J'ai récemment découvert le petit bijou de la série de HBO produite par Martine Scorcese et Mark Whalberg, Boardwalk Empire.
La série raconte, sous la plume de Terence Winter, l'histoire du trésorier d'Atlantic City, Enoch "Nucky" Thompson dans les années 20, qui a fait de la ville du New Jersey une capitale du vice.
Le personnage est inspiré de Enoch "Nucky" Johnson qui a réèllement existé et dont les magouilles nous font cotoyer Al Capone, Lucky Luciano, Arnold Rothstein, Meyer Lansky et autres personnages fourbes. La série s'est inspiré d'un chapitre du livre Boardwalk Empire: The Birth, High Times, and Corruption of Atlantic City (de Nelson Johnson-un membre de la famille).
Par le contrôle absolu de toutes les ramifications du pouvoir, Johnson a réussit à se rendre extrèmement riche. Son père avait déjà préparé le terrain en étant directeur de police pendant plus de 20 ans. Comme il était interdit de faire plus de 3 ans à titre de directeur de la police, il a conclu une entente avec son adjoint pour qu'à tous les trois ans, ce soit lui qui le "remplace", puis trois ans plus tard, on alterne à nouveau et ainsi de suite pendant 20 ans. Johnson (père) tirant toujours toutes les ficelles. Son plus jeune fils, le frère de "Nucky", sera lui aussi directeur de police.
Atlantic City étant une ville dont l'économie reposait (repose toujours) sur le tourisme, les leaders de la ville ont vite compris que d'offrir aux vistiteurs ce qu'ils souhaitaient était inévitable au succès de la région. Bien avant le règne de plus de 30 ans de "Nucky" Johnson, l'accès facile à l'alcool, les casinos et la prostitution étaient à peu près partout. Et forts populaires.
Mais quand Johnson fait élire le républicain Walter Edge comme gourverneur de l'état en 1916, quand il devient trésorier d'atlantic City et que la prohibition entre en vigueur en 1919, le règne de Nucky Johnson atteindra des sommets inégalés. C'est entre 1919 et 1933 que Nucky Johnson sera le parfait "roi de la montagne".
C'est au jour de l'an de 1920 que commence la série, quand la prohibition entre en vigueur.
Johnson habitait une luxueuse suite au 8è étage du Ritz-carlton Hotel sur le Boardwalk d'Atlantic City. Il gagnait plus de 500 000 $ par année des fruits de la contrebande d'alcool, de la prostitution et des casinos. Il tenait de grosses soirées où l'alcool coulait à flot, possède un chauffeur qui conduit une luxueuse voiture de 14 000$ et porte continuellement un oeillet rouge dans la poche avant de vêtements impeccables . Son frère à la tête de la police, ses alliés bien placés dans les cercles du pouvoir gouvernemental, Johnson avait le champs libre pour user de corruption sans obstacles.
Qui dit corruption, dit dans le même souffle construction. Il fait, subventionne et supervise la construction de l'hôtel de ville d'Atlantic City en 1926. Il y tiendra "le congrès de la ville d'Atlantic City" en 1929, qui est en réalité la réunion nationale des 7 principaux groupes du crime organisé des États-Unis.
Nucky Johnson devient extrèmement riche de la même manière que les Kennedy, la mafia et les Bronffman se sont rendus riches. Son coup de génie est de réussir à faire déclarer la région du New Jersey comme une zone de non droit criminel. Une zone donc où le crime échappe à la loi. De toute façon, avec les appuis bien placés qu'il a, il a les coudées franches pour corrompre à souhait.
Dans les années 30, Johnson flirte avec une jeune femme qui est aussi une "propriété" du magnat de la presse William Randolph Hearst. Ce dernier, par mesure de représailles, publie dans ses journaux suffisament d'informations sur Johnson pour que l'impôt scrute les déclarations émises par le roi d'Atlantic City. Johnson, un indécrottable républicain, détestait Hearst pour ses affinités avec Roosevelt, un démocrate. Une hargne que Hearst lui rendra bien.
Johnson sera finalement puni pour ses évasions fiscales et envoyé en prison pendant 4 ans en 1939.
À sa sortie, il travaillera pour la Richfield Oil Company, ne se rendant pas plus pauvre.
Il meurt en 1968 à l'âge de 85 ans. Riche à craquer.
Born to rule, had flair and flamboyance, politically amoral, ruthless, a herculean lover, a sybaritic fancier of luxuries and of all good thing in life...voilà un personnage (incarné par le toujours remarquable Steve Buscemi) et une série qui ne peut qu'intéresser.
En plus de mettre en images des années, les années 20, peu souvent montrées au petit comme au grand écran en Amérique.
(et ce générique d'ouverture...wow!...avec celui de True Blood...puuuuuurfect on all level)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire