Voilà que se termine enfin un triste chapitre de l'histoire récente du Québec.
31 juillet 2007. Trois-Rivières.
Cédrika Provencher, 9 ans, presque 5 pieds, la frimousse craquante et l'énergie débordante, joue dehors avec des amis en fin de journée. Un inconnu l'aborde et lui demande de l'aider "à retrouver son chien perdu", noir et blanc, à l'intersection du Boulevard des Chenaux et de la rue Chapais près de son domicile.
La suite se fait justement en noir et blanc et reste indistincte. Cédrika disparaît et pendant plus de 8 ans. On tente de comprendre la fin de l'histoire d'une jolie petite fille et d'un probable malade, non identifié.
La disparition de la jeune fille provoque une onde de choc qui dépassera largement les frontières du Québec. Cédrika, voilà un prénom rattaché pour toujours à une part d'ombre. Il y avait pourtant tant de soleil dans l'oeil de cet adorable enfant. Un soleil dont la lueur des rayons s'est consumée dans les entrailles du mal absolu.
Vendredi dernier, deux frères et un ami, chassant, retrouvent ce qui semble être un crâne humain dans les bois, en bordure de l'autoroute 40 Est près de la voie de desserte . On pense tout de suite avoir retrouvé les ossements de la petite fille. Chose confirmée peu de temps après grâce à des analyses de laboratoires pratiqués sur les ossements.
Le deuil de la famille peut commencer.
Grand papa Henri s'arrache le coeur une dernière fois:
"Malgré la douleur et le coeur déchiré, je tiens à remercier du plus profond de mon coeur et au nom de toute la famille de Cédrika, toute la population, les policiers, les médias. les bénévoles nombreux qui ont aidé ou participé de près ou de loin aux recherches de ma petite puce et qui nous ont offert leur soutien et leur collaboration de maintes façons. Vous avez fait preuve de beaucoup de générosité et une grande solidarité (sic) dans le drame que nous vivons. Au nom de toute ma famille et de Cédrika, recevez mes plus sincères remerciements. Dieu vous bénisse et vous garde. J'ai apprécié énormément votre soutien indéfectible. Cordialement, Papy Henri Je me souviens."
On sait maintenant que quelqu'un, quelque part, se couche tous les soirs depuis plus de 8 ans, avec d'effroyables démons en tête. On devine que cette personne a agi seule, car un secret du genre ne le reste pas si longtemps qui on est plus que deux.
Le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, dont la fille a été assassinée en 2002, a offert ses sympathies à la famille, et dans un même élan a appelé à mettre en place de nouvelles mesures de prévention, rappelant l'urgence d'investir du gouvernement d'investir dans un registre public des prédateurs sexuels plutôt que dans un registre des armes longues.
Au Québec, les gens reconnus coupables d'infractions sexuelles doivent s'inscrire au registre national des délinquants sexuels. Celui-ci ne peut être consulté que par les différents corps policiers.
Quelqu'un, quelque part, se couche avec un affreux film d'horreur en tête depuis plus de 8 ans.
Il faut maintenant commencer la suite.
Celle qui raconte la capture de ce monstre.
Reposes-toi, petite Cédrika.
Jongle avec les étoiles.
Mon fils avait un an de moins que toi. Il se rappelle tout de toi. Sans jamais t'avoir rencontré.
Tu aurais eu 17 ans cette année.
Tes proches n'oublieront jamais ta joie.
Le Québec n'oubliera jamais ton si joli prénom.
Devenu associé à un démon.
Ta frimousse, imprimée dans nos mémoires. restera en couleurs.
Malgré la fin de l'histoire en noir et les cicatrices du coeur.
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