Il y avait quelque chose de sexy et de romantique. probablement un peu comme les djihaditses de nos jours, et surement comme Che Gueverra, qui devenait attirant comme modèle social. Quand Mao a épousé la cause dans les années 60, le communisme allait atteindre des sommets qu'il n'atteindrait plus jamais dans le monde. Quand on découvre plus tard la vérité sur Mao, Staline et autres tyrans, le communisme pique du nez comme modèle sérieux.
Dans les années, 30, Dalton Trumbo, ancien journaliste d'une vive intelligence et très attiré par l'actualité mondiale, s'intéresse beaucoup au communisme. On apprend les épopées de John Reed et pour la jeunesse des États-Unis, ça peut paraître très cool tout ça. Le communisme regroupe les gens qui s'opposent au fascisme et au nationalisme social en Europe. Dans la guerre civile d'Espagne, les fascistes allemand et italiens supportent les nationalistes contre les communistes ainsi que leurs alliés internationaux. La Seconde Guerre Mondiale verra aussi les communistes sous un bel oeil. Ils sont contre le fascisme, la dictature et la tyrannie qui mènent aux guerres.
Trumbo a alors 30 ans. Il devient l'un de premiers scénariste maison d'Hollywood, très bien payé. Il gagne 4000$ par semaine et autour de 80 000$ par année. Une fortune dans les années noires précédent la Seconde Guerre Mondiale.
En 1939, Trumbo publie un livre pacifique et anti-guerre Johnny Got His Gun. Le livre devient un best seller et lui rapporte de prestigieux prix. Trumbo, en 1941, est un auteur accompli qui a écrit quatre pièces ou essai, une non fiction et entre 20 et 30 films en Californie. Quand les États-Unis se déclarent en guerre en 1941, Trumbo fait retirer son livre Johnny Got His Gun, car il considère que les États-Unis devraient se lancer en guerre suite aux agressions de Pearl Harbor. Pendant cette guerre, des gens écrivent à Trumbo et veulent que son livre pacifique soit réédité. Pour influencer l'opinion générale et urger les grands dirigeants de ce monde à signer un traité de paix mondial. Quand des agents du FBI se pointent chez Trumbo, celui-ci leur donne des lettres de ses gens croyant que c'est ce qui les intéressaient.
C'est plutôt la sympathie de Trumbo et de son épouse pour le communisme qui pique leur curiosité. Depuis 1943, Trumbo est membre du parti communiste aux États-Unis. Il le sera jusqu'en 1948. Quand la guerre se termine, Trumbo, en 1946, écrit un article appelé "The Russian Menace", composé du point de vue d'un soldat russe dans l'après-guerre. Il conclut que "si il était Russe aujourd'hui, il craindrait son extermination face à des États-Unis qui lui étaient clairement et ouvertement hostile". Trumbo ignorait que ses États-Unis à lui, lui était tout aussi hostile. L'article est perçu comme un document anti patriotique et le mettra sous pression lors de son témoignages au Comité des Activités Anti-Étatsuniennes, 11 mois plus tard.
Ce comité allait cibler Hollywood sous prétexte que certains de ses artisans y faisaient de la propagande communiste anti-États-Unis. Dalton Trumbo sera placé sur la liste noire d'Hollywood parmi les 10 travailleurs les plus pernicieux. On souligne que deux projets présentés par Trumbo, un pour une adaptation de Darkeness at Noon, un livre anti-totalitarisme d'Arthur Koestler et The Yogi & the Commissar du même auteur communiste l'inculpe de manière irréversible comme anti-États-Unis.
Devant McCarthy, Trumbo refuse de dénoncer quiconque face au congrès et servira 11 mois en prison pour outrage au congrès en 1950. Au sortir du bagne, il ne se trouve plus d'emploi. Il déménage avec sa famille à Mexico City et y écrit une trentaine de scénarios, dont celui de Gun Crazy, sous divers pseudonymes.
En 1953, Ian McLellan Hunter gagne l'Oscar du meilleur scénario pour Roman Holiday. C'est toutefois Dalton Trumbo qui a écrit le film mettant en vedette Audrey Hepburn. Hunter est un prête-nom.
Trois ans plus tard, "Robert Rich" un pseudonyme pour Dalton Trumbo, gagne à nouveau l'Oscar du meilleur film pour The Brave One. C'est le neveu de Trumbo, le vrai Robert Rich, qui ira chercher l'Oscar.
On reconnaîtra tout ça seulement dans les années 90.
Dans les jeunes années 60, Otto Preminger et Kirk Douglas font le contraire des délateurs de la commission McCarthy et annoncent que les prêtes-noms pour leurs films Exodus et Spartacus respectivement, sont en fait Dalton Trumbo.
Peu à peu la liste noire s'évapore et Trumbo, qui a publié un livre en 1956 sur son analyse du Smith Act, est réintégré dans la Writer's Guild of America (section Ouest). Il adaptera James Michener pour George Roy Hill en 1966, Bernard Malamud et Joseph Kessel pour John Frankenheimer deux ans plus tard et en 1971, dirigera lui-même l'adaptation de Johnny Got His Gun en 1971 et Henri Charrière pour Franklin J.Schaffner en 1973.
L'un de ses derniers films traite de l'assassinat de JFK.
Il décède en septembre 1976 d'une crise cardiaque à l'âge de 70 ans.
L'un de ses fils Christopher Trumbo est lui aussi réalisateur et scénariste et écrit en 2003 une pièce sur la vie de son père et sur ses correspondances.
Le film est en salle depuis la semaine dernière.
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