Le hockey est indécrottable des gênes mâles au Québec.
Dans la cohue du temps des fêtes, un rituel non calculé s'est intallé.
Autour du 26 ou du 27, depuis trois ou quatre ans, quand la fatigue des jours/nuits précédent(e)s commencent à nous rentrer dans les articulations, je me surprends toujours à prendre physiquement mes distances, toujours dans une soirée surpeuplée et à m'isoler dans un coin, verre, bouteille à la main ou les deux à la main.
Depuis quelques années c'est toujours chez ma belle-mère que cela se produit. Vers 20h00 je me retrouve dans la petite pièce au haut des marches sur la droite qui contient une toute aussi petite télévision et un futon juste assez agréable pour mon corps meurtri des fins de veillées.
Je n'y passe pas le reste de la soirée, je ne suis pas si sauvage, mais j'entre dans cette pièce, j'ouvre la petite télé, je place la station des sports (généralement TSN) et je me glisse sur le futon en regardant un instant les championnats de hockey junior qui ont toujours lieu quelque part dans le monde à ce moment de l'année.
Des jeunes hockeyeurs entre 16 et 21 ans, aux couleurs de leur pays, qui se démènent pour prouver que les clubs de la grande ligue ont bien fait de les repêcher. Car bien souvent au moins 19 des 22 joueurs en place ont été sélectionné au repêchage précédemment par un club de la LNH. Cette année 21 des 22 joueurs ont été au préalable repêché et le seul à ne pas l'avoir été ne l'a pas été car il n'a que 16 ans, il n,est donc pas illégible encore. Sean Couturier, le joueur en question, a de fortes chances d'être le tout premier choix au repêchage l'an prochain. Louis Leblanc, premier choix des Canadiens de Montréal il y a deux ans, force le coup d'oeil de cette année.
J'aime beaucoup regarder ces matchs, âprements disputés et qui me rappellent les Olympiques dans le temps que c'était les nons-proffesionnels qui y jouaient (1988 et moins). Il était toujours agréable de voir les équipes se livrer de chaudes luttes et retrouver les mêmes joueurs dispérsés dans les clubs de la LNH un an, deux ans plus tard et voir leur évolution (ou le contraire) dans le moule d'une nouvelle formation.
Je suis toujours impressionné et ravi par ce hockey joué avec fougue et passion joué par des jeunes hommes non pollué encore par les contrats de multimillionnaires et l'Association des Joueurs de la Ligue Nationale de Hockey.
Depuis trois ou quatre je monte les marches de chez ma belle-mère, entre le repas et la remise des cadeaux, tout juste après avoir fait la vaisselle et je suis tout à fait dans les dispositions mentales pour regarder une gang de jeunes ploucs pousser des rondelles et étamper des contemporains dans les bandes de toute nationalité.
Fatigué donc et sans envie de réfléchir profondément.
Ce qui est merveilleux c'est que ce petit voyage momentanné sur mon île ne se fait pas seul. Et je ne parle pas de la bouteille.
Il y a 4 ans mon fils, Monkee, a choisi de jouer au hockey. Alors qu'il n'avait patiné qu'une seul fois par année pendant les 7 premières années de sa vie. Il a fait des progrès extraordinaire. Il s'est maintenu dans les trois premiers compteurs de son équipe à toutes les saisons qu'il a joué. Il a surtout beaucoup de plaisir.
Encore cette année il brille avec 13 buts et 16 assistances en 16 matchs.
Si je triche vers cette pièce c'est guidé par les yeux curieux de mon fils qui m'accompagne et suit avec assuidité lui aussi le déroulement de la partie. Il commence en fait la partie avec moi et finit inévitablement par jouer avec ses cartes de hockey, nouvellement acquises du père Noël avec une petite boule de papier d'aluminimum comme rondelle, et par mimétisme rejoue un match à sa façon sur le petit tapis devant la télé.
Depuis cette année je me suis surpris à rêver que peut-être un jour le scénario serait le même mais qu'à la place ce serait lui que je regarderais à la télé jouer en Allemagne contre les États-Unis, la Finlande, la Suède, les Tchèques, les Slovaques ou les Russes.
(...)
Impossible...
Si tel serait le cas dans 7, 8 ou 9 ans je ne serais pas dans la petite pièce de chez ma belle-mère.
Je serais dans les gradins, son fan numéro un.
Comme maintenant.
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