Raoul est né en 1912 près de Stockholm en Suède. Son père, marin, décède presqu'aussitôt du cancer et son grand-père le suit dans a mort, des suites d'une pneumonie. Sa mère et sa grand-mère, soudainement veuves, l'élèveront ensemble. Il fait son service militaire en Suède pendant 8 mois, avant de faire ses études aux États-Unis et d'être diplômé en architecture.
Même si la famille de Walleberg est riche, Raoul multiplie les emplois modestes, faisant beaucoup de pouce et voyageant clandestinement en train. Trouvant que vivre en bohème le force à être alerte en tout temps, l'oblige à des rencontres, de la diplomatie, de le débrouillardise et du tact. Wallenberg avait un héritage juif et en était très fier.
De retour en Suède, il constate que son diplôme d'Amérique ne vaut rien. Il travaillera, avec l'aide de sa famille en affaires en Afrique du Sud, puis dans une banque d'Hollande avant de travailler dans l'industrie de l'import/export entre Stockholm et l'Europe Centrale.
À partir de 1938, la Hongrie se dote d'une loi anti-juive, ressemblant beaucoup à celle imposée par les Nazis de 1935. Les juifs n'ont plus accès à certains emplois, sont limogés de leur poste aux gouvernement et leur déplacement sont limités. Le patron de Wallenberg est d'origine hongroise et ne peut plus se rendre dans son pays d'origine comme il le souhaite. Wallenberg, suédois, devient son représentant. Il apprend, par obligation, la langue hongroise.
Il voyage beaucoup à Budapest. en Allemagne Nazie et sous la France occupée, Il se permet d'observer minutieusement les méthodes nazies, qu'il apprendra à mieux déjouer.
Pendant ce temps, la situation en Hongrie de détériore grandement. Quand les soldats Hongrois subissent 84% des pertes dans la défaite nazie de Stalingrad, la Hongrie choisit de tenter de se faire des alliances avec les États-Unis et le Royaume-Uni. Quand Hitler apprend la duplicité hongroise, il exige l'occupation et la conquête de la Hongrie en mars 1944. Dès mai, les nazis contrôlent à peu près tout. 12 000 juifs par jour son envoyé en train. En juin, une bonne partie du monde est maintenant consciente des camps d'extermination. Churchill écrit même que nous sommes en train d'écrire l'un des chapîtres les plus horrifiants de l'histoire du monde. Roosevelt, aux États-Unis, créé le bureau des réfugiés de guerre. Ça lui prenait un contact européen et l'un de ceux-ci est le patron hongrois de Wallenberg, qui le propose aussitôt pour être agent sur le terrain d'opération de sauvetage.
Entre mai et juillet 1944, autour de 400 000 Juifs ont été déportés. Il n'en reste plus que 230 000 en Hongrie. Wallenberg leur prépare 230 000 passeports les déclarant Suédois et leur enlève les bandeaux jaunes les identifiant juifs. Les Allemands ne se laissent pas avoir facilement et seulement 9000 passeports réussissent à être honorés.
Wallenberg ne baisse pas les bras, Il achète 32 édifices pouvant loger les autres sur un territoire considéré comme "territoire à immunité diplomatique". Il installe de fausses pancartes indiquant "bibliothèque suédoise" ou "le centre de recherche suédois" et réussit à y cacher 10 000 autres Juifs. Il intercepte carrément des trains en direction d'Auschwitz pour distribuer ses faux passeports et détourner les gens en direction de la mort. Il a maintenant une équipe de plus 350 personnes, dont la famille royale suédoise qui le soutient grandement.
Soeur Sara, le diplomate Suisse Carl Lutz, l'homme d'affaire italien Giorgio Perlasca, se faisant passer pour un diplomate espagnol, les diplomates portugais Sampaio Garrido et Carlos de Liz-Texeira Branquinho, qui réussissent à cacher au moins 1000 juifs hongrois, Berber Smit, fille du directeur de la branche britannique du MI6 et peut-être amoureuse de Wallenberg, ont tous aidé Raoul à sauver des Juifs de la mort inutile. La première y a payé le prix de sa vie. Parmi les gens que Wallenberg et sa bande sauve se trouve la futur biochimiste et membre de la fondation du prix Nobel, Lars Ersnter et le futur politicien des États-Unis, Tom Lantos.
Raoul passe la nuit dans une nouvelle maison chaque soir, car les Allemands comprennent maintenant qu'il travaille nettement contre eux.
En janvier 1945, Wallenberg est convoqué par les Russes sous une (fausse-tout est faux en Russie) accusation d'espionnage. Il s'y rend en disant qu'il y va comme collaborateur des russes ou prisonnier. Ce sera la seconde option. On soupçonne par la suite de vouloir échanger Wallenberg (qui a maintenant une grande valeur) à la Suède contre des transfuges russes. Le 21 janvier on le place dans la cellule 123. Wallenberg a 32 ans.
Ce qui lui arrive par la suite est de l'ordre du mythe. Les Russes prétendent qu'il ne s'est jamais rendu à eux. Assassiné, lui et son chauffeur sur la route les menant à eux. Ce qui est faux.
Le 17 juillet 1947, un document soviétique révèle que Wallenberg, à l'âge de 34 ans, est décédé d'une crise cardiaque dans sa cellule.
En 1991, on déclare qu'il aurait été empoisonné.
En 2000, on confirme qu'il aurait été exécuté, prisonnier.
La semaine dernière, on retrouve sa demie-soeur de 96 ans et on lui montre des images de Wallenberg en 1944.
Un héros comme il ne s'en fait presque plus. Déclaré mort in absentia, une mort qui serait survenue cet été, il y a 70 ans.
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