actuelle, depuis Bush fils, je dirais, en passant par Obama, les visites deviennent louuuuuuuuuuurdes.
La journée apolitique souhaitée par le proprio des Red Sox a été 100% le contraire. Ça ne pouvait faire autrement. Plus de 10 joueurs des Red Sox, tous latinos ou afro-Étatsuniens, avaient promis, et honoré leur promesse. Leur gérant, Alex Cora, est originaire de Puerto Rico. Et la (non) gestion de l'ouragan Maria de la part du président l'a profondément dégoûté. David Ortiz, un des joueurs des Red Sox les plus aimé des 50 dernières années à Boston, a aussi choisi de rester chez lui. "not shaking the hand of a guy that treats immigrant like shit". Un seul joueur d'origine étrangère, un cubain, s'est pointé à la maison blanche. Ce qui ne peut que plaire à un suprémaciste blanc.
Le proprio des Red Sox aura beau penser que la situation n'est pas politique, la photo d'équipe a été 99% blanche.
Et forcément non représentative des champions Red Sox.
Ce qui marque la fin d'une tradition de respect entre champions et élu.
On visite la maison blanche sans lettres majuscules.
Ou on y va pas du tout.
Dans le but de s'évader des problèmes du quotidien.
Qui sont presque tous issus de la maison blanche.
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