C'était 1995 ou 1996. (ces années là vraiment...blurry)
R.E.M. était allé en tournée mondiale pour promouvoir l'album Monster et, en plaçant les images de cette tournée (sans le son)à la télé, nous écoutions tous le dernier effort que nous adorions, New Adventures in Hi-Fi en jasant entre nous. Nous étions plusieurs amis, assis un peu partout dans le petit salon de la rue Dorion à boire et fumer chez Valerie Beckett. Une autre amie, Julie Beck, m'avait dit, en voyant Michael Stipe, crâne rasé et en t-shirt bouger à la télé sur scène, qu'elle en avait marre de ce groupe dont elle trouvait le style trop affecté.
"Mais non au contraire, lui avais-je dit, tu vois il a si peu d'égo qu'il s'est même rasé le caillou"
Je le pensais alors vraiment. Le crâne du chanteur en est un visiblement dit "crâne de césarienne", donc très mince au niveau des tempes et exagérement étiré comme une ampoule en hauteur. Pas tellement chic lorsque rasé. Mais on finit par s'y faire. Plus qu'à une calvitie j'imagine. Elle s'était moqué de ma déclaration en prétextant qu'au contraire, tout était calculé et que c'était ce qui l'agaçait grandement dans le band. We agreed to disagree.
Le batteur du band allait quitter le groupe cette année là et plus jamais R.E.M. n'aurait le même rayonnement international.
J'ai continué à les suivre un peu.
En 1998.
En 2001.
En 2004, R.E.M. sortait un album franchement quelconque, presque paresseux.
Puis, je ne m'en souvenais pas je devais être dans un fan club internet quelconque, je reçevais en 2008 un vidéo de Michael Stipe lui-même dans mes courriels. Un vidéocourriel générique probablement envoyé à tous les fans de R.E.M. enregistré quelquepart sur le net. Je n'arrive pas à le retrouver mais en gros il me saluait, me remerciait de ma fidélité au groupe et m'expliquait l'album à venir un peu comme ici mais directement à la caméra et pendant un long six ou sept minutes. Il me parlait avec beaucoup d'intensité de sa colère à l'égard de George W.Bush et avouait que l'album avait été fait dans l'urgence et enregistré pratiquement entièrement en une seule prise. Quand j'ai écouté le dit album j'ai compris qu'il voulait dire qu'ils l'avaient "botché".
Je me ralliais alors à mon amie DJu Beck, 10 ans en retard, le trouvant horriblement affecté. Et co-auteur d'un produit pas écoutable, pompeux et à la limite prétentieux.
Le 8 mars dernier R.E.M. lançait son 19ème album et un ami m'envoyait un clip du... premier extrait?
Peu importe c'était, à mes oreilles, de la marde. Quand ils se sont applaudi à la fin je trouvais que c'était très très (trop)suffisant. C'était Patrice Brisebois ou Craig Rivet qui donne une entrevue, convaincus qu'il font la job après un match des Canadiens, alors qu'ils étaient pathétiques.
Je n'ai rien investi sur R.E.M. mais plutôt acheté le tout dernier effort d'un groupe que j'adore totalement et irrévocablement: Bright Eyes.
Car, entre autre, ce serait effectivement le tout dernier effort du groupe que Connor Oberst a annoncé qu'il sabordait (mais vous savez, les promesses d'artistes).
J'ai beaucoup aimé. Étrangement parce que l'album me rappelle beaucoup le early REM. (le meilleur REM selon moi)
Y allant même de quelques tonalités de synthétiseurs rappellant les premières années de MTV.
J'aime sans réserve Conor Oberst et Bright Eyes.
Je m'y retrouve beaucoup.
Intense et de souche irlandaise.
Je l'aime vraiment.
Jusqu'au jour où je le trouverai trop affecté...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire