Des artistes au talent moyen ont trempés dans la sauce scandaleuse pour mieux vendre leur produit. D'autres ont joué aux dés en testant les limites de leur public. Quelque fois le scandale a frappé là où on ne s'y attendait pas. Voici une liste non exaustive de 25 films qui ont fait beaucoup de bruit, à tort ou à raison, principalement parce qu'il y avait matière à suffisament de controverse pour faire s'énerver un public toujours facile à énerver.
Dans l'ordre ou le désordre mais surtout dans la controverse:
25. Irréversible. 2002. France. Déjà que le film est d'une violence à la limite de l'admiration, il a fallu que le crétin de réalisateur en rajoute en justifiant son film en disant "J'avais envie de filmer un viol". Il mériterait un balai dans l'anus, préférablement asséné par un gars en prison pour cette "envie" qui lui semble une partie de plaisir. L'affiche et le traitement érotisé trahit le criminel en puissance.
24. Caligula. 1980. Violence graphique, torture, homosexualité, orgies, Peter O'Toole et John Gielgud ne savaient pas que des scènes du genre seraient introduites dans le montage final. Un film financé par la maison de production du magazine Penthouse, à quoi s'attendaient-ils? Malcolm McDowell dans le rôle tître, Teresa Ann Savoy en soeur incestueuse et Helen Mirren toujours splendide, n'ont pas pu sauver le tintamarre autour du film (dont il existe plusieurs montage différents). Toujours banni en Biéolorussie.
23. Octobre. 1994. Pierre Falardeau n'en était pas à une controverse près. Son film sur la crise qui a coûté la vie au ministre Pierre Laporte en 1970 tourné du point de vue des 4 membres de la cellule qui le détenaient en otage n'a pas reçu un accueil favorable de la part de ses étrangers que sont les canadiens anglais. "Vous en faites des héros?" nous ont-ils demandés, "Vous en faites des victimes?" ont-ils continué. Et ce malgré le superbe drame existentiel.
22. Bonnie & Clyde. 1967. Encore des héros pas hyper sympathiques dans la frileuse Amérique. Deux ans avant la critiquée finale de Sam Peckinpah dans The Wild Bunch (pour l'utilisation de ralenti jugée comme glorifiant la tuerie), Arthur Penn introduit une finale au ralenti pour nous présenter deux morts extrêmement violentes, tournées ainsi afin d'évoquer dans les imaginations le film Zapruder de la mort de JFK. Penn prend même la peine de tourner en gros plan une scène de fragment de crâne s'échappant de la tête de Clyde Barrow. Jugé immoral pour l'époque mais générant plus de 50 millions pour Warren Beatty qui avait 40% des droits de production.
21. Cannibal Holocaust. 1980. Le faux-documentaire italien, esquisse sanglante de ce qu'allait être The Blair Witch Project presque 30 ans plus tard, propose le tournage dans une zone cannibale où les principaux artistes sont tous dévorés par leur sujet. Le réalisateur Ruggero Deodato a vu la copie du film confisquée par le magistrat de la ville de Milan et faisait face à la prison à vie, les autorités croyant vraiment que l'équipe de tournage avait effectivement été assassinée. Les comédiens ont dû faire une apparition publique afin de prouver que tous ça n'était que du cinéma d'horreur. Et pour sauver leur ami réalisateur.
20. Basic Instinct. 1992. Avant même le tournage, la communauté lesbienne des États-Unis s'est outrée du portrait peu flatteur, de femmes anti-hommes, qu'on faisait d'elles dans le film. La bisexuelle auteure jouée par Sharon Stone, en plus de nous montrer sa licence dans une scène "Qu'elle ne savait pas qui allait être gardée au montage" (Pleeeeeeeeeeeeeeeeeease!), est soupçonnée d'avoir assassinée un ancien amant en utlisant un pick à glace. C'est cette scène que voulait recréer avec son ancien petit ami le triste dépeceur capturé à Berlin.
19. I Am Curious (Yellow). 1967. La très déterminée Lena expérimente avec les années 60, protestant semie-nue contre l'implication au Vietnam, questionnant le système et explorant ses désirs charnels. Avant que le film suédois ne puisse être diffusé en Amérique, il a été saisi puisque la nudité frontale totale et les gestes d'actes sexuels simulés étaient jugés pornographiques. Après avoir qualifié le film d'obscène, la cour a finalement rendu un verdict de diffusion limitée deux ans plus tard.
