mercredi 6 décembre 2017

Jean-Philippe Smet (1943-2017)


Jean-Phillipe est très tôt initié au monde du show-business.

En 1954 J-P occupe la scène pendant les changements de costume du duo "Les Halliday's" composé de ses cousines Menen et Desta (filles d'Hélène, sa tante qui l'élève) et du mari de Desta, l'artiste américain Lee Halliday.

Il fait une apparition dans le film de Clouzot Les Diaboliques (dans le premier 4 minutes) à l'âge de 12 ans puis il adopte le pseudonyme de Johnny Hallyday en découvrant Elvis Presley à la télévision.

Dès lors, il fréquente ce qui deviendra le lieu culte du rock français de l'époque : le Golf Drouot, où il fait des reprises et adaptations françaises du répertoire américain, parfois country et surtout d'Elvis Presley. Il passe en attraction, pendant près d'un an, au Dancing du Moulin Rouge.

Il est présenté aux français comme un chanteur d'origine américaine. Plus tard, sous les conseils de Charles Aznavour, il rétablira la vérité. Il est engagé par Vogue. Son premier 45 tours sort en mars 1960 avec une reprise d'une chanson de Dalida : T'aimer Follement. Le titre Laisse Les Filles, extrait de ce premier 45 tours, est la première que Johnny Hallyday interprète à la télévision. Quelques temps plus tard, un deuxième 45 tours sort : Souvenirs, souvenirs, qui propulse le jeune chanteur en haut de l'affiche. Hallyday occupe ensuite les scènes parisiennes et fait de grandes tournées en province, défrayant la chronique au passage. En particulier, ses premières tournées sont marquées par de nombreuses mini-émeutes et de multiples dégradations par ses admirateurs. On parle ainsi d'hystérie collective pour dépeindre l'ambiance de ses concerts.

Johnny Hallyday est sacré « idole des jeunes », et devient le roi du rock français des années yéyé. Le premier anniversaire du périodique Salut Les Copains est ainsi marqué par un concert place de la Nation à Paris où 150 000 jeunes débordent les forces de l'ordre pour apercevoir leur idole. Il rencontre la chanteuse Sylvie Vartan et l'épouse en 1965. David Hallyday, leur fils, naît en août 1966. Entre temps, il a effectué son service militaire à Offenbourg en Allemagne. L'armée profitera du passage dans ses rangs de cette très célèbre recrue pour faire un petit film de propagande à l'attention d'une jeunesse alors bien turbulente (mai 68 approche). Il lance en France les modes du twist et du madison.
En 1966, il rencontre Noel Redding et Jimi Hendrix, qu'il contribue à faire connaître en les engageant dans sa tournée. Johnny fait une tentative de suicide en septembre de cette année là, le jour où il doit se produire à la fête de l'Humanité, puis aborde sa période psychédélique, avant de revenir à une musique plus bluesy, sur des compositions originales, souvent signées par son guitariste Mick Jones (futur créateur du groupe Foreigner).

En 1971, il chante aux palais des sports, accompagné chaque soir pour le medley rock’n’roll final par Michel Polnareff, alors que Nanette Workman assure les chœurs.
En juin 1974, en Suisse, au pénitencier de Bochuz, il réalise un autre rêve : chanter pour des prisonniers. La législation française lui en ayant toujours refusé la permission. Il déclare à la fin du spectacle « s’il n’y avait pas eu le rock’n’roll, je serais sûrement parmi vous ». Moment intense lors du départ du chanteur, tous les prisonniers l'accompagnent en chœur en frappant sur leurs barreaux.

Les années 80 séparent Sylvie Vartan et Johnny Hallyday. En 1985, il s'écroule sur scène, victime d'une syncope. Il entre à l'hôpital dont il sort quatre jours plus tard. Contre l'avis des médecins, il remonte sur scène pour terminer la tournée.

Sa carrière internationale n’a jamais vraiment été un succès. Malgré quelques concerts à l’étranger dans les années 1960 et 1970, ainsi qu’un concert à Las Vegas en 1996, il est quasiment inconnu du grand public en dehors du monde francophone. Même chez nous, il n'a pas marqué les imaginaires.

Au Québec, Sylvain Cossette reprend un de ses hits. (Cossette fait-il autre chose que des reprises?)


Malgré des associations avec Michel Berger, Julien Clerc, Vanessa Paradis et Jean-Jacques Goldman sa musique séduit les fans de la première heure mais n'en fait pas tellement de nouveaux.
Dans les anéées 90-00 il est toujours une icône associée aux années 60 et surtout matière à magazine à potins. Il fait parler de lui, entre autre, grâce à sa femme, mannequin international.

En juillet 2009, lors d'une visite médicale de routine, demandée par ses assureurs, on lui détecte un cancer du côlon.


Il s'en tirera car Johnny a la couenne dure.
Johnny est un survivant. Plusieurs fois, il frôle la mort.

Hier, le cancer du poumon nous l'enlève des vivants.

Il avait 74 ans.

Bonne nuit, Johnny.

Beaucoup t'auront aimé.

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