«Alors que l'angle droit sépare, divise, j'ai toujours aimé les courbes, qui sont l'essence même de la nature environnante »
-Oscar Niemeyer
Oscar Niemeyer naît dans le quartier de Laranjeiras à Rio de Janeiro dans une famille de six enfants. Son père est graphiste, alors dessiner lui est vite familier.
Les noms Ribeiro et Soares sont d'origine portugaises et Almeida est un nom portugais d'origine arabe. Pour se ditsinguer, à l'école nationale des beaux-arts de Rio de Janeiro, il adopte le nom de famille de sa grand-mère, d'origine allemande.
Niemeyer est diplômé en architecture en 1934, à 27 ans. C'est alors la montée du modernisme avec Gropius, Lloyd Wright, Mies van der Rohe et Le Corbusier. Mais le Brésil reste en marge de ce mouvement. On s'inspire des modèles français mais on ne le copie pas nécessairement. On les signe différement. Les élèves récement diplômés les ont étudiés mais se sentent tout de même autodidactes.
Malgré des finances incertaines, il travaille gratuitement comme stagiaire car c'est au métier qu'il croit et non à la fortune. Il veut toujours apprendre. Et s'améliorer.
En 1936, il participe avec Lucio Costa, Le Corbusier et d'autres architectes à la conception du nouveau siège du ministère de l'éducation et de la santé à Rio de Janeiro pour le gouvernement de Getúlio Vargas.
Sa première œuvre, seul, est une crèche à Rio conçue en 1937.
Au début des années 1940, le maire de Belo Horizonte, lui confie la réalisation du complexe de Pampulha. Voulant « tropicaliser » le style du maître Le Corbusier, Niemeyer y construit notamment l'église Saint-François d'Assise, un yacht-club, une salle de bal et un casino. L'église Saint François d'Assise avec ses courbes marque une rupture avec le style international Français. L'utlisation du béton facilite la création de courbes.
En 1944, il est la star de l'exposition consacrée à l'architecture brésilienne au musée d'art moderne de New York et est ensuite invité à participer à la conception du siège des Nations unies.
Dans les années 1950, le maire qui lui avait donné le contrat de Pampulha devient président de la République et décide de construire une nouvelle capitale au cœur du Planalto Central. Lucio Costa conçoit le plan de la ville et Oscar Niemeyer réalise les principaux bâtiments publics.
Avec sa participation à la création de la nouvelle capitale administrative du Brésil, Brasilia, inaugurée le 21 avril 1960, la notoriété de l'architecte brésilien devient mondiale.
Avec l'arrivée au pouvoir de la dictature militaire au Brésil, Oscar Niemeyer part en France où il devient le concepteur de plusieurs édifices, tels que le siège du Parti communiste français, le siège du journal L'Humanité à Saint-Denis, ou encore la Bourse du travail à Bobigny. Niemeyer sera d'ailleurs fier communiste de 1945 à sa mort.
À cette époque, les années fin 60, 70-80, il est aussi designer de meubles et travaille notamment en collaboration avec sa fille Anna Maria.
Après un exil de plus de 20 ans, il revient au Brésil en 1985.
Entre 1991 et 1996, Niemeyer réalise le Museu de Arte Contemporânea de Niterói.
Il conçoit en 2003 l'auditorium de São Paulo, inauguré en 2005. La même année, il conçoit le pavillon provisoire de la Serpentine Gallery à Londres. Sa première femme décède en 2004. Il épouse sa secrétaire 39 ans plus jeune en 2006.
Début janvier 2007, après avoir rencontré Hugo Chavez à Rio de Janeiro, il décide de faire les plans d'un monument en hommage à Simón Bolivar, qui sera érigé à Caracas et mesurera 100 mètres de haut. Il reçoit cette année-là les félicitations de Fidel Castro pour son engagement communiste. Oscar Niemeyer a 100 ans!
Son style s'inspire des pionniers du modernisme comme Le Corbusier ou Mies van der Rohe mais a évolué en s'inspirant notamment de Pablo Picasso et Jean Arp mais aussi de l'héritage baroque du Brésil. Oscar Niemeyer est influencé par Le Corbusier mais s'en démarque fortement notamment à travers son goût pour les courbes à l'opposé du style rigide et fonctionnel du Corbusier.
Sa fille meurt à l'âge de 82 ans en juin dernier.
Oscar nous quitte, à 10 jours de ses 105 ans, le 5 décembre dernier.
Le monde de l'architecture a perdu un gros morceau.
Le Brésil, un illustre générateur créatif, heureusement immortel.
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