"A place where everything that is not absolutely compulsory is absolutely forbidden"
(Un endroit où tout ce qui n'est pas obligatoire est absolument défendu)
-Christopher Hitchens
15 des 19 terroristes qui ont détourné, puis fait s'écraser les avions du 11 septembre 2001 étaient saoudiens.
Fascinant non?
Et c'est l'Afghanistan, le Koweit, l'Irak qui ont été attaqué sans relâche.
L'Arabie Saoudite, pas même grafignée. Question d'or noir et de gros bidou$.
Mais ça... c'est le sujet d'une autre chronique...
Ce pays où l'islam est prêché mais pas 100% pratiqué, peu paraître comme une toute autre planète pour les Nord-Américains que nous sommes. Il ne s'agit pas tout à fait d'une république totalitaire moderne comme la Corée du Nord communiste, mais un autre type de régime dictatorial, empreint de conservatisme fanatique qui inculque ses valeurs à une société oppressée et étranglée par 1000 ans de règles et de traditions, de prescriptions et de prohibition. De suppressions aussi. Quand vous sortez trop des rangs en Arabie Saoudite, vous disparaissez, tout simplement. Rien d'anormal.
Pendant des millénaires, les Saoudiens ont lutté pour survivre dans les vastes déserts, sous la chaleur écrasante et au travers des vents tranchants qui en cicatrisaient leurs joues. La recherche d'ombre et d'oued sur un régime de simple dattes et d'un peu de lait de chameau font parti du folklore local.
Les énergies dévorées par la simple météo sont fameuses dans l'histoire de l'Arabie Saoudite. Pas surprenant que l'on croit fermement qu'une certaine force puisse venir d'en haut.
Les décrets religieux sont implantés de force par l'État, relayés par la mosquée puis par la société elle-même. Les salles de cinéma sont interdites, tout comme les concerts ou encore tout ce qui toucherait au domaine du divertissement. Les femmes, même les étrangères, doivent se couvrir en public. Des femmes qui ne sont pas reliées par le sang, n'ont pas le droit de se mêler à d'autres femmes partout. Il y a même des concessions de café Starbucks pour les hommes et d'autres pour les femmes.
Les hommes ne l'ont pas facile, mais pour les femmes c'est pire encore. Selon les loi de l'Islam, les hommes doivent obéir à Allah et les femmes doivent obéir aux hommes. Les hommes ont l'avantage de savoir Allah loin et inaccessible. Les hommes sont omniprésents dans la vie des femmes.
Les femmes étrangères, bien que couvertes, sont souvent considérées comme des "hommes honoraire". Une journaliste qui serait de passage aurait le droit d'interviewer les hommes et leurs femmes dans la même pièce, geste qu'aucun Saoudien, peu importe son genre, n'aurait le droit de faire au quotidien.
Leur société est comme un labyrinthe où les citoyens font leur route au travers de sentiers entre les hauts murs religieux, les restrictions du gouvernement et les traditions culturelles. Le labyrinthe n'est pas qu'une métaphore. Les villes, à l'image de la population repliée sur elle-même, sont claustrophobiques où les femmes, et parfois même certains hommes, ne sortent jamais de la maison, ou au strict minimum. Ne socialisant qu'avec la famille directe. Les maisons dans la rue offrent souvent des palissades empêchant non seulement les gens de l'intérieur de voir dehors, mais aussi, séparant bien les voisins, les uns des autres.
Les murs sont virtuellement partout en Arabie Saoudite. la stérilité des hautes terres détonne par rapport au caractère cosmpolite de l'Ouest du pays Dans l'Es, le pétrole domine les activités du secteur et les musulmans vivent discrètement, pointés du doigt comme des hérétiques. Chaque région est divisée par tribu et chaque tribu par une famille différente. La plupart des Saoudiens épousent une cousine. Peu d'entre eux se marient hors de la tribu, encore moins, en dehors de la région.
Mais le plus grand des murs en Arabie Saoudite reste celui de l'information. Grâce à l'internet (bien que largement censuré), et à la relative ignorance des gouvernements à l'égard de l'internet, les plus jeunes s'informent du reste de la planète. Et s'étonnent de découvrir d'autres manières de voir, présenter et comprendre le monde. Et ils sont nombreux les jeunes 60% des jeunes ont 20 ans ou moins! Ils n'embrassent pas les manières de leurs grands-parents pas plus que celle de leurs parents. Et les parents sont souvent complices.
"Nos esprits sont prisonniers d'une boîte" disent-ils. "mais les jeunes sont libérés par l'internet et ne toléreront pas ce que nous avons toléré. Facebook ouvre la porte de nos cages".
Les jeunes, avec cet état d'esprit, refusent 9 jobs sur 10, qui ne sont en général que des emplois de cols bleu soumis à des patrons dictatoriaux. Un prolongement du régime du roi Abdul-Aziz.
Ironiquement, les jeunes saoudiens ne prendront pas leur pays "as is".
La monarchie se passe de frère en frère et non de père en fils. Même si Aziz est père de 44 enfants (misère...). Aziz a plus de 80 ans. le frère qui aurait pu prendre sa place, Nayef, avait 78 ans. Il est décédé en juin dernier. Le dernier aspirant et plus jeune frère a dans les 60 ans avancés.
Pas surprenant que la compréhension de l'impact de l'internet sur leur population leur échappe.
Et on devra choisir parmi une nouvelle génération bientôt.
Plusieurs comparent la bulle arabe à la bulle soviétique qui a éclatée dans les années 90.
Les jeunes d'ici 10 ans (ou moins) devraient prendre un certain contrôle de ce grand pays au 1001 et une nuits.
Ils ne rêvent pas de démocratie mais rêve d'une Arabie Saoudite menée par la justice, et non par la justice royale.
Adjectif qui commence à sonner faux aux oreilles de 60% de la population d'Arabie Saoudite.
Raif Badawi fait face à 10 ans de prison parce qu'il sort des rangs là-bas.
Sa femme et ses enfants habitent à Sherbrooke,
Il doit recevoir 50 nouveaux coups de fouets demain.
18 Prix Nobels ont donné du coup de crayon afin d'aider le blogeur et sa famille, hier.
(RAJOUT: la séance de fouet est maintenant suspendue)
(RAJOUT du RAJOUT le roi Abdul-Aziz est mort aujourd'hui-même, il avait 90 ans)
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