Je suis idiot.
Je ris en général des consommateurs et de leurs achats insensés, mais voila que je cède au syndrome du lutrin.
C'est quoi le syndrome du lutrin, vous me demandez?
Ben ouiiiiiiiiiiii! je vous l'ai expliqué plusieurs fois, mais comme c'est une création de moi vous ne l'entendez jamais ailleurs. C'est le principe suivant:
Un homme revient chez lui avec 14 lutrins. Sa femme lui demande:
"Mais pour l'amour du ciel, veux tu bien me dire pourquoi tu as acheté tous ses lutrins? personne n'en as besoin ici!"
"Je sais, mais ils n'étaient qu'1$ chacun, ma chérie!"
(...)
C'est donc le syndrome de l'achat non nécessaire.
Je errais dans un magasin à grande surface ayant complété mes emplettes de Noël quand mes yeux sont tombés sur un coffret. Un coffret de films. Égaré. Les gens dans le temps des fêtes sont des animaux et ils déplacent tout sans jamais penser aux commis et aux commerçants.
8 Films.
Tout Tarantino. (moins un sketch dont il n'est pas fier).
Pour 60$ plus taxes. Donc à peu près 8,62$ par film.
Reservoir Dogs.
Pulp Fiction.
Jackie Brown.
Kill Bill Volume 1.
Kill Bill Volume 2.
Death Proof.
Inglourious Basterds.
Django Unchained.
...J'ai acheté...
Et pourtant j'ai une réelle relation amour/haine avec QT depuis toujours.
J'avais adoré Reservoir Dogs, patchwork de Kansas City Confidential, The Big Combo, The Taking of Pelham One Two Three et City on Fire.
J'avais aussi beaucoup aimé Pulp Fiction jusqu'à ce que j'y travaille dessus et que j'en sois saturé. Nooooooooon je n'ai pas travaillé sur le tournage, mais je bossais en 1994 dans un cinéma qui présentait ce film qui était resté à l'affiche trrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrès longtemps et je le connaissais tant par coeur que je n'en voyais plus que les défauts. Jamais revu depuis toutefois. Ça fera drôle de revoir ça.
Jackie Brown , j'avait détesté. Me disant que si ce n'avait été du nom de Tarantino, ce film ne se serait jamais fait.
Puis par la suite j'ai trouvé qu'il faisait du cinéma qui n'était plus du tout de mon âge. Pour garçons entre 14 et 17 ans. J'ai souffert pour les 2 Kill Bill. Et souri pour Death Proof.
Mais pour sa défense, j'ai vu une copie allemande d'Inglourious Basterds dont les sous-titres étaient en allemand. Toutefois lors des passages en allemand, il n'y avait aucun sous-titre. Et lors d'une interminable anecdote comme seul Tarantino sait les étirer, j'ai très peu saisi de ce que l'on racontait.
Django? Bah! Remake. Et moi, les remake...
ALORS POURQUOI AVOIR ACHETÉ, JONES?
Par pulsion consommatrice.
J'ai des rages d'auteur comme certains ont des rages de chips au vinaigre,
Et parce que si Quentin et moi on a peu en commun, on a au moins la passion du cinoche assurément en harmonie.
Et peut-être pour essayer de le regarder d'un nouvel oeil.
À mon rythme, dans mon terroir.
J'ai commencé par revisiter Jackie Brown. Pas facile de trouver 2h34 dans mon horaire de mongol, mais j'ai trouvé une heure un vendredi, le temps de reconstater que 1-Les installations de Tarantino sont interminables. 2-Je suis amoureux de Bridget Fonda depuis Aria.
Puis une autre heure 34 minutes, deux jours plus tard.
Un film est une invitation dans une micro-société. La micro-société d'Elmore Leonard, d'Ordell, Louis, Quentin & Jackie ne m'a intéressé en presque rien. Un livre intéressant surement, un film poche.
J'ai laissé tomber QT pour fêter Noël.
Réorienté vers Tarantino par un clip que mon fils me montrait et qui m'a fait penser au style QT, j'ai (réécouté) Inglourious Basterds. Trouvé aussi immature. À un choix sonore près, il m'a encore peu intéressé. J'avais oublié Léa Seydoux en ouverture. Oublier les traits de Léa Seydoux, c'est un peu confirmer qu'on est mort.
J'écouterai donc la suite plus tard.
Quand je serai ressuscité.
Y a pas de presse, c'est à moi, personne n'attend après.
C'est la beauté de la chose.
J'ai été ranger mon coffret près des autres qui bordent ma télé du sous-sol.
Stanley, Marx, Marx, Marx & Marx, Woody, Six Feet, Mad Men.
J'y ai placé mon lutrin...
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