18. Freaks. 1932. Le film noir de Tod Browning sur les membres d'un cirque mettait de vrais artistes difformes en scène. Certains publics ont très mal réagi en période de grande dépression, une gérante de cinéma étant victime d'une fausse couche en pleine salle et ce malgré une scène de castration finalement coupée au montage. Banni à Atlanta, et retiré des réseaux de distribution un peu partout, le fim a été interdit de projection en Angleterre jusque dans les années 60.
17. Angelo, Fredo & Roméo. 1996. Dérapage mettant en vedette trois comiques acteurs de chez nous à qui ont a choisi de donner carte blanche. Le scénario, la direction et la mise-en-scène étaient si insultants que le film a battu des records de remboursement avant la fin du visionnement au Québec. Le public Québécois l'a tant pris personnel que les producteurs du film ont choisi de diffuser le film tout à fait gratuitement après quelques semaines de grogne populaire. Les acteurs ne s'en sont pas trop mal tirés depuis, le réalisateur signera ici son seul long-métrage, retournant au rôle d'assistant-réalisateur, 14 ans plus tard. Le producteur m'avait été offert pour un court-métrage* deux ans après cet échec lamentable, bien entendu, j'avais refusé.
16. Triumph of the Will. 1935. Le documentaire propagandiste Nazi à la grandeur Wagnerienne de Leni Riefenstahl a tant irrité le futur réalisateur George Steevens qu'il a joint les rangs de l'armée dès le lendemain du visionnement en salle aux États-Unis. Bien que plusieurs intellectuels jugent les qualités esthétiques du film tout à fait brillantes (elles le sont), le documentaire reste moralement fort dérangeant, connaissait aujourd'hui l'héritage du nazisme.
15. The Warriors. 1979. Le film de Walter Hill racontait l'histoire de gangs de rues d'un New York futuriste. Lorsqu'un meurtre est faussement attribué aux Warriors, ceci déclenche une cavale à laquelle tous les gangs sont impliquées dans des violences surnaturelles. De réels règlements de compte entre des membres de différentes gangs ont lieues dans des salles où est diffusé le film aux États-Unis. Quand un jeune homme est poignardé au Massachussetts le film et ses publicités sont retirés.
14. The Deer Hunter. 1978. Avant de rafler à peu près tout aux oscars cette année-là, le brillant film de Micheal Cimino suscitait beaucoup de rage chez les historiens des États-Unis. Ceux-ci clamaient qu'il n'existait aucune preuve que des duels de roulette russe entre prisonniers de guerre avaient existés durant le conflit opposant les États-Unis au Vietnam. De plus, les asiatiques d'Amérique considéraient que le traitement des vietnamiens dans le film était raciste. Réponse de Cimino? "Aucun rapport."
13. Funny Games. 1997 et 2008. Micheal Haneke, en voulant démontrer qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs, tourne un film d'une violence tout à fait sans filtre faisant de ses deux protagonistes deux sadiques sans âme. Viol, séquestration, triple meurtre, torture, moi c'est la tête d'un enfant explosée dans une télé qui m'a achevé. Le film de l'austro-allemand a tant fait jaser que les États-Unis en ont voulu leur version... tournée à nouveau par Haneke, 11 ans plus tard.
12. The Message. 1977. Pendant la pré-production du film de Mustaffa Akkad mettant en vedette Anthony Quinn dans une histoire retraçant les origines de l'islam, les musulmans ont été piqué au vif et ont créé des perturbations un peu partout. Une fois le film sorti, en mars 1977, des terroristes ont pris une centaine de personnes en otage à Washinton, tuant un journaliste et tirant aussi sur le maire de la ville dans un siège de deux jours. Le film n'a jamais quitté les salles malgré tout.
11. Baby Doll. 1956. Eli Wallach tente d'humilier Karl Walden en séduisant sa jeune épouse, Caroll Baker. Écrit par Tennessee Williams et tourné par Elia Kazan, (qui restera par ailleurs dans la controverse toute sa vie pour autre chose). La sexualité, franchement claire dans l'ensemble du film fait peur aux membres catholiques des États-Unis qui jugent le film obscène. 4 oscars plus tard, les gens étouffés par la religion souffraient encore.
