La semaine dernière, Le Petit Larousse rejetait quelques mots, devenus hors d'usage, souvent associés à des métiers devenus inexistants (ex: sablonnier) et en intégrait quelques centaines de nouveau.
Comme l'expression charge mentale et les trois créations québécoises que sont:
divulgâcheur/divulgâchis, Emportiérer/Emportiérage et...nounoune.
La bêtise...
Le premier mot, bravo, on l'utilise depuis longtemps déjà chez les traducteurs d'ici, c'est la version française pour nous de spoilers. Utilisé quand quelqu'un est en voie de révéler des choses que l'on ne voudrait pas savoir, par exemple par rapport à un film ou la conclusion d'une série télé, souvent utilisé en ouverture de texte: (spoilers alert) maintenant devenu (alerte au divulgâchis). Le divulgâcheur étant celui qui gâche en divulguant.
Le second, formidable! on l'utilise exclusivement quand quelqu'un ouvre une porte de voiture, et fauche dans le processus un(e) cycliste ou un(e) patineur/euse à roues alignées. Un sport national à Montréal. "J'ai emportiéré un(e) cycliste" aveu lu sur Facebook, il y a deux semaines. Écrit par une femme d'origine française puisque Montréal n'appartient plus du tout, ou presque aux Québécois d'origine.
Vous me trouvez raciste? Allez y faire un tour! j'y ai habité 10 ans, depuis les 17 dernières années, les prix des loyers et des maisons sur l'Île de Montréal baignent dans la totale indécence. Mais pas pour les Européens et bien des étrangers. Notre piasse leur est une farce. Et les proprios sont justifiés d'appliquer des prix grossiers à leurs logements et leurs maisons, puisque des acheteurs (d'ailleurs) seront preneurs.
Impossible en ce moment de ne pas entendre une pluie d'accents français sur l'avenue Mont-Royal. Même qu'un "Christ a tu vu la patentagosse?" et nettement plus rare qu'un "du coup, c'était en nonante-neuf la dernière fois qu'ils en ont sponsorisé un (prononcé ain)".
Je comprend la France de s'intéresser au Plateau Mont-Royal. Je ne reviendrai pas là-dessus, mais je vis mal la digestion des prix hors de contrôle des habitations sur l'île où j'aurais voulu vivre. Sur l'île où je ne vivrai probablement pas, trop agacé par les moeurs françaises (ou étrangères) qui y sont maintenant pratiquement majoritaires. Et irritantes.
L'un des irritants français est la perception des Femmes. Un pays aussi centenaire que le leur devrait être nettement en avance sur les relations Hommes/Femmes. Mais au contraire, le poids des années a rendu la France plus lourde au point que certaines choses semblent presque indélogeables.
La vision d'une Femme libre et qui a droit à l'égalité des chances, des droits, des opinions et des envies de toutes sortes ne fait pas son chemin là-bas comme ici.
Le Petit Larousse a aussi accepté la création Québécoise nounoune.
Le féminin de nono.
Le problème est que le mot nono, lui, n'est pas accepté dans Le Petit Larousse.
Nono: un peu niais. Simplet, nunuche. Quand il s'agit d'un Homme.
Nounoune: un peu niais. Simplet, nunuche. Quand il s'agit d'une Femme.
Semblerait que le niais ne se conjugue qu'au féminin au pays de Molière.
Nounoune, telle que compris par le Petit Larousse est donc une erreur internationale et inappropriée si non accompagnée de son équivalent masculin: nono.
Puisqu'une incompréhension de notre utilisation du mot, ici.
La bêtise est masculine.
Bande de nonos.
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