Chaque mois, une fois dans celui-ci, autour du 17, sinon le jour même du 17, je vous entretiens d'un album de ma collection que je considère comme une icône auditive frôlant la perfection.
Du moins, dans mon oreille.
Ma chronique se baptise d'un mot de 4 albums que je connais par coeur et qui on forgé mon moi musical.
Par ordre de création:
Blonde pour "Blonde on Blonde" de Bob Dylan
Idiote pour "The Idiot" d'Iggy Pop
Bassesse pour "Low" de David Bowie
Inoubliable pour "The Unforgettable Fire" de U2.
L'abréviation de mon titre est aussi B.I.B.I. c'est-à-dire "moi". Pour bien vous faire comprendre que c'est très personnel et subjectif tout ça. Mon but n'est que de vous faire découvrir de nouveaux sons, sinon vous faire entendre avec une nouvelle oreille ce que vous connaissiez déjà.
BIBI c'est aussi la fin du mot habibi qui veut dire en dialecte irakien "mon amour".
La musique et l'amour ne font souvent qu'un. Le désir aussi.
Justement l'album dont je vous parle aujourd'hui traite du désir.
Ceux de Shelby, Jenny, Kathie, Debora & Schmoo.
J'ai toujours admiré les lesbiennes. Premièrement de vivre leur amour ouvertement comme certaines le font, comme des hétérosexuels le feraient, demande une bonne dose d'audace encore aujourd'hui. à mon époque (1984-1989) pas si lointaine, une relation ouvertement homosexuelle à l'école secondaire aurait attiré les commentaires désobligeants de tous et aurait peut-être même entraînée une expulsion de la part de la direction scolaire. Au minimum une rencontre avec la direction. Afin de faire calmer la très certaine agitation que tout cela aurait causé dans les corridors.
Je suis ravi de constater qu'en peu de temps (2011-2016), à l'école secondaire de mon fils, une relation lesbienne s'est vécue tout à fait ouvertement pendant 5 ans, au vu et au su de tous et chacun et dans l'acception presque totale. Il y aura toujours des crétins, Donald Trump en fait foi, mais l'amour gay est de plus en plus possible de nos jours et c'est tant mieux pour eux.
J'ai aussi travaillé avec plusieurs d'entre elles en bordure du quartier gay de Montréal et à bien des niveaux, je les comprenais facilement.
Je les admire aussi parce qu'elles ont en commun avec moi le même type de désir. Moi aussi les femmes m'excitent. Je les comprends donc, dès le départ dans leurs pulsions sexuelles. C'est peut-être pour cette raison aussi qu'une fille un peu tomboy, pourra me séduire presqu'autant qu'une fille plus typiquement féminine. Je suis nettement séduit par une jeune Peggy Lipton, toute en finesse et en féminité, mais encore plus par sa fille, tout aussi girly girl, mais Elly Jackson (la Roux) me bouleverse tout autant. Et son look à elle est très lesbienne.
Ceci étant dit, je ne sais même pas si Shelby, Jenny, Kathie, Deb & Schmoo qui forment The Organ sont elles-mêmes gay, mais elles en ont tout à fait le look. Je ne suis pas le seul à le penser puisque la série télé The L Word a utilisé leur son pour un de ses épisodes.
Le band de Vancouver s'articule autour de Katie Sketch, née Katie Ritchie, formée au violon dès ses 3 ans, qui grandit dans la totale ignorance de la musique de The Smiths, The Cure ou Joy Division, des bands auxquels le sien sera comparé un jour. Quand elle décroche un job dans un studio de musique que l'on construit pour Bryan Adams, un producteur sur place lui fait découvrir la musique de Roxy Music, Ultravox, Siouxie & The Banshees, Nina Hagen et Kate Bush.