10. Last Tango in Paris. 1972. Du beurre, un postérieur et des pleurs ont amené Bertolucci en cour pour obscénité. L'amour presque bestial, tout ce qu'il y a de plus désoeuvré, a choqué.
9. Natural Born Killer. 1994. Bien que l'histoire de Quentin Tarantino et le traitement d'Oilver Stone ont voulu d'abord mettre en images une satire des médias, ce Bonnie & Clyde, version années 90, et 1000 fois plus violent, a eu de graves repercussions aux États-Unis. Inspirant directement 13 meurtres où les criminels impliqués copiaient les acteurs ou lançaient des lignes du film en commettant leurs horreurs, une famille de victime a tenté de poursuivre Stone et Warner Brothers. Sans succès.
8. The Birth of a Nation. 1915. Des blancs dont le visage est peinturé en noir pour jouer des afro-américains, des afro-américains au comportement infantiles et dangereusement sexuels et dont les potentiels victimes sont sauvées par des membres du Ku-Klux-Klan...Le film de D.W. Griffiths dépeignait le KKK si glorieusement que le film a même servi d'instrument de recrutement pour leur regroupement raciste.
7. The Last Temptation of Christ. 1988. Aaaaah...jaser de Jésus...levée de bouclier assurée. Mais là jaser du zizi de Jésus? oulalala, Martin Scorsese voulait du bruit. Les fondamentalistes religieux ont suggéré d'acheter le film avant sa sortie, ont milité pour un boycott de la part du public et Blockbuster Vidéo a refusé d'en acheter les droits vidéos (Satan leur a fait faire faillitte depuis). Même la France s'est outrée de l'idée du révisionisme religieux.
6. JFK. 1991. Deuxième présence d'Olivier Caillou qui nous raconte ici la bataille perdue de Jim Garrisson pour mettre à jour une évidente conspiration. Qui dit conspiration évoque du même coup de légers débats...
5. The Passion of the Christ. 2004. Mel Gibson en privé suscitait déjà pas mal de controverse avec ses propos diffammatoires sur les juifs et son tempèremment agressif autour de sa femme. Mais voilà qu'il nous montre, avec une brutalité sans filtre et en hébreu, les derniers moments de trahison de Jésus, sa torture en gros plans et sa crucifixion sans paillettes mais avec beaucoup de ketchup. Toute religion confondue, quand tu nages dans leurs eaux, ils te font toutes les publicités du monde. Gibson s'est mérité 370 millions grâce à la controverse.
4. Deep Throat. 1972. Une femme prenant plaisir à faire des fellations? Impossible dans l'Amérique de l'année de ma naissance. Linda Lovelace veut jouir à l'écran et ceci dérange les moralistes. Le film fait toutefois tant d'argent que la Mafia s'empare des recettes et déplace tous les artisans originaux autour du film.
3. Fareinheit 9/11. 2004. Micheal Moore est aussi subtil que son tour de taille, plus il y a de merde, mieux il patauge toutefois. Les alliances de George W Bush, sa famille et les riches familles arabes, les chances de prévenir ce qui s'est passé ce triste mardi de septembre 2001 maintenant exposés, l'Amérique avait maintenant de quoi se chicaner pour une centaine d'années encore. Oscarisé dans les huées.
2. A Clockwork Orange. 1971. Deux meurtres immitants les crimes commis pas Alex et ses Droogies ont forcé Kubrick a retirer le film des salles en Angleterre jusqu'à sa mort en 1999.
1. Salo. 1957. Probablement le film le plus banni du cinéma. Pasolini portait le manteau du scandale de toute façon. Ça lui a peut-être couté la vie.
Mentions honorables:
Pink Flamingos, Scarface, The Exorcist, In The Realm of The Senses, Baise-moi, The Tin Drum, Tout Fassbinder, Romance.
Marylin Mansonnement vôtre.
*Bonne décision puisque le court-métrage en question nous mériterait une récompense (le prix du public) au FFM en 1999.
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