samedi 29 avril 2017

Le Fruit Ultime, Le Vieux Pommier Dégeulasse et La Pomme

La racine d'une France honteuse, s'est manifestée il y à peine quelques années, quand ils ont investi les rues afin de dénoncer le mariage homosexuel.

Ce qui avait autant de valeur que de dénoncer la mort de Jimi Hendrix.

Les homosexuels qui se marient ne vous enlèvent absolument rien, bande de pleutres. Ce n'est même strictement pas de vos affaires. Discute-t-on de votre impotence? Laissez les amoureux aimer. Quand ces marches de la honte son nées en France, Marine Le Pen et son triste père ont pris leur envol. Leur haine, leur jalousie, leur méfiance face à celui ou celle qui aime,  avait maintenant un écho. Il est assez facile de voir un fil conducteur entre la haine du terroriste et celle du Front National.

Xavier Jugelé a été tué par un absolu désaxé français, le 20 avril dernier. Jugelé était un policier modèle. Un amoureux modèle aussi. Son compagnon était Etienne Cardiles. Un homme. Qu'il avait même marié. La femme qui présentait Étienne avant son allocution suite à l'assassinat de son copain a même semblé hésiter en disant A...avant de rétracter et de dire conjoint de Monsieur Xavier Jugelé.
A comme Ami...ou Amoureux.

Xavier, 
Jeudi matin, comme de coutume, je suis parti travailler et tu dormais encore. Nous avons échangé au fil de la journée sur nos projets de vacances, dans un pays si lointain, que tu m'avais dit, très impatient, et que tu n'avais jamais été aussi loin. Des détails de visa, nos préoccupations d'hébergement envahissaient nos messages d'une frénésie d'autant plus joyeuse que nos billets d'avion étaient réservés depuis mardi. Tu as pris ton service à 14h, dans cette tenu de maintient de l'ordre, dont tu prenais tant soin. Parce que ta présentation devait être irréprochable. Tes camarades et toi aviez reçu la mission de rejoindre le commissariat du 8ème arrondissement, où vous deviez, comme si souvent, assurer la sécurité du public sur cette belle avenue des Champs-Elysées. On t'as désigné comme point de stationnement le 102, avenue des Champs Élysées, devant l'institut culturel de Turquie. Ce type de mission, te plaisais, je le sais. Parce que c'était les Champs et l'image de la France. Parce que c'était aussi la culture que vous protégiez. 
À cet instant, à cet endroit, le pire est arrivé. Pour toi et tes camarades. Un de ses évènements que chacun redoute et dont tous espère qu'il n'arrivera jamais. Tu as été emporté sur le coup. Et je remercie ta bonne étoile. Tes camarades ont été blessés, l'un d'eux gravement, Ils se remettent progressivement et nous en sommes soulagés. Tous ont été choqués. 
Je suis rentré le soir, sans toi. Avec une douleur extrême et profonde, qui s'apaisera peut-être un jour, je l'ignore. Cette douleur m'a donné le sentiment d'être plus proche que jamais de tes camarades qui souffrent. Comme toi, silencieusement. Comme moi, silencieusement. Et pour ce qui me concerne, Je souffre sans lui. J'emprunte cette formule à Antoine Lérisse, dont l'immense sagesse face à la douleur a tant fait mon admiration que j'avait lues et relues ses lignes, il y a quelques mois. c'est une leçon de vie qui m'avait fait tant grandir qu'elle me protège aujourd'hui, lorsque sont parus les premiers messages informant les Parisiens qu'un évènement grave était en cours sur les Champs-Élysées et qu'un policier avait perdu la vie, une petite voix m'a dit que c'était toi. Et elle m'a rappelée cette formule généreuse et guérisseuse:
"Vous n'aurez pas ma haine" 
Cette haine, Xavier, je ne l'ai pas car elle ne te ressemble pas. Parce qu'elle ne correspond en rien à ce qui faisait battre ton coeur, ni ce qui avait fait de toi un gendarme, puis, un gardien de la paix. Parce que l'intérêt général, le service des autres, la protection de tous, faisant parti de ton éducation et de tes convictions, et que la tolérance, le dialogue et la tempérance étaient tes meilleures armes. Parce que derrière le policier, il y avait l'homme et qu'on ne devient policier ou gendarme que par choix. Le choix de protéger les autres, d'aider les uns les autres et de lutter contre les injustices. Cette mission noble que la police et la gendarmerie assurent et qui sont régulièrement mises à mal, moi, en tant que citoyen, avant même de te connaître, je l'admirais déjà. Cette profession de policier est la seule à laquelle la déclarations des droits de l'homme et du citoyen fasse allusion. Dans son article 12 elle indique cette évidence: "la garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique." Avec une précision utile, en cette période politique importante, cette force est instituée pour l'avantage de tous et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. C'était cette vision que nous partagions de cette profession, mais une facette seulement de l'homme que tu étais. 
L'autre facette de l'homme était un monde de culture et de joie où le cinéma et la musique prenaient une immense part. 5 séances de cinéma dans une magnifique journée ensoleillée d'août ne te faisaient pas peur. Et bien entendu les versions originales étaient privilégiées, pour le puriste que tu étais et pour cette langue, l'anglais, que tu voulais parler à la perfection. Tu enchaînais les concerts, suivant parfois les artistes sur une tournée complète. Céline Dion était ton étoile, Zazie, Madonna ou Britney Spears et tant d'autres faisaient vibrer nos fenêtres. Le théâtre te transportait et tu le vivais pleinement. Aucune expérience culturelle ne te faisait reculer. Le pire des films était vu le jour de sa sortie. Jusqu'au bout. Quelle que soit sa qualité. Une vie de joies et d'immenses sourires, où l'amour et la tolérance régnaient en maîtres incontestés. 
Cette vie de star, tu la quitte comme une star. Je voudrais dire à tous tes camarades combien je suis proche d'eux. Je voudrais dire à ta hiérarchie policière combien j'ai vu la sincérité dans ses yeux et l'humanité dans ses gestes. Je voudrais dire à tous ceux qui luttent pour éviter que ces évènements se produisent que je connais leur culpabilité et leur sentiment d'échec et qu'ils doivent continuer à lutter pour la paix. Je voudrais dire à tous ceux qui nous ont témoigné leur affection, à ses parents et à moi, que nous y avons été profondément sensible. Je voudrais dire à ta famille que nous sommes unis. Et à tous les plus proches, qui ont été si soucieux de moi, qui ont été si soucieux de nous, qu'ils sont magnifiquement dignes de toi. 
À toi je voudrais dire que tu vas rester dans mon coeur pour toujours. 
Je t'aime.
Restons tous dignes. 
Et veillons à la paix.
Et gardons la paix.

