Né Robindro Shaunkor Chowdhury à Varanasi ville importante de l'État indien de l'Uttar Pradesh, située à 120 kilomètres à l'est d'Allāhābād sur la rive gauch du Gange, Ravi était le 7ème et plus jeune enfant de sa famille.
En sanskrit, son prénom se disait Ravindra, il n'en gardera que les 4 premières lettres qui veulent aussi dire en sanskrit Soleil.
Ce qu'il sera toute sa vie.
L'un de ses frères, chorégraphe, le fait danser sa sa troupe quand Ravi est enfant. Ravi voyage donc au travers de l'Europe en tournée, en Amérique, apprend le français, découvre la jazz, la musique classique et le cinéma. Il n'a pas 15 ans encore.
Il découvre en décembre 1934, Allaudin Khan, et le fait engager par la troupe de danse de son frère pour qu'il les accompagne comme musicien soliste sur scène. Pour le remercier, Khan, apprend les différents rudiments des instruments de musique au jeune Shankar.Ce dernier y prend tellement goût qu'il quitte la troupe de danse et accompagne Khan dans la ville de Maihar pour y étudier la musique classique indienne. Brillant et appliqué élève, Shankar apprendra tour à tour, la sitar, le surbahar, les mélodies du raga, le vînâ, le rubab et le sursingar. Il est prêt à donner des concerts à la sitar en décembre 1939, mais l'attention mondiale est alors ailleurs.
En 1944, il se joint au Indian People's Theater Association et compose des musique pour ballets pendant quelques années. HMV India le remarque, le signe et le fait enregistrer. Il est directeur musical de la station de radio All India Radio de 1949 à 1956. Il en profite pour fonder la Indian National Orchestra (INO) et y mélange dans ses compositions des influences de l'ouest et de l'Inde. Directeur musical, il les fait passer en ondes. Ceci attire l'attention du réalisateur Satyajit Ray qui le recrute pour signer les trames sonores de sa trilogie Apu.
Le succès international des films de Ray jette une lumière nouvelle sur tous ceux qui gravitent autour du film, dont Shankar qui en offre la couleur sonore.
Le prodigieux violoniste étatsunien Yehudi Menuhin et lui s'associent et il fait des tournées à la fois musicales et éducatives sur l'Inde. Il parcourt l'Allemagne, l'Angleterre et les États-Unis dans les années 50. Il participera aux célébrations des 10 ans de l'UNESCO à Paris en 1958. Trois ans plus tard, enregistrant maintenant régulièrement un peu partout dans le monde, il est en tournée en Europe, aux États-Unis et en Australie. Il devient le premier indien à composer une trame sonore pour un film non-indien, ce qui lui procure une grande notoriété dans son pays d'origine.
La formation Étatsunienne The Byrds enregistre au même studio que Shankar dans les années 60 et David Crosby, avant que la drogue ne vienne lui rediriger sa créativité, est si inspiré par les mélodies qu'il entend qu'il en intègre des ingrédients dans sa musique. Ce sont The Byrds qui présentent Shankar à leur ami George Harrison qui intègre aussitôt les apprentissages de son nouvel ami indien dans un splendide morceau signé Lennon.
Son association avec l'un des Fab 4 le rend extraordinairement populaire. On l'invite au Monterey Pop Festival, il rafle un grammy pour le meilleur album de musique de chambre (!), Harrisson compose un morceau lourdement inspiré de Shankar, les universités d'Amérique intègrent Shankar dans leurs études orientales. Il participera à Woodstock (bien que se gardant très distant du mouvement hippie). On s'arrache son talent. Ravi, ravit.
Dans les années 70, Shankar travaille avec des grands chef d'orchestres internationaux. Il participe à l'un des tous premiers concerts dits de charité auprès de son ami George Harrison dans le Concert for Bengladesh. Il gagne un second grammy avec sa performance à ce concert mise sur disque. La demande est si grande pour Shankar qu'il est victime d'une crise cardiaque en 1974, il a 54 ans. En 1981 il travaille avec le chef d'orchestre Zubin Metha et l'année suivante est nominé aux Oscars pour son travail sur le film Gandhi (C'est E.T. qui gagne).
Il fait un peu de politique en Inde de 1986 à 1992, ce qui ne l'empêche pas de travailler avec Philip Glass quand même.
Des problèmes de coeur le force à ralentir mais pour Shankar ralentir cela veut dire entre 25 et 40 concerts par année quand même. Il rafle un troisième grammys en 2000. Trois ans plus tard, une de ses filles en rafle huit, elle-même.
Il enregistre avec une autre de ses filles avec beaucoup de succès.
Considéré comme le plus grand musicien indien a n'avoir jamais existé, Shankar, aimé toute sa vie de partout, est décédé en fin d'après-midi avant-hier en Californie où il résidait maintenant.
Il avait 92 ans.
Merci la vie, pour Ravi.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire