Dans le film de 1991, signé de la main de Callie Khouri et réalisé par Ridley Scott, Thelma & Louise, deux femmes, abusées des hommes, choisissent de prendre la situation en main et de se taper une saine autonomie dans un voyage de pêche qui n'aura jamais lieu.
Car les hommes sont partout au milieu. Et la dérape vient avec.
Le film est formidable. Il est encore d'actualité. Il a même été enregistré dans la librairie du Congrès des États-Unis comme étant historiquement, culturellement et esthétiquement pertinent pour l'histoire des États-Unis. Sa scénariste a gagné l'Oscar du meilleur scénario cette année-là, Ridley a été nommé pour la meilleure réalisation, Brad Pitt a fait naître sa carrière et Geena & Susan ont toutes deux été nommées, aussi, aux Oscars, Susan en gagnant un, 5 ans plus tard, pour un film de 1995, tandis que Geena en avait déjà un depuis 1989.
La cavale de Thelma & Louise me rappelle un peu celle qu'entreprennent maintenant Jody Wilson-Raybould et Jane Philpott.
Dans une chorégraphie digne de Busby Berkeley, les deux ancienne ministres libérales canadiennes ont annoncé, à 30 minutes d'intervalle, l'une en Ontario, l'autre en Colombie-Britannique, qu'elles feraient maintenant de la politique différemment.
Ce qui était le mantra qui avait attiré la directrice des finances et fière représentantes des premières nations et la docteure en politique, en premier lieu.
Mais une fois dans le vestiaire des hommes...elles y ont trouvé de l'hommerie.
Les deux femmes seront, ce qu'on souhaite à toute femme, partout en tout temps, indépendantes.
On se demande si ce n'est pas l'heure de n'avoir QUE des candidats indépendants.
Historiquement, ils ne sont pas légions à gagner au pays. Dans les 25 dernières années, seulement 5, à travers le pays, ont été élus indépendamment. Dont André Arthur deux fois. Dont 4, en vrai. Arthur c'est à Portneuf qu'on l'a élu doublement. Là où on aime ce qui jappe et mord. On devient souvent indépendant une fois élu, parce que souvent déçus. Ce que sont les deux femmes.
Jody a des chances de gagner dans sa circonscription de Vancouver Granville où elle y est une superstar (son père aussi) et où il ne serait pas anormal de voter différemment. Jane a beaucoup moins de chances alors que Markham-Stouffville, en périphérie de Toronto ne vote que Libéral ou Conservateur. Conserral ou Libévateur.
Les deux femmes, pour bien marquer leur non-affiliation à aucune couleur d'aucun parti, étaient même pratiquement toutes deux habillées de la même manière, en blanc, paix.
Nous avons été plusieurs à googler "Combien de candidats indépendant sont réélus après avoir été élu sous une bannière au pays historiquement?" La réponse est moins du tiers. Mais c'est surtout parce que la plupart deviennent indépendant parce que forcés par leur parti ou éclaboussé par une ombre de scandale.
Les deux femmes ont été écartées du parti. Mais pour avoir tout simplement voulu une justice indépendante. Elles ont voulu faire de la politique pure chez les sales. Et les sales sont plus nombreux.
Pour le moment.
Et si les gens étaient séduits par cette manière de faire de la politique sans saletés?
Nous sommes en nouveau territoire. Rarement des candidats indépendants n'ont eu autant de lumière sur ce qu'ils sont. Et les deux dames sortent extrêmement digne de l'épisode SNC-Lavallin. Tout le monde sait qu'il y a copinage et tricheries avec les bonzes libéraux. Personne n'en doute. Mesdames sont au dessus de cette corruption ordinaire. Trudeau & Friends baignent dedans.
Les deux femmes paraissent beaucoup moins toxiques que tout ce qui est offert en ce moment. J'embarquerais dans leur bagnole pour rouler la transcanadienne.
"Être membre d'un parti ne veut pas dire mettre ses principes de côté" a dit Jody. Ça dit absolument tout sur l'absence de dignité des gens qu'elle quitte.
"Je n'ai pas perdu ma voix, j'ai trouvé la mienne" a dit Jane, qui a, la semaine dernière, reproché ;a la ministre de la santé d'avoir participer à une soirée organisée par Canada 2020, un regroupement de lobbyiste prenant peu à peu le contrôle du gouvernement.
C'est ce type de serpents que s'attendaient à chasser les deux femmes.
Mais au contraire, on les invite et les nourrit.
Je ne vous dis pas comment se termine le film Thelma & Louise. Mais c'est libérateur.
C'est aussi un fin ouverte.
La ballade de Jody & Jane.
On en sait pas la fin encore.
Tout reste ouvert.
Elles attendent toutes deux l'après-Trudeau. Ce qui n'est pas un mauvais pari non plus.
On a hâte de voir ton attitude, Canada.
Es-tu prêt pour du vrai?
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