lundi 13 décembre 2010

London Calling

La formation The Clash est l'un de mes bands favori de tous les temps.
Pas juste parce que l'un des co-leader est un fabuleux "Jones" mais aussi parce que je me reconnais  beaucoup en l'autre co-leader du band: Joe Strummer tout en souahitant toujours avoir eu le look de Paul Simonon.

Quand les Sex Pistols de Malcolm Mclaren ont pris l'Angleterre de travers en 1976, The Clash a suivi le courant punk qui faisait rage et a produit deux albums: l'excellent album éponyme en 1977 et Give'Em Enough Rope en 1978.

Déçu du peu de visibilité de leur produit face aux petits cousins les Sex Pistols qui eux,  n'avaient qu'un seul album et savaient à peine jouer sur scène(seul le guitariste, un autre "Jones", Steve,  savait jouer vraiment de son instrument) et incertains d'avoir touché tous les sous qu'ils auraient dû toucher pour leur tournée des années précédentes,  The Clash avait choisi en 1979 de remercier leur gérant, Bernard Rhodes.

Ceci voulait donc dire que le groupe n'avait plus accès au studio et devait se trouver un nouveau local. C'est leur gérant de tournée qui leur trouvera un lieu, Vanilla studio à l'arrière d'un garage à Pimlico, pour pratiquer leurs nouveaux morceaux.

Bien souvent, à leur apogée, les grands artistes ont un moment de total ébullition artistique où l'inspiration est telle qu'ils écrivent et écrivent sans arrêt, créant une oeuvre fleuve qui, dans le cas des musiciens, forcent la publication d'un album double.

Bob Dylan avec Blonde on Blonde en 1966.
Les Beatles avec Le White Album en 1968.
The Who avec Tommy en 1969.
Les Rolling Stones avec Exile On Main Street en 1972.
Led Zeppelin avec Physical Graffiti en 1975.

Une tendance s'était dessinée, un grand groupe devait faire un album double à un certain moment de sa carrière. Pink Floyd allait le faire en novembre avec The Wall.  Mick Jones avait composé déjà une quinzaine de musique pendant que Strummer avait composé autant de textes. Il était normal d'avoir 4 à 5 chansons supplémentaires avant d'enregistrer un album mais leur nouveau producteur, Guy Stevens, un solide intoxiqué qui aura un gros impact sur l'album, poussera contre le gré des membres du band, l'idée de l'album double.

Alors que les Nordiques changeaient ma vie cet automne là, Jones, Strummer & Solomon composaient quelque chose pendant l'été qui allait marquer ma vie davantage.

Le groupe entre en studio au mois d'août. Afin de favoriser un climat de rage, de colère et de tension qu'il jugeait justifié dans la livraison de la musique punk, Guy Stevens, perpétuellement saoûl ou drogué, tirait des objets, des échelles, des meubles, cassait des vitres, hurlait en régie afin de créer une atmosphère émotive propice à l'enregistrement de l'album.  Le groupe a adoré. Voir un homme plus enragé/dérangé qu'eux les avait rassurés sur leur personne et ils ont pu livrer le meilleur d'eux-même en tant que musicien. Particulièrement Paul Simonon, le bassiste, qui allait signer son premier morceau (et le chanter).
Entre les sessions les membres du groupe et l'équipe de production jouaient au soccer dans le garage afin de se changer les idées et ceci a formé un esprit d'équipe qu'ils n'ont jamais retrouvé ailleurs dans leur carrière. L'album a été enregistré en 7 semaines puis mixé un mois plus tard.

La photo choisie pour illustrer l'album fût celle de la photographe et amoureuse de Paul Simonon, Pennie Smith, montrant Simonon dans le processus de démolition de son instrument en spectacle à New York. Smith était contre l'idée car elle était légèrement brouillée mais Strummer et le designer Ray Lowry ont trouvé qu'elle illustrait parfaitement l'esprit de l'album double (de 65 petites minutes tout de même...). Lowry est aussi l'instigateur du clin d 'oeil au design du tout premier album d'Elvis Presley et la photo de Pennie Smith s'est méritée le titre de best rock and roll photograph of all time par le magazine Q en 2002.

En décembre parait le double album London Calling.
Un incontournable du rock.
Un classique se méritant le titre d'album de l'année selon le magazine Rolling Stones.

Depuis Londres m'appelle...


Face A:
London Calling
Brand New Cadillac
Jimmy Jazz
Hateful
Rudie Can't Fail

Face B:
Spanish Bombs
The Right Profile
Lost in the Supermarket
Clampdown
The Guns of Brixton

Face C:
Wrong'Em Boyo
Death or Glory
Koka Kola
The Card Cheat

Face D:
Lover's Rock
Four Horsemen
I'm Not Down
Revolution Rock
Train In Vain

("C'est quoi des faces de disque, papa?")

Un film de fiction relatant l'enregistrement de cet album mythique sera tourné dans le courant de l'année prochaine en Angleterre.

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