dimanche 10 juillet 2011

Où Les Rues Sont Sans Noms

Le calendrier était marqué d'une lettre et d'un chiffre ce jour-là.
Les 16 et 17 juillet 2010, U2 devait jouer à l'hippodrome de Montréal.
Avec Interpol en première partie.

Deux de mes bands préférés pour le prix d'un. Toutefois pour des raisons x (la mort soudaine de mon père surement) j'avais passé tout droit en 2009 quand la vente des billets avait été officialisée. Quand les deux spectacles du 16 et du 17 ont été remis à l'année suivante parce que Bono avait des problèmes de santé, je me suis dit qu'Interpol ne suivrait probablement pas au report des deux spectacles en 2011.

Reports qui étaient vendredi (pour les billets originalement du 16) et samedi (pour les billets originalement du 17) dernier.
En jasant avec ma belle-soeur, qui y allait le vendredi, j'ai découvert dimanche dernier qu'Interpol était toujours au programme.
J'ai jonglé avec ça pendant quelques heures et je me suis dit non...je ne laisse pas passer cette occasion comme je l'aivais fait avec Radiohead et Björk (deux spectacles différents) sur l'Île-Ste-Hélène et comme je l'avais fait aussi avec...U2 deux fois plutôt qu'une déjà.

U2 est un groupe que j'adore, un groupe qui m'habite et je me devais assurément de les voir au moins une fois dans ma vie en direct. Dans un esprit de fête. Et avec Interpol en plus. Des amis d'hier faisant la fête avec des amis de demain...in-con-tour-na-ble.

Avec des billets de spectacle achetés dans la précipitation il y a deux ans, plusieurs de mes amis se sont trouvé pris avec des billets qu'ils ne pouvaient plus honorer. Les affichants sur Facebook à des prix de mongols oscillant dans les 440$ (vous devrez prendre les 4! alors 440 x 4) 325$ (x2) ou 110$ (x2). Sinon J'en avais aussi à 70$ mais il fallait prendre les 3 billets et trainer nos corps quasi quarantenaires sur le parterre. Comme je comptais y aller avec l'amoureuse (5'4) et un ami à moi (5'6 et 273 kilomètres plus loin) nous avions un problème. La belle avait aussi fait savoir que passer 3-4 heures debout...pff!!!
Et comme je ne suis pas riche non plus je me disais baaah! tant pis...

Ben non...pas tant pis. Quand Jones a quelque chose en tête il ne l'a pas dans les talons. Et les refrains des amis de New York et de Dublin je les voulais dans les yeux et les oreilles à la fois.

En attendant stratégiquement au mercredi les billets à 110$ de deux amis qui ont 4 enfants et dont je soupçonnais la détresse de rester pris avec des billets qu'ils ne voulaient plus (revenant de voyage eux-même et très fatigués de se déplacer anywhere) j'ai réussi à avoir leur deux places assises pour 150$. 75$ chaque billet. Comme je suis un aussi grand fan de U2 que d'Interpol, je me retrouve à voir les deux bands pour 35$ chacun. Good fucking deal. The jew in me was happy. The irish even more. The New Yorker soooo much! The lover even more. La belle est difficile à trainer en spectacle "Je n'ai plus la force de mes 15 ans" me dit-elle souvent. Mais tout comme avec The Cure, c'est justement dans nos 15 ans que nous allions puiser nos énergies. Et assise et pour 75 douilles, je l'avais gagnée.

Le passage de U2 aura coûté 1 million à Montréal. C'est 200 000 de moins que le passage des inutiles duc et duchesse. Toutefois U2 génèrera aussi 5 millions de revenus, tandis que William & Kate... nous coûteront toujours 1,2 millions...rubbish...

Je devais avoir l'air d'un parfait guignol à attendre mes billets arriver par courrier express sur la galerie de 6h30 à 10h30 vendredi matin. Une fois reçus, la journée a ensuite été un lent décompte jusqu'au joyau de fin de soirée.

Au moins deux morceaux de 1983, beaucoup de 1992, au moins trois de 1987 dont la sensationnelle Where The Street Have No Name qui en spectacle devient tout simplement magique. J'aurais pris plus de 1984 (une seule chanson je vous laisse deviner laquelle) mais l'aérien et l'ambiant c'est pas pour des gros show comme ça. One présentée par Aung San Suu Kyi sur écran géant, Beautiful Day présentée par Mark Kelly via l'espace, David Bowie, étrangement présent dans le concept du spectacle, Leonard Cohen et Bruce Springsteen aussi, un morceau de Bloc Party, brillant et trop bref Interpol en première partie, ce show ne cessait de nous jeter en bas de notre chaise. De la technologie hors pair, une communion collective qui s'est terminée par une douche qui mettait un terme à une soirée parfaite où nous courions dans des rues qui ne mériteraient pas de noms tellement elles sont ruinées par les constructions.

Hewson, Evans, Clayton & Mullen, you rocked.

Un merveilleux moment de nos deux fois 15 ans et demie.
On avait des places assises, on est resté debout toute la soirée.
Je peux maintenant prendre ma retraite des spectacles.

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