Pas étonnant que la musique de son seul album me sera si séduisante des années plus tard. Elle se part un band qui sera Full Sketch. Avec elle au chant, rebaptisée Katie Sketch, Sarah Sketch (Efron) à la basse et aux claviers et Barb Sketch (Choit) à la guitare, la base et l'orgue, un instrument dont elle ne se passera plus et qui deviendra aussi le nom de son prochain band. Barb quitte presqu'aussi vite et c'est Jenny Smyth qui la remplacera à l'orgue.
Le prochain band sera surtout celui de Katie et de Jenny. Elles engagent Deborah Cohen à la guitare, Shelby Stocks à la batterie et quand Sarah Sketch quitte aussi, c'est la soeur de Katie, Schmoo, qui la remplace à la basse. The Organ est né.
En 2006 Le groupe recycle 4 des chansons travaillées avec Sarah Sketch et en compose ensemble 7 autres.
Je travaille dans un sous-sol de magasin de musique centenaire. Je découvre par parfait hasard ce son.
Je
Jubile.
Encore aujourd'hui. 10 ans plus tard. La première chanson de cet album est en rotation sur ma playlist de 50 morceaux que j'écoute dans le bluetooth de ma bagnole.
GRAB THAT GUN de THE ORGAN. 2006.
Brother est leur premier single et leur morceau le plus fort. J'ai écrit une série télé (Pop Gomme Baloune-jamais offert encore) qui se déroule dans une école secondaire des années 80 et l'un des derniers épisodes nous montre un band sur scène mettant en vedette la soeur de mon personnage principal qui dirige le chant vers son frère sur cet air. C'est une scène qui se veut à la fois comique et touchante. La présence de l'orgue est magique sur ce morceau et la guitare est riche. (elles se présentent dans le clip: Katie, Jenny, Shelby, Deb en rouge, Schmoo en jupe beige).
L'orgue est le moteur de ce band. La seconde chanson le démontre bien alors que la guitare de Deb aurait pu ouvrir le même morceau de la même manière. La basse de Schmoo est solide et quand Cohen fait entrer sa guitare en escalier, le morceau prend son envol. Katie chante plus mélancoliquement sur ce morceau, un peu à la Morrissey. Sarah Sketch est dans les co-créatrices de la pièce.
La combinaison batterie/guitare rend Love, Love, Love très agréable. La stabilité de la basse et de l'orgue font une unité sonore très intéressante.
La chanson suivante fait très The Cure. Inutile de préciser davantage pourquoi alors que je l'adore.
Voilà une des quatre chansons recyclées de l'ère avec Sarah Sketch. C'était même la chanson titre du EP qu'elles avaient alors concocté. Du jeune New Order dans le son. Tout pour me plaire encore.
A Sudden Death me fait penser à du jeune R.E.M. Je suis aussi très friand du jeune R.E.M. Celui des jeunes années 80. Bonheur sur bonheur.
La merveilleuse chanson suivante a été utilisée dans la toute aussi merveilleuse série britannique Skins. Sarah Sketch y avait aussi participé à la création.
L'orgue de Jenny guide le tempo du morceau suivant. La guitare de Deb offre deux couleurs de tons, ce qui est très intéressant. Batterie et base sont réglés comme une horloge. Parfait.
Sarah Sketch était de ce morceau aussi. Peut-être le dernier auquel elle a collaboré. Il dure moins de deux minutes. Très The Smiths. early REM aussi. Adorable.
L'une de mes chansons préférées de cet album parle de la ville, Je suis aussi un total amoureux des villes. Vancouver est à l'honneur dans ce clip. Une saprée belle ville découverte personnellement en 1987.
L'album se clôt avec un outro de 0;37 secondes joué à l'orgue par Jenny Smyth. Plus ou moins utile, mais sympathique.
Pour amoureux de musique underground, absolument pas jouable à la radio* autre qu'étudiante, pour amateur de guitare à la The Cure ou à la Peter Buck,, pour vibes des années 80, pour amateurs d'orgues et de musique d'origine canadienne.
*Radio franchement trop peu diversifiée anyway
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