lundi 10 avril 2023

Le Problème Avec Lequel Ils Vivent Tous

J'ai parfois l'impression qu'on marche sur la lune, qu'on en est fasciné, mais qu'on en reviendra un jour, en regardant derrière, sourire en coin, se demandant ce qui s'était vraiment passé. Au point de ne plus croire que cette folie eût été vraie.

La très malade Floride tente, en vain, heureusement, de mettre de l'avant ses projets "anti-woke". Le simple nom du projet est un aberration. Il n'y a pas deux personnes sur cette planète qui ne comprend la même chose du terme "woke". Donc dès le départ, les projets comprenant le mot sont d'emblée caducs. Le 16 mars dernier, les juges des États-Unis refusaient à nouveau le projet de loi de Ron DeSantis, qui visait les écoles secondaires et les niveaux collégiaux, et qui voulait orienter les discussions sur les races et sur les identités sexuelles. 

Dans le premier cas, on voulait vaguement ne pas faire en sorte que le blanc caucasien ne se sente coupable dans l'enseignement du racisme aux États-Unis, ce qui est une porte grande ouverte au révisionnisme historique. Dans le second cas, on veut interdire l'enseignement sexuel à un âge où c'est extraordinairement important d'en parler. 

Les juges on été clairs dans leur refus, le projet de loi était positivement dystopien. Ce sont leurs mots. Péjoratifs. 

Sans que cette loi ne soit acceptée, dans cet État dégénératif et de loin l'un des plus rétrograde aux États-Unis en terme de dignité humaine, ce qu'on a réussi à faire la semaine dernière est de l'aveuglement volontaire, tout à fait dans la lignée de ce que Ron DeSantis, tumeur maligne républicaine de la Floride, veut faire.

Une école a interdit de raconter l'histoire de Ruby Bridges. Un parent (un seul) s'est plaint qu'un film de Disney, racontant ce qui lui est arrivé en Nouvelle Orléans, en 1960, fasse en sorte qu'on soit en train d'enseigner que les blancs détestent les Noirs.  

Ruby Bridges est une jeune fille de 6 ans (en 1960), qui avait été acceptée dans une école de Floride, mais qui était absolument seule en classe avec un(e) seul(e) enseignant(e). Et forcée d'être escortée pour se rendre à l'école et pour en sortir, parce que des adultes, l'invectivaient et la menaçaient ouvertement de se mêler aux blancs. Parmi les menaces récurrentes, celle de l'empoisonnement. Ce qui faisait qu'elle mangeait très très peu, sinon pas du tout, seule en classe, de peur d'être empoisonnée. Des parents ont retiré leurs enfants de l'école afin d'être certains que ceux-ci ne côtoient jamais Ruby. On lui a littéralement craché dessus et menacé de l'assassiner. L'épicerie que fréquentait ses parents leur ont demandé de ne plus se présenter dans leur commerce. Finalement, en raison de l'attention générée autour d'elle, son père a été limogé de son emploi. 

Presque rien à subir à 6 ans, n'est-ce pas ? 

De nos jours, on ne veut pas que des enfants de 2ème année apprennent que ceci a existé dans leurs États-Désunis, il y a tout juste 63 ans. 

Dans le version de Disney, son enseignante est blanche, son psychologue est blanc. Un second professeur blanc et un élève blanc, montrent des signes d'acceptation en fin de film. C'est Disney. Propre dans la malpropreté. 

L'histoire est lamentable, mais vraie. 

C'est ce que ces gens dérangés appellent de manière érronées, "woke".

C'était hier. Ruby, c'est presque ma mère. Elle est 7 ans plus jeune que ma mère. 

Plus tôt dans l'année, cette même triste école floridienne, avait banni le livre de Tony Morrison, une auteure noire mettant en vedette une jeune fille noire, qui étai violée dans The Bluest Eye

Le mois dernier, toujours en Floride, une directrice scolaire a été forcée de démissionner pour avoir montré la sculpture de la statue de David de MichelAngelo, où il est représenté...nu.

Mais un homme à moitié nu, cloué sur une croix et parfois ensanglanté, mettez-moi ça partout svp.

L'oppression malicieuse domine en Floride. C'est en partie pour ça que la lie Québécoise comme Jeff Fillion ou Tristan Bavaria s'y sent attiré. Et s'y reconnait. 

Le confort de l'ignorance est privilégiée par rapport aux inconvénientes réalités.

Le légendaire peintre États-Unien Norman Rockwell a peint, en 1964, The Problem We All Live With l'épisode douloureux de Ruby Bridges, qui au final, s'en est fort bien tiré. Et la société États-Unienne en était aussi sortie plus grandie. 

Changée. Pour le mieux. Jusqu'à ce qu'un certain clown n'invite indirectement à faire renaître tous ses vils individus qui rêvent de domination blanche et de sexualité prétendue pure.

Un problème atroce avec lequel les États-Unis composent encore tous.  


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