Ceci est l'intégral du discours d'Étienne Cardiles amoureux du sacrifié.
Vous y lisez quelque chose de choquant, vous?
7 minutes 26 secondes d'Amour avec un grand A.
A comme Ark pour certains.

Jean-Marie Le Pen, racine de l'intolérance, a trouvé le moyen d'être choqué par les propos de l'amoureux, les trouvant plutôt hommage à l'homosexuel qu'au policier.

Jean-Marie voit le titre avant l'homme. Ça en dit long sur la pourriture que sa race représente.
Jean-Marie Le Pen a trouvé le moyen d'être choqué par l'amour, la dignité et la tolérance.
Qui lui sont peut-être inconnus.

Jean-Marie, père de Marine.
Marine, a eu l'intelligence de ne pas en remettre sur les propos de son ordure de père et de se contenter de dire que l'hommage était très digne.

Sur 50 pays d'Europe, il n'y en a que 28 qui ont accepté le mariage de conjoint de même sexe et 7 des 9 pays dépendants ont fait la même chose.  La France a été le 14ème pays à le faire en 2013.

François Hollande aura été un historique président impopulaire, mais voilà une décision qu'il aura prise qui lui redonnera du lustre pour les siècles à venir.

À moins que Marine en mai...

La haine des Le Pen fait pitié à voir.

L'ignorance est ténèbre et cécité.

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