Juin 1969.
Au tout début on parle de seulement produire une émission spéciale qui serait un croisement de l'émission de sketchs humoristiques Laugh-In et une émission présentant de la musique country.
Produite de Nashville au Tennessee, il fallait bien honorer la gloire de l'endroit.
Toutefois, l'émission comprenant Archie Campbell, George Lindsey, Minnie Pearl, Grandpa Jones, Roy Rogers, Dale Evans, David "Stringbean" Akeman et comme présentateurs/animateurs/comédiens chefs: Buck Owen et Roy Clark, est un tel succès qu'on en fera un show régulier dans les deux semaines qui suivront.
Roy est le principal pont entre la comédie et la musique, duo, qu'il combine très bien. Buck est plutôt responsable de la musique. Deux auteurs canadiens, Frank Peppiatt et John Aylesworth sont les auteurs jusque dans les années 80 des gags qui sont le reflet de leur époque, gags faciles, plutôt sexistes, mâchistes aussi, et assez mononcles. Excessivement peu de minorités ethniques sont aussi représentées dans leurs émissions, dans un pays qui en compte tout plein.
Redneck & Hillbilly à la fois.
On enregistrera entre 13 et 18 shows par jour (!!) en enregistrant la musique dès le départ devant un petit public, puis en enregistrant les séquences d'humour les uns après les autres dans les décors choisis. Le champ de maïs de la ville fictive de Kornfield Kounty, les blagues racontées devant une palissade punchant chaque blague d'un coup de planche de palissade sur les fesses comme on ferait un roulement de tambour, les scènes dans le foin d'une grange, etc. On tricote chaque émission au montage et on rajoute des rires pré-enregistrés.
Après 2 émissions, les critiques sont dévastatrices, ont crie à la médiocrité. C'est vrai, pour faire plus vite, on lit les textes sur des cartes près des caméras et bien souvent, on se trompe et on garde les erreurs. Mais une fois que les critiques crient au pêché de niaiseries. l'attention du public y est soudainement saisie, et les cotes d'écoutes seront fantastiques pour CBS, absolument pas préparée pour un tel succès. Pendant 2 ans, Hee Haw est un gros hit télé.
Mais CBS fait une purge rurale en 1971, afin de se doter d'une autre image que de celle de "station des régions". Les producteurs ne l'entendent pas ainsi et font syndiquer le show qui durera plus de 20 autres années sur la même station.
Avec beaucoup de succès.
Entre autre parce qu'on y invite tout le gratin de la musique country. Attirant du coup tout le public qui aime le country (dont mon père), ce qui est très large aux États-Unis. Le show a aussi de fortes racines canadiennes, puisque leurs deux auteurs sont canadiens, que les auteurs/comédiens Gordie Tapp et Don Harron sont aussi canadiens et que la compagnie qui produite le show porte le nom de Yongestreet productions, en l'honneur de la célèbre artère ontarienne.
Ce qui plait beaucoup aussi au public principalement mâle, c'est que les actrices qui y performent, sont plus souvent qu'autrement très légèrement vêtue, toujours très près de l'attirail érotique. Les filles du show sont si populaires qu'on les affuble du nom de Hee Haw Honeys qu'on leur donnera à elles, leur propre show en 1978-1979, mettant en vedette une jeune Katie Lee Gifford (alors Johnson).
Au sommet de leur popularité, ils seront jusqu'à 52 réguliers à travailler à l'image et au son sur scène.
Plusieurs qualifieront l'émission de variétés de vulgaire, mais elle trouve son public.
Les stéréotypes y sont lourds et l'humour vieillit extraordinairement mal, mais entre 1969 et la fin des années 80, le show est un grand succès.
Quand le public ne se renouvelle pas en 1992, le show est retiré des ondes.
Mon père, fier terre-à-terre de St-Pascal de Kamouraska, grand amateur de country et pas parfaitement insensible aux belles femmes légèrement vêtues, était un fan de cette émission.
Dans la nuit, sur la télé de la salle des employés à l'entrepôt, alors que je prenais ma pause, crevé et étrangement seul puisqu'avec mon nouveau shift dans deux départements différents, je prends mes pauses à des drôles de moment, passait une info publicité qui publicisait la vente de plusieurs cd/dvd qui honorant cette série.
J'ai pensé à mon père.
Si il avait été encore vivant, je lui aurait probablement acheté.
Même si l'humour a affreusement mal vieilli.
Il aurait encore aimé la musique.
...et les filles
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