La Turquie est le seul pays de l'OTAN limitrophe de deux points très chauds de la planète: l'Irak et la Georgie. On l'a compris en Russie et Vladimir Poutine a vite tenté de faire de la Turquie une alliée avec un pacte énergétique commun.
Toutefois, depuis ce pacte, les libertés aériennes prises par les Russes ont commencé à irriter la Turquie.
Le 3 octobre dernier, un avion russe viole l'espace aérien turc. Un avion de combat, à la frontière de la Syrie, a "accroché son radar" sur des F-16 Turcs qui tentaient de l'intercepter. Cette manoeuvre annonce en général que l'on va tirer sur quelqu'un d'autre. La traduction russe, toujours douteuse, était plutôt "un incident lié à de mauvaises conditions météo". Les deux pays ont souhaité une meilleure "météo" et la Turquie a indiqué qu'une prochaine erreur de la sorte porterait des conséquences dont les seuls responsables seraient les Russes.
Dès le lendemain, deux F-16 turcs sont harcelés pendant 5 minutes et 40 secondes par des avions non identifiés, toujours à la frontière syrienne. On ne sait pas si l'avion MIG-29 était syrien ou russe. Mais il était nettement agressant.
L'OTAN, par mesure préventive, met en garde la Russie sur les incursions malencontreuses au-dessus du ciel turc.
Le 16 octobre suivant, un drone, toujours près de la frontière Syrienne, après avoir été averti trois fois, est finalement abattu par les Turcs trois kilomètres à l'intérieur de la zone turque. La Russie affirme ne pas savoir de quoi il s'agit, mais le drone est bel et bien russe.
Le 27 octobre, La Turquie critique le prix trop élevé du gaz russe et saisi un tribunal d'arbitrage sur le sujet. Moscou est le principal fournisseur d'Hydrocarbure de la Turquie. C'est Gazprom qui assure la livraison du gaz. On avait promis une baisse des prix de 6% en décembre, mais la Turquie avait exigé 15%. On s'était entendu sur 10,25% de baisse. Verbalement. Et vous savez les verbes russes sont parfois durs à traduire...La livraison de gaz de la part des Russes à eu une très subtile baisse de prix. Le partenariat commercial est en froid sibérien en ce moment entre Russes et Turcs.
Il existe une minorité Turkmènes en Syrie. Les Russes ont frappé et bombardé les villages de civils turkmènes le 20 novembre dernier. Les Turcs ont demandé la cessation des frappes, mais les Russes ont promis aucun changement au programme.
Le conflit en Syrie offre deux visions fort différentes pour les deux pays. Moscou frappe, arme et bombarde pour Bachar el-Assad avec l'Iran, tandis qu'Ankara supporte le départ du président syrien et le venue d'une équipe de transition des États-Unis. L'Arabie Saoudite et le Qatar sont aussi du côté de la coalition Étatsunienne et en accord avec la Turquie sur le sujet.
La Turquie a aussi bombardé à deux reprises les forces kurdes en Syrie parce que trop proches du parti travailliste du Kurdistan. Les rebelles kurdes sont soutenus ET par les Russes ET par Washington. Poutine a même fait part de sa volonté. de faire des kurdes de braves combattant dans une alliance anti-terroriste. Un terroriste est-il la même chose en Turquie et en Russie?
La Turquie n'a jamais cachée son opposition à l'annexion de la Crimée en Ukraine par les Russes. Ankara soutient les tatars, musulmans turcophones tandis que les Russes sont clairs dans leurs appuis à la minorité Kurde.
Le génocide des Arméniens n'est toujours par reconnu par la Turquie. La Turquie ne comprend pas ce mot. Les Russes ne leur pardonnent pas. Poutine était des célébrations centenaires qui ont souligné la mort de plus de 1,5 millions d'Arméniens face aux forces ottomanes au début du 20ème siècle. La Turquie a remarqué sa présence et l'a placée dans sa filière "À ne pas oublier, cette fois". Une filière noire et rouge sang.
Mardi, les Turcs ont abattu un avion russe Su-24, après l'avoir averti 10 fois en 5 minutes qu'il violait son territoire. Cet avion allait bombarder les forces rebelles Syriennes. Vladimir Poutine parle d'un coup de poignard dans le dos. Les deux pilotes, âgés en moyenne de 25 ans, sont morts en parachute alors qu'ils devenaient des cibles faciles. Tués par les rebelles Syriens qui allaient être bombardés.
Poutine promet de lourdes représailles. Il soutient que l'avion abattu était en sol syrien (il est effectivement tombé 4 kilomètres à l'intérieur de la frontière syrienne).
Le président du Conseil Européen a pour sa part appelé au calme entre les deux nations maintenant très animées l'une envers l'autre.
On espère que celles-ci savent comprendre l'anglais.
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