"Une étincelle. Ou, disons, l'accès à un gun..."
Aux États-Unis il est très très très TRÈS facile d'avoir accès à un fusil.
Avoir un fusil est un droit.
Cette semaine un déséquilibré a terrifié des membres d'un conseil scolaire en Floride.
Cet angle montre tout le grotesque de ce moment d'horreur.
À la première minute, une femme évacuée au préalable par le désespéré, revient par derrière et tente de faire tomber avec sa sacoche l'arme que l'homme tient dans sa main. Elle échoue lamentablement et par miracle, alors qu'elle échappe le cri de celle qui comprend qu'elle va mourir, le déséquilibré, mentalement occupé ailleurs semble-t-il, choisit de la laisser se relever du sol et repartir avec une humiliation supplémentaire dans sa sacoche.
Je dis "supplémentaire" car au prélabale, le geste était complètement irréfléchi. Je lui donnerais une sérieuse baffe à cette dame "courage". En intervenant de la sorte, elle était obligée de réussir sa mission.
Une mission pourtant condamnée d'avance. Une dame avec une sacoche? qui réussirait à faire tomber le fusil de la main d'un obèse? et après? Il faut soit faire le pari que les autres vont se lever et intervenir à leur tour ou lutter soi-même contre le forcené mais vous avez vu la différence de taille entre la petite dame et l'obèse? J'ai beau retourner cette scène dans tous les sens, son geste n'était en rien courageux, il était surtout idiot. Existe-t-il plus incompris, plus imprévisible qu'un déséquilibré? Personne ne sait quel type d'étincelle pourrait lui faire fermer les lumières de la raison pour de bon. En revenant sur ses pas et en tentant de le désarmer, elle a mis sa vie en danger, mais ça, ça fait parti du pari, mais elle a surtout mis en danger tous ses gens qui étaient enlignés sur la tribune. On entend clairement un homme dire "no!" et on est en mesure de se demander si il le disait afin de préserver la vie de la femme maintenant au sol ou si c'était afin d'éviter la suite logique qui aurait facilement pu se produire soit: le forcéné décide que ça ne se passe pas comme il le souhaitait, on veut jouer au plus fin avec lui, aussi bien terminer tout ça en carnage. Son "no" voulait assurément freiner les deux possibilités. Heureusement ce qui semble logique chez les gens rationnels ne l'est pas pour les fous.
Les tueurs sont tous coupables de vouloir se donner l'utlime pouvoir des Dieux, celui de prendre la vie. Le power trip de frapper à l'aveugle avant de mourir soi-même(car l'homme a insisté sur l'assurance qu'il allait mourir en ce jour) n'est certes pas étranger aux dérapes mentales de ses pauvres gens. Que ce soit Valerie Fabrikan, le tueur de Dawson, Marc Lépine, les ti-clins de la tuerie de Columbine, ils sont tous tombés dans une vulnérabilité mentale suffisament grave pour leur faire faire les pires conneries imaginables. Ils sont tous parti avec un grand bang!
Cet homme était prêt à faire les pires conneries imaginables avec un grand bang!, il était du moins équipé pour le faire. Cette femme a failli être la gachette de son pistolet. Ce n'était pas un couteau, C'ÉTAIT UN FUSIL! La même intervention sur une arme blanche aurait été bienvenue mais sur un fusil!
Et si on écoute bien, le gardien de sécurité, qui au bout du compte a eu raison du tireur fou, est présent dès la 53ème seconde de la situation de crise. À la défense de la dame qui est intervenue tout croche, elle n'était plus là quand le gardien était sur place et ne pouvait probablement pas savoir qu'il'observait la scène du fond de la salle comme un des hommes de la tribune lui a suggéré de le faire. Ce même homme, en otage sur scène, a pour sa part été extrèmement plus fin en suggérant de rester seul à seul avec le fou et lui demandant d'évacuer le reste des gens sur la tribune. Il a dialogué et tenté de négocier avec le triste animal comme il est toujours mieux de le faire en de pareilles circonstances.
Ça n'a pas fonctionné davantage mais il a gagné du temps. Et quand le mentalement fragile individu a fait cracher son arme, un autre miracle s'est produit. Malgré la courte distance entre le tireur et ses cibles, il les as toutes ratées.
Et les pauvres gens qui ont vu la mort de très près, s'en sont tiré avec la frousse de leur vie. Pour beaucoup moins, des gens vivent des chocs post-traumatiques. Le véritable héros est ce gardien de sécurité, Mike Jones, qui a fait cesser tout ça, avant de lui-même tomber en choc. (un Jones...bien entendu...;)
Mais dans les lendemains qui suivent ce moment d'enfer, comment regarde-t-on celle qui devait réussir?
Celle qui a fait marcher la troupe sur un champs de mine?
Celle qui a manqué très sérieusement de jugement?
On la félicite ou on lui botte le cul?
Personne ne sait comment nous réagirions nous-même en de telles situations extraordinaires.
Peut-être aurions nous fait pire.
Je peux paraitre dur à l'égard de quelqu'un qui, à la base, voulait bien faire.
Mais gardons comme leçon que ce n'est certes pas la manière d'intervenir.
Si on le fait, il y a obligation de réussite.
Et dans ce cas-ci la chance était de leur côté à tous.
Pas de médaille pour la petite dame parizemp.
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