Jean-Pierre Léger, fils d'Hélène & René qui avaient tout fondé, n'est pas seulement plus riche de 537 millions de dollars en vendant les rotisseries St-Hubert aux Ontariens de Cara, mais du même coup, il s'est assuré que ceux qui prenaient son bébé, né sur la rue St-Hubert à Montréal en 1951, le feraient avec la même vision qui a fait le succès de sa compagnie privée.
On peut, comme dans le cas de RoNa, y voir un autre fleuron Québécois passer aux mains d'investisseurs étrangers, et avoir un pincement au coeur. Mais cette transaction reste différente.
Les usines produiront toujours ici.
Nous sommes petits. Et M.Léger a bien tenté pendant plusieurs années de vendre sa compagnie ici, mais personne n'avait ou bien a) les reins assez solides ou bien b) les mêmes visées que celui qui a tout de même implanté sa marque de manière si admirable chez nous, qu'il est difficile de ne pas se sentir un brin ému de penser qu'en entrant désormais chez St-Hubert, c'est un peu l'Ontario qu'on fera vivre.
En 1952, la rotisserie devient la première compagnie de livraison alimentaire au Québec qui choisit de livrer gratuitement.
13 ans plus tard, la sauce St-Hubert est créée et fait sensation.
En 1972, on ouvre un centre de téléphonie et ce sont 36 réceptionnistes qui prendront les commandes et répartiront les livraisons. Le succès est total. 5 ans plus tard, on parle de 50 rotisseries en provinces et de 2000 emplois directs. En 1988, on a 7500 employés, une centaine de rotisseries et on sert 500 000 repas par semaine. En 1991, c'est le fils Léger (l'actuel vendeur) qui prend la présidence de la compagnie. Il a la mi-quarantaine.
Dès 1992, la marque devient plus cool avec son concept de resto-bar et ses soirées pour adultes. Les St-Hubert Express naissent trois ans plus tard. 10 ans plus loin, la chaîne devient l'une des toutes premières à bannir la fumée dans ses restos, et ce même dans ses bars et sur ses terrasses. Ce changement se fait un an avant que le gouvernement ne l'exige.
En 2006, les publicités commencent à utiliser des personnalités connues et sont particulièrement réussies. Elles durent encore aujourd'hui sous toute sorte de variations (tout comme la chanson).
En 2007, les produits sont élargis dans les épiceries et on acquiert une usine de fabrication à Blainville. Deux ans plus tard, on élimine le styromousse et on utilise des produits d'emballage écologique. Deux autres années plus tard, St-Hubert devient partenaire électrique d'Hydro-Québec et offre des bornes de recharges pour les voitures électriques dans toutes ses rotisseries. 11 fois, ces bornes seront des bornes à recharge rapide. En 2012, le groupe St-Hubert intègre Maître Saladier Inc. et lance sa fondation contribuant à la santé et au mieux-être des communautés et des familles et enfants qui y vivent.
En 2013, on implante le programme St-Huvert dans 61 des 121 rotisseries, un programme de restauration de la collecte de matières compostables dans ses restaurants. Cette année, on compte implanter ça dans les 121 rotisseries.
St-Hubert avait aussi des succursales en Ontario et au Nouveau-Brunswick, et il y en aura d'autres qui naîtront sous la gouverne de Cara, Et probablement partout au pays.
St-Hubert, c'est 130 variétés de produits alimentaires sous sa bannière, disponibles en épicerie. 10 000 employés, un siège social, un centre de distribution, deux usines de fabrication de produits alimentaires, un centre de service au client et de prises de commandes téléphoniques répondant à 1,6 million d'appels chaque année pour la livraison. Leur site internet est visité 415 000 fois par mois. Tout ça ne changera pas.
Ce sont 8 millions de kilos de poulet du Québec qui sont traités par les gens de St-Hubert,
C'est un très admirable success story que celui de la famille Léger. Un sans faille.
Et sincèrement, si la vente de RoNa m'avait agressé, c'était parce que je prévois la mort des petits fournisseurs Québécois qui avaient RoNa sur leur trajet de livraison.
La livraison du St-Hubert restera la même. Et on tournera le poulet et usinera encore tout ça chez nous. Cara ne prend pas un bateau qui coule, il prend le volant d'un train qui file avec fierté et talent.
Je peine à voir des perdants. Je n'y vois que des gagnants. En commençant par cette brillante famille Léger dont nous pouvons rester fiers.
Qui aura réussi sur toute la ligne et à tous les niveaux.
On a toujours le choix entre la salade crémeuse ou la traditionnelle.
Quand on a tout réussi et qu'on ne trouve pas de gens à sa hauteur chez nous, la crémeuse s'impose.
Essayez de faire mieux.
On ne parle pas de grande cuisine, on parle de poulet.
Mais on parle de gros sous. 537 millions.
Chapeau, Léger & Co